Dans l’immédiat, rien n’oblige M. Sharon à renoncer à l’exercice...
Actualités - CHRONOLOGIE
L’opposition travailliste présente une motion de censure contre le gouvernement israélien Sharon menacé d’inculpation dans une affaire de corruption
le 22 janvier 2004 à 00h00
Le Premier ministre Ariel Sharon s’est retrouvé hier sous la menace d’une inculpation après la mise en accusation d’un homme d’affaires soupçonné de lui avoir proposé un pot-de-vin il y a quatre ans. Cette affaire a rapidement poussé l’opposition travailliste à présenter hier une motion de censure contre le gouvernement de M. Sharon. Parallèlement, dans la bande de Gaza, une Palestinienne a été tuée à Rafah où l’armée israélienne mène une importante opération depuis mardi, selon une source médicale palestinienne. L’inculpation de l’homme d’affaires David Appel a fait rebondir une affaire qui éclabousse M. Sharon depuis plus d’un an, sans entamer sérieusement à ce jour la popularité du dirigeant du parti Likoud de droite.
Dans l’immédiat, rien n’oblige M. Sharon à renoncer à l’exercice du pouvoir, mais il y sera contraint s’il venait à être officiellement mis en accusation. Le ministre de la Justice Yossef Lapid a affirmé dans un communiqué que M. Sharon « n’a aucune raison de suspendre ses activités, alors qu’il n’est même pas inculpé », tout en estimant que le Premier ministre devrait le faire en cas d’inculpation. La décision de l’inculper ou non devrait être prise « dans les prochaines semaines », a-t-on appris mercredi auprès du ministère de la Justice.
Cette affaire a pour origine le financement de la campagne ayant permis à M. Sharon d’être élu en 1999 à la tête du Likoud. Selon l’acte d’accusation, M. Appel a tenté en 1998 de corrompre M. Sharon, par l’entremise de son fils Gilad Sharon, alors qu’il était ministre des Affaires étrangères dans le cabinet de Benjamin Netanyahu. David Appel aurait également tenté de corrompre l’actuel numéro deux du gouvernement, Ehud Olmert, à l’époque maire de Jérusalem. Dans les deux cas, la justice accuse M. Appel d’avoir tenté de s’acheter des appuis politiques pour promouvoir un gigantesque ensemble touristique dans une île grecque pour lequel il avait besoin des autorisations nécessaires de la part des autorités d’Athènes.
M. Sharon est en outre impliqué dans une autre affaire. Il a été interrogé par la police fin octobre à propos d’un prêt de 1,5 million de dollars que lui a octroyé l’homme d’affaires sud-africain Cyril Kern, qu’il qualifie d’ « ami personnel ». Ces fonds auraient été utilisés pour rembourser des contributions illégales ayant alimenté la campagne de M. Sharon lors des primaires du Likoud de 1999. L’opposition travailliste a présenté hier une motion de censure contre le gouvernement Sharon, stipulant que « le Premier ministre n’est pas en capacité d’assumer ses fonctions, compte tenu des soupçons qui pèsent sur lui », mais cette motion n’a aucune chance de passer au Parlement. Le député de gauche Yossi Sarid s’est inquiété pour sa part du risque que M. Sharon « sous pression » puisse être tenté par des actions irréfléchies sur le plan israélo-arabe pour détourner l’attention.
Par ailleurs, sur le terrain, une Palestinienne âgée de 31 ans a été mortellement atteinte d’une balle à la tête quand des soldats israéliens ont ouvert le feu dans le camp de réfugiés de Rafah. Une sœur et un beau-frère de la victime ont été blessés par les tirs. Tous trois se trouvaient dans la maison familiale quand ils ont été atteints par les tirs, selon des témoins.
Selon l’armée, les soldats ont ouvert le feu dans le camp après avoir essuyé des tirs nourris de Palestiniens armés.
