Rechercher
Rechercher

Actualités

P-O - Le mur de Cisjordanie « n’est pas conforme au droit international », estime Chirac Clôture de sécurité : Israël prêt à lancer une opération de lobbying à La Haye

Israël va lancer une campagne de propagande à La Haye en faveur de la construction controversée de la ligne de sécurité en Cisjordanie, tout en boycottant les audiences de la Cour internationale de justice (CIJ) saisie de cette affaire. Dans une interview au quotidien israélien «Yediot Aharonot » publiée à trois jours de l’arrivée de son homologue israélien à Paris, Jacques Chirac déclarait, de son côté, que la clôture israélienne n’était « pas conforme au droit international ». Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé hier qu’il envisageait d’envoyer plusieurs porte-parole à La Haye pour défendre auprès des opinions publiques le point de vue israélien. Dans le même but, des organisations israéliennes et juives ont prévu de défiler en brandissant les photos de 920 « victimes du terrorisme » palestinien, en marge de l’audience de la CIJ à La Haye. Le ministre israélien de la Justice Yossef Lapid s’attendait quant à lui à un avis défavorable de la Cour concernant la légalité de cet ouvrage. « Le ministre estime néanmoins que nos représentants devraient témoigner devant cette instance », a déclaré son porte-parole, Tsahi Moshe. Une commission ministérielle avait décidé jeudi de boycotter les audiences orales de la CIJ qui s’ouvrent le 23 février, sur recommandation d’une équipe d’experts. Israël s’en tient au document écrit de 150 pages remis le 30 janvier à la CIJ qui dénie toute compétence du tribunal. L’État hébreu affirme qu’il assure son droit « fondamental à la défense » en érigeant l’ouvrage controversé. La CIJ a été appelée à se prononcer sur les conséquences juridiques de la barrière de séparation par l’Assemblée générale de l’Onu, qui a condamné l’ouvrage. Conçue pour empêcher l’infiltration de kamikazes palestiniens, la ligne de séparation devait au départ longer la « ligne verte » séparant Israël de la Cisjordanie, mais son tracé actuel s’enfonce profondément en Cisjordanie pour protéger des colonies juives. Les Palestiniens la qualifient de « mur de l’apartheid » et les Israéliens de « clôture antiterroriste ». Le président français Jacques Chirac a d’ailleurs affirmé à ce sujet dans une interview au quotidien israélien Yediot Aharonot publiée hier que le tracé de la ligne risque de provoquer « davantage de colère » chez les Palestiniens, dont plusieurs milliers vont être « dépossédés de leur terre ». Personne ne peut « dicter à Israël les décisions » à prendre pour assurer sa sécurité face au terrorisme, a toutefois ajouté Jacques Chirac quelques jours avant la visite d’État que le président israélien Moshe Katzav doit effectuer en France à partir de lundi. Une visite qui a relancé les débats sur l’antisémitisme en Europe. Alors que l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’Union européenne, Rockwell Schnabel, évoquait jeudi soir devant un parterre de personnalités européennes une situation sur le plan de l’antisémitisme comparable à celle qui prévalait dans des années 30 en Europe, le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Javier Solana, répondait hier que l’Union européenne n’est « ni antisémite ni opposée à Israël ». Le président Chirac a de son côté plaidé pour un « combat sans relâche contre l’antisémitisme » tout en soulignant que la France « n’était pas un pays antisémite ». Un agriculteur abattu Par ailleurs, en Cisjordanie, un agriculteur palestinien, Ahmed Nazal, 28 ans, a été abattu, alors qu’il se rendait en voiture à son champ, par des membres d’une « unité spéciale » israélienne opérant déguisés en civils et qui essuyaient eux-mêmes des tirs. Le mouvement islamiste Hamas a pour sa part renouvelé sa menace à Israël de venger les 15 victimes palestiniennes des opérations menées mercredi par l’armée israélienne dans la bande de Gaza. « Les ennemis sont des assassins et Sharon, le chef du terrorisme mondial, payera un prix fort pour son terrorisme qui vise les Palestiniens innocents », a déclaré Abdelaziz al-Rantissi, haut responsable de ce mouvement. Côté isralien, les colons opposés au plan d’évacuation des colonies juives de la bande de Gaza récemment dévoilé par M. Sharon ont appelé leurs partisans à marcher à partir de demain vers Jérusalem, où ils arriveront le 18 février pour y tenir une manifestation.
Israël va lancer une campagne de propagande à La Haye en faveur de la construction controversée de la ligne de sécurité en Cisjordanie, tout en boycottant les audiences de la Cour internationale de justice (CIJ) saisie de cette affaire. Dans une interview au quotidien israélien «Yediot Aharonot » publiée à trois jours de l’arrivée de son homologue israélien à Paris, Jacques Chirac...