Une nouvelle fenêtre cathodique américaine va s’ouvrir sur le monde arabe. Celle d’une information en continu qui se veut exacte et que diffusera, pour tout le Machrek et tout le Maghreb, la télévision par satellite intitulée « Alhurra » opérant à partir des environs de Washington (en Virginie). Elle fonctionnera 24 heures sur 24, et bien sûr en arabe, dès le 14 février. Elle est prise en charge par le Libanais Mouafak Harb qui a fait ses preuves dans le domaine de l’audiovisuel aux États-Unis (il était producteur à la ABC et correspondant du journal al- Hayat) et au Liban (où il a dirigé la NBN). Nous l’avons rencontré dans les locaux d’« Alhurra », impressionnants par leur installation et leur équipement très high-tech. À noter que c’est lui qui, il y a deux ans,...
Actualités - OPINION
CORRESPONDANCE - « Alhurra » : une télévision arabe made in USA Pour un message de liberté et de démocratie
Par MOSALLI Irène, le 13 février 2004 à 00h00
WASHINGTON - Irène MOSALLI
Une nouvelle fenêtre cathodique américaine va s’ouvrir sur le monde arabe. Celle d’une information en continu qui se veut exacte et que diffusera, pour tout le Machrek et tout le Maghreb, la télévision par satellite intitulée « Alhurra » opérant à partir des environs de Washington (en Virginie). Elle fonctionnera 24 heures sur 24, et bien sûr en arabe, dès le 14 février. Elle est prise en charge par le Libanais Mouafak Harb qui a fait ses preuves dans le domaine de l’audiovisuel aux États-Unis (il était producteur à la ABC et correspondant du journal al- Hayat) et au Liban (où il a dirigé la NBN). Nous l’avons rencontré dans les locaux d’« Alhurra », impressionnants par leur installation et leur équipement très high-tech. À noter que c’est lui qui, il y a deux ans, avait mis sur pied la radio Sawa qui, également, à partir des États-Unis s’adresse au monde arabe.
On a affaire là à deux organismes étatiques américains. Quelle peut être, dans ces conditions, leur marge d’indépendance, notamment pour la télévision qui se nomme « Alhurra », ou La Libre.
« Ce nom a été sciemment choisi pour souligner que cette télévision est bien un espace affranchi, où l’on œuvre à partir de données intrinsèques, explique Mouafak Harb. Elle relève de la Middle East Television Network (MTN) qui est financée par le Congrès américain. Et surtout, elle est supervisée par le Broadcasting Board of Governor (BBG), une entité complètement autonome et responsable de tout ce qui se transmet à l’étranger, à partir des États-Unis, que ce soit sur le plan gouvernemental ou non gouvernemental. Sa mission est de promouvoir et de soutenir la liberté et la démocratie, en diffusant avec objectivité des nouvelles et des informations sur les États-Unis et le reste du monde, en direction d’une audience outre-Atlantique. »
Le BBG, garde-fou
de l’autonomie
Le BBG est composé de neuf membres (d’abord nommés par le président des États-Unis puis approuvés par le Congrès) dont quatre sont républicains et quatre démocrates. Le neuvième est le secrétaire d’État en poste, quelle que soit la couleur de l’Administration. Une telle formule constitue un garde-fou destiné à garantir la neutralité de ce conseil.
Dans cette optique, « Alhurra », au lieu d’être la voix du gouvernement américain, « aurait une mission journalistique : aborder les informations et les discussions avec exactitude, équilibre et indépendance, afin de stimuler le sens démocratique. Elle présentera avec clarté la politique américaine et en fera aussi un sujet de discussion responsable ».
« Alhurra » a été rapidement mise sur pied. Juste trois mois après que le Congrès eut octroyé un budget de 62 millions de dollars pour sa réalisation : construction et équipement des bureaux et des studios et coût de son fonctionnement la première année. Elle sera retransmise via Arabsat, Analog et Nilesat. Par ailleurs, le Congrès américain a prévu 40 autres millions de dollars pour une antenne
d’« Alhurra » qui opérera à partir de l’Irak à l’intention du public irakien.
Côté journalistes, techniciens et autres spécialistes (au total 200 personnes), Mouafak Harb a rassemblé des professionnels chevronnés venus de divers pays arabes en particulier du Liban, d’Égypte, de Qatar et du Soudan. Dans les grilles d’« Alhurra », les téléspectateurs auront notamment rendez-vous avec des noms connus du petit écran libanais : Ziad Njeim, dans un talk-shaw quotidien intitulé Saa Horra, Hyam Abou-Chédid dans une émission réalisée à partir de Beyrouth, Jadal Horr, Sam Menassa, dans un talk-shaw hebdomadaire, al-itijahat al-arbaa. Il y aura des débats autour des problèmes de l’heure se passant de par le monde et beaucoup de documentaires et de magazines concernant tous genres de phénomènes de société. Il n’y aura pas de programmes de variétés mais un magazine traitant des variétés.
Côté présentatrices et présentateurs, on retrouve Sleiman Abou-Zeid, Michel Ghandour, Katia Wakim et Dalia Ahmad.
Comment le public arabe, qui capte sur son petit écran diverses chaînes émettant de son propre pays et des pays arabes voisins, percevra-t-il cette chaîne d’information qui lui vient, dans sa propre langue, par le biais d’un canal made in USA ?
« Certainement avec scepticisme, doute et méfiance au début, répond Mouafak Harb. Mais l’expérience de la radio Sawa, lancée en pleine période d’antiaméricanisme, a montré qu’il y avait une place, dans cette partie du monde, pour une telle présence médiatique qui peut être une source d’enrichissement dans le paysage de l’information régional déjà existant».
WASHINGTON - Irène MOSALLI
Une nouvelle fenêtre cathodique américaine va s’ouvrir sur le monde arabe. Celle d’une information en continu qui se veut exacte et que diffusera, pour tout le Machrek et tout le Maghreb, la télévision par satellite intitulée « Alhurra » opérant à partir des environs de Washington (en Virginie). Elle fonctionnera 24 heures sur 24, et bien sûr en arabe, dès le 14 février. Elle est prise en charge par le Libanais Mouafak Harb qui a fait ses preuves dans le domaine de l’audiovisuel aux États-Unis (il était producteur à la ABC et correspondant du journal al- Hayat) et au Liban (où il a dirigé la NBN). Nous l’avons rencontré dans les locaux d’« Alhurra », impressionnants par leur installation et leur équipement très high-tech. À noter que c’est lui qui, il y a deux ans,...
Une nouvelle fenêtre cathodique américaine va s’ouvrir sur le monde arabe. Celle d’une information en continu qui se veut exacte et que diffusera, pour tout le Machrek et tout le Maghreb, la télévision par satellite intitulée « Alhurra » opérant à partir des environs de Washington (en Virginie). Elle fonctionnera 24 heures sur 24, et bien sûr en arabe, dès le 14 février. Elle est prise en charge par le Libanais Mouafak Harb qui a fait ses preuves dans le domaine de l’audiovisuel aux États-Unis (il était producteur à la ABC et correspondant du journal al- Hayat) et au Liban (où il a dirigé la NBN). Nous l’avons rencontré dans les locaux d’« Alhurra », impressionnants par leur installation et leur équipement très high-tech. À noter que c’est lui qui, il y a deux ans,...