La France appelle Israël à mettre
un terme à ses opérations à Rafah
La France a appelé hier Israël « à faire preuve de responsabilité en mettant un terme » à ses opérations dans le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qui « contreviennent manifestement » au droit humanitaire international. « La France appelle les autorités israéliennes à mesurer pleinement les conséquences de telles opérations et à faire preuve de responsabilité en y mettant un terme », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Hervé Ladsous. « Ces opérations ont eu pour conséquences la destruction de plusieurs dizaines d’habitations, sans que leurs habitants aient la possibilité de se reloger », a-t-il souligné. « Elles comportent par ailleurs des risques sérieux pour la sécurité des populations civiles environnantes ».
Le chef des SR égyptiens de nouveau
à Ramallah le 27 janvier
Le général Omar Souleimane, chef des renseignements égyptiens, est attendu le 27 janvier à Ramallah pour discuter avec le dirigeant palestinien Yasser Arafat notamment d’une éventuelle trêve des attaques anti-israéliennes, a indiqué hier un responsable palestinien. Le responsable, qui a requis l’anonymat, n’a pas précisé si le général Souleimane allait également rencontrer des chefs de groupes palestiniens que son pays tente, sans succès, depuis plusieurs semaines, de convaincre de décréter une trêve.
Un groupe de
pèlerins palestiniens bloqués à la frontière
irako-saoudienne
Un groupe de quelque 280 Palestiniens d’Irak se rendant en pèlerinage à La Mecque sont bloqués depuis trois jours à la frontière irako-saoudienne, les autorités saoudiennes refusant leur entrée en Arabie, a affirmé hier un membre du groupe.
Daoud Mahmoud Ziada, pèlerin palestinien, a indiqué que les autorités au poste-frontière saoudien de Araar « ne donnent aucune justification de leur action ».
Pourtant, a-t-il dit, « nous avons, à l’instar des fidèles irakiens, rempli toutes les démarches nécessaires pour le pèlerinage auprès du waqf », l’administration religieuse en Irak.
Suède : retrait des affiches présentant l’œuvre jugée antisémite par Israël
Les affiches présentant une œuvre d’art jugée antisémite par Israël et montrant la photo d’une kamikaze palestinienne vont être retirées, mais l’œuvre elle-même restera exposée, a annoncé hier Thomas Nordanstad, conservateur du musée qui présente l’installation.
L’exposition de cette œuvre au musée des antiquités nationales de Stockholm a déclenché une polémique qui a dégénéré en querelle diplomatique entre Israël et la Suède, après que l’ambassadeur israélien à Stockholm eut endommagé dimanche dernier l’installation, jugée « haineuse ». Tout en réaffirmant qu’il ne retirerait pas l’œuvre de l’exposition, ainsi que l’exige Israël, M. Nordanstad a expliqué avoir décidé de retirer les affiches afin de réduire la souffrance des gens qui ont été offensés et blessés. Baptisée « Blanche-Neige et la Folie de la vérité », l’œuvre se trouve dans la cour du musée et représente un bassin rempli d’eau de couleur rouge, pour symboliser le sang.
Le Premier ministre Ariel Sharon s’est retrouvé hier sous la menace d’une inculpation après la mise en accusation d’un homme d’affaires soupçonné de lui avoir proposé un pot-de-vin il y a quatre ans. Cette affaire a rapidement poussé l’opposition travailliste à présenter hier une motion de censure contre le gouvernement de M. Sharon. Parallèlement, dans la bande de Gaza, une Palestinienne a été tuée à Rafah où l’armée israélienne mène une importante opération depuis mardi, selon une source médicale palestinienne. L’inculpation de l’homme d’affaires David Appel a fait rebondir une affaire qui éclabousse M. Sharon depuis plus d’un an, sans entamer sérieusement à ce jour la popularité du dirigeant du parti Likoud de droite.
Dans l’immédiat, rien n’oblige M. Sharon à renoncer à l’exercice...
Dans l’immédiat, rien n’oblige M. Sharon à renoncer à l’exercice...