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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - À l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) Musique de chambre, un délicieux mélange de genres

Les concerts se suivent mais ne se ressemblent pas, grâce à la diligence et au talent des professeurs du Conservatoire national supérieur de musique. Une fois de plus, une prestation et un programme réussis, avec un public fidèle (mais applaudissant toujours aussi maladroitement et à contretemps, entre deux mouvements) et recueilli à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ). Menu sans éclat particulier mais avec un choix éclectique, pour un délicieux