Biathlon Oberhof, une mine d’or pour le couple Poirée

Le couple franco-norvégien Raphaël-Liv Grete Poirée a trouvé une véritable mine d’or à Oberhof en remportant cinq des sept titres attribués jusqu’à présent aux championnats du monde de biathlon. Quatre heures et 20 minutes après la deuxième médaille d’or du Français Raphaël Poirée, 29 ans, jeudi dans le 20 km individuel messieurs, son épouse norvégienne a ajouté une troisième pépite à sa collection d’Oberhof en enlevant avec ses coéquipières le relais 4x6 km dames. Pour la première fois, un Français s’est imposé dans le 20 km individuel aux Mondiaux, et c’est également le premier titre mondial en relais pour la Norvège. Victorieux du sprint et vice-champion du monde de la poursuite le week-end dernier, Raphaël Poirée, en 51 min 37 sec 9/10 après avoir manqué l’ultime balle, a devancé de 55 sec 5/10 le Polonais Tomasz Sikora, 29 ans, champion du monde de la discipline en 1995, pénalisé également d’une minute pour avoir manqué une cible. Le Norvégien Ole Einar Bjoerndalen, 30 ans, a pris pour la troisième fois depuis le début des Mondiaux d’Oberhof la troisième place, à 1 min 5/10 (deux tirs manqués) de Poirée, mais conservé pour un point la tête du classement général devant le Français. La course s’est déroulée dans de bonnes conditions, alors que l’épreuve avait dû être reportée de mercredi à jeudi en raison d’un épais brouillard. Ni une douille récalcitrante au premier tir debout, ni une bousculade ne pouvaient déconcentrer Poirée qui obtenait son cinquième titre mondial (hors relais), soit autant que les légendes du biathlon Alexander Tikhonov (Russie) et Frank Ullrich (All). Grand globe Grâce à sa 29e victoire en Coupe du monde, la sixième cette saison, le Français obtenait le petit globe de cristal de la Coupe du monde de 20 km individuel, les Mondiaux étant pris en compte. « J’ai énormément travaillé cette discipline », insistait le biathlète de Villard-de-Lans. Raphaël Poirée, trois fois vainqueur du classement général de la Coupe du monde (2000, 2001, 2002, BIEN 2002), peut également viser le grand globe de cristal, tout comme sa femme. « Si on l’avait tous les deux, ce serait plus beau que ces médailles ici, car cela voudrait dire que nous sommes les meilleurs biathlètes de la saison », indiquait-il. « Cela serait une surprise pour nous », a déclaré Liv Grete, dernière relayeuse norvégienne, qui, si elle n’avait pas réussi à placer son ultime cartouche, aurait dû disputer un tour de pénalité. « Ce n’était pas facile avec le bruit du public. Mais je n’ai pas tremblé », a-t-elle dit. Avec ses coéquipières Linda Tjoerhom, Gro Istad-Kristiansen et Gunn Margit, Liv Grete Poirée, en 1 h 16 min 59 sec 8/10 et 0 tour de pénalité, a devancé de 1 min 8 sec 2/10 la Russie, victorieuse des trois précédents Mondiaux, qui n’a également concédé aucun tour de pénalité. L’Allemagne a pris la troisième place devant son public après deux tours de pénalité, à 1 min 18 sec 6/10 des Norvégiennes. La dernière relayeuse française, Sandrine Bailly, bien qu’ayant réalisé le meilleur tour de toutes les concurrentes, n’a pas pu remonter le retard hérité de Sylvie Becaert, Christelle Gros et Corinne Niogret, terminant cinquième à 1 min 40 sec 1/10 après un tour de pénalité pour Christelle Gros. Aujourd’hui a lieu le relais 4x7,5 km messieurs, avec une réelle chance de médaille pour l’équipe tricolore, les Allemands étant champions sortants.