Tenues pour responsables du krach de Parmalat, les banques dévoilent tour à tour les chiffres de leurs engagements financiers auprès du géant de l’agroalimentaire italien, dont le trou est estimé entre 10 et 13 milliards d’euros par les autorités judiciaires.
Devant l’énormité du scandale, même le gouverneur de la Banque centrale italienne, Antonio Fazio, nommé à vie, est sur le grill. Son statut pourrait être remis en cause dans le cadre de la refonte des organes de contrôle en gestation à Rome.
Dernier en date, Citigroup, premier groupe financier du monde, a annoncé mardi avoir provisionné 424 millions de dollars pour faire face à son exposition dans le scandale Parmalat.
En outre, six grands noms de la finance internationale Bank of America, JP Morgan, le suisse UBS, l’allemand Deutsche Bank, le néerlandais ABN Amro et l’espagnol Santander Central Hispano (SCH) font l’objet de « vérifications » de la part de la police italienne.
Les magistrats parmesans ont lancé hier des commissions rogatoires visant Bank of America et Citigroup ainsi que des sociétés dans des paradis fiscaux tels que le Luxembourg, la principauté de Monaco, Malte et les îles Caïmans.
Ces nouvelles investigations ont été ordonnées à la suite de la saisie de documents dans les bureaux new-yorkais de Gianfranco Zini, avocat et conseiller de Calisto Tanzi, fondateur et dirigeant déchu de Parmalat.
En Italie, le scandale Parmalat survient après la faillite frauduleuse en juillet du groupe agroalimentaire Cirio, le roi de la tomate pelée en boîte, et au moratoire sur les obligations du gouvernement argentin surnommées « tango bond ».
Selon une organisation de consommateurs, quelque 800 000 petits porteurs ont été spoliés parmi lesquels, aux dires des avocats, 150 000 sont des souscripteurs d’obligations Parmalat.
Une centaine de petits épargnants ont manifesté mercredi à Rome.
Devant l’exaspération de l’opinion, la quatrième banque italienne, Capitalia, dont les engagements auprès de Parmalat sont officiellement de 392 millions de dollars, a confirmé lundi le remboursement de ses clients porteurs d’obligations Parmalat et Cirio pour un coût global estimé à 40,9 millions d’euros. Banca Intesa, premier établissement bancaire de la péninsule, a également battu sa coulpe, ce qui a eu pour effet immédiat de faire plonger le cours de son action à la bourse de Milan le 13 janvier.
Démission de plusieurs membres
de la famille Tanzi
Trois membres de la famille fondatrice de Parmalat, dont le père Calisto Tanzi est en prison, ont démissionné de toutes leurs fonctions au sein du groupe, a annoncé hier l’administration spéciale de Parmalat.
Le fils du fondateur, Stefano Tanzi, 35 ans, a remis sa démission de tous les postes d’administrateur qu’il occupait tant en Italie que dans les sociétés à l’étranger (Canada, USA, Chili, Afrique du Sud, Australie), a précisé Parmalat finanziaria Spa dans un communiqué. Giovanni Tanzi, frère de Calisto, a renoncé, lui aussi, à toutes ses fonctions dans les sociétés italiennes du groupe ainsi que dans Fromagère d’Athis et Parmalat France. Paolo Tanzi, fils de Giovanni, qui avec son cousin Stefano avait déjà quitté ses fonctions d’administrateur du club de football de Parme, contrôlé aussi par la famille, a suivi leur exemple.
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultats Tenues pour responsables du krach de Parmalat, les banques dévoilent tour à tour les chiffres de leurs engagements financiers auprès du géant de l’agroalimentaire italien, dont le trou est estimé entre 10 et 13 milliards d’euros par les autorités judiciaires.
Devant l’énormité du scandale, même le gouverneur de la Banque centrale italienne, Antonio Fazio, nommé à vie, est sur le grill. Son statut pourrait être remis en cause dans le cadre de la refonte des organes de contrôle en gestation à Rome.
Dernier en date, Citigroup, premier groupe financier du monde, a annoncé mardi avoir provisionné 424 millions de dollars pour faire face à son exposition dans le scandale Parmalat.
En outre, six grands noms de la finance internationale Bank of America, JP Morgan, le suisse UBS, l’allemand Deutsche Bank, le...