Il paraît que l’instauration de la « mécanique » a spontanément suscité la création de nouvelles entreprises libanaises : des loueurs de pneus neufs, installés à quelques mètres du lieu où les voitures sont censées passer des tests. Qu’elle soit ou non véridique, l’histoire est emblématique de ce formidable « esprit d’entreprise » que l’on prête aux Libanais.
Pourtant, une question s’impose : comment est-il possible que cette qualité ne se traduise pas par de la croissance au niveau national ?
La réponse est simple : l’esprit d’entreprise, réduit, ici, au concept de « chatara », ne crée pas à lui seul de la valeur ajoutée. La croissance du PIB étant la somme des valeurs ajoutées dans le pays. Un entrepreneur a en effet le choix entre deux types d’activités, celles qui sont productives et celles qui ne le sont pas. Or l’ingéniosité libanaise tend trop souvent à dénicher des rentes, plutôt qu’à mettre au point des systèmes de production novateurs, créateurs de valeur.
Le loueur ponctuel de pneus est l’incarnation parfaite de cette capacité à exploiter une situation donnée. La croissance « miraculeuse » du Liban d’avant-guerre est largement due à la faculté du pays tout entier à avoir tiré profit d’événements régionaux indépendants de sa volonté : blocage du port de Haïfa, afflux du savoir-faire et des capitaux palestiniens, nationalisations en Égypte et en Syrie, fermeture du canal de Suez, découverte du pétrole dans le Golfe, etc.
Il suffisait alors de peu de choses pour réussir. Un peu d’esprit d’entreprise et le tour était joué. Cette facilité a forgé le comportement des Libanais qui restent à l’affût de la moindre situation de rente et répugnent à l’effort de long terme.
Il est vrai que la politique menée depuis la fin de la guerre n’a rien fait pour canaliser l’esprit d’entreprise, en rétribuant la prise de risque, par exemple. Bien au contraire.
S.R.Il paraît que l’instauration de la « mécanique » a spontanément suscité la création de nouvelles entreprises libanaises : des loueurs de pneus neufs, installés à quelques mètres du lieu où les voitures sont censées passer des tests. Qu’elle soit ou non véridique, l’histoire est emblématique de ce formidable « esprit d’entreprise » que l’on prête aux Libanais.
Pourtant, une question s’impose : comment est-il possible que cette qualité ne se traduise pas par de la croissance au niveau national ?
La réponse est simple : l’esprit d’entreprise, réduit, ici, au concept de « chatara », ne crée pas à lui seul de la valeur ajoutée. La croissance du PIB étant la somme des valeurs ajoutées dans le pays. Un entrepreneur a en effet le choix entre deux types d’activités, celles qui sont productives et celles qui ne le sont pas. Or l’ingéniosité libanaise tend trop souvent à dénicher des rentes, plutôt qu’à mettre au point des systèmes de production novateurs, créateurs de valeur.
Le loueur ponctuel de pneus est l’incarnation parfaite de cette capacité à exploiter une situation donnée. La croissance « miraculeuse » du Liban d’avant-guerre est largement due à la faculté du pays tout entier à avoir tiré profit d’événements régionaux indépendants de sa volonté : blocage du port de Haïfa, afflux du savoir-faire et des capitaux palestiniens, nationalisations en Égypte et en Syrie, fermeture du canal de Suez, découverte du pétrole dans le Golfe, etc.
Il suffisait alors de peu de choses pour réussir. Un peu d’esprit d’entreprise et le tour était joué. Cette facilité a forgé le comportement des Libanais qui restent à l’affût de la moindre situation de rente et répugnent à l’effort de long terme.
Il est vrai que la politique menée depuis la fin de la guerre n’a rien fait pour canaliser l’esprit d’entreprise, en rétribuant la prise de risque, par exemple. Bien au contraire.
S.R.
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Pourtant, une question s’impose : comment est-il possible que cette qualité ne se traduise pas par de la croissance au niveau national ?
La réponse est simple : l’esprit d’entreprise, réduit, ici, au concept de « chatara », ne crée pas à lui seul de la valeur ajoutée. La croissance du PIB étant la somme des valeurs ajoutées dans le pays. Un entrepreneur a en effet le choix entre deux types d’activités, celles qui sont productives et...