Terrorisme - Moscou nie toute implication dans la mort de Zelimkhan Iandarbiev Un ancien président tchétchène radical tué dans un attentat à Doha

L’un des chefs de file les plus radicaux des Tchétchènes et ex-président par intérim, Zelimkhan Iandarbiev, 51 ans, a été tué dans un attentat à la bombe contre sa voiture hier à Doha, au Qatar, et les indépendantistes tchétchènes ont accusé Moscou qui a nié toute implication. Zelimkhan Iandarbiev, qui résidait « temporairement » au Qatar selon le ministère de l’Intérieur, très grièvement blessé dans l’attentat, a été transporté dans une unité de soins intensifs de l’hôpital al-Hamad de Doha, où il est décédé, a indiqué une source hospitalière. Son fils, Daoud, qui se trouvait avec lui à bord de la voiture, a été blessé mais son « état est stable », selon la même source. L’un des pères fondateurs du mouvement indépendantiste de la Tchétchénie et ancien vice-président de la Tchétchénie indépendantiste, Iandarbiev était devenu président par intérim après la mort en avril 1996 du général Djokhar Doudaïev et jusqu’à l’élection d’Aslan Maskhadov en janvier 1997. Il avait rompu en novembre 2002 avec Aslan Maskhadov, qu’il jugeait trop modéré, et se disait opposé à toute négociation avec « la direction militaro-politique » du Kremlin. « Tous les moyens et méthodes » sont bons pour parvenir à la « victoire totale » dans la république rebelle du Caucase, affirmait-il. L’émissaire du président Maskhadov, Akhmed Zakaïev, a déclaré par téléphone depuis Londres qu’il n’y avait « aucun doute » que la Russie était derrière l’attentat de Doha. Mais le service de renseignement extérieur russe (SVR) a nié toute implication. Pour sa part, le secrétaire du Conseil de sécurité tchétchène (prorusse) Roudnik Doudaïev, cité par Ria-Novosti, a estimé que l’attentat était probablement dû à des rivalités entre séparatistes pour le contrôle de moyens financiers versés par des organisations étrangères. Les autorités russes accusent Iandarbiev d’avoir été l’un des organisateurs de la gigantesque prise d’otages perpétrée par un commando tchétchène dans un théâtre de Moscou en octobre 2002. L’opération de libération des otages par les forces spéciales russes avait fait 130 morts parmi les 800 otages. Les 41 ravisseurs avaient été tués.