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Des sénateurs américains inquiets : de Gaulle aurait-il fait confiance à Bush ?

Des sénateurs américains se sont alarmés cette semaine du coup porté à la crédibilité des États-Unis par l’absence de découverte d’armes de destruction massive en Irak, évoquant avec nostalgie l’époque où de Gaulle faisait une confiance absolue à Kennedy dans l’affaire des missiles pour Cuba. Plusieurs élus de l’opposition démocrate au sein de la puissante commission des Affaires étrangères du Sénat ont profité d’une audition du secrétaire d’État, Colin Powell, pour accabler l’Administration sur ce dossier. Joseph Biden, chef de file des démocrates dans cette instance, a fait part de sa « frustration », en rappelant qu’en 1962 un émissaire du président John Fitzgerald Kennedy, Dean Acheson, n’avait même pas eu à montrer de preuves pour obtenir le soutien du président français Charles de Gaulle dans l’affaire des missiles russes en route pour Cuba, tant la confiance était grande sur les dossiers vitaux. M. Biden a raconté l’anecdote suivante : quand Acheson propose au président français de lui montrer des photos aériennes des chargements suspects pour le convaincre de soutenir Washington, de Gaulle lui répond : « Je n’ai pas besoin de preuves, je connais le président des États-Unis, je sais qu’il ne me demanderait jamais cela si ce n’était pas vrai. » Et M. Biden d’en tirer une leçon acide pour l’actuel président, George W. Bush : « Je me trompe peut-être, mais je doute que l’on trouve aujourd’hui un seul dirigeant international pour dire la même chose. » Sans remonter aussi loin dans l’histoire, une sénatrice démocrate de Californie, Barbara Boxer, s’est elle aussi longuement interrogée sur la « crédibilité » américaine. Mme Boxer a, notamment, longuement exhibé un document de l’Administration Bush datant d’un mois après les attentats du 11 septembre 2001, dressant une liste de 50 pays dans lesquels le réseau terroriste el-Qaëda opère, et où l’Irak ne figure pas. Le gouvernement américain a par la suite assuré avec insistance que le régime de Bagdad avait des liens avec le réseau d’Oussama Ben Laden pour justifier l’entrée en guerre. « Il faut être prudent avec les faits, c’est important », a déclaré la sénatrice sur un ton faussement patelin, alors que la polémique fait rage, à neuf mois de l’élection présidentielle, sur les raisons invoquées pour partir en guerre en Irak. M. Powell avait déjà affronté mercredi une séance houleuse devant une commission de la Chambre des représentants, au cours de laquelle il avait apostrophé un assistant parlementaire qui balançait la tête en signe de désapprobation. Le secrétaire d’État, exaspéré, avait notamment affirmé que les programmes de missiles de Saddam Hussein n’étaient pas faits pour « lancer du pop-corn ». Cette fois-ci, le chef de la diplomatie américaine a pris avec calme la défense du président Bush en soulignant que de nombreux pays soutenaient les États-Unis dans le conflit.
Des sénateurs américains se sont alarmés cette semaine du coup porté à la crédibilité des États-Unis par l’absence de découverte d’armes de destruction massive en Irak, évoquant avec nostalgie l’époque où de Gaulle faisait une confiance absolue à Kennedy dans l’affaire des missiles pour Cuba.
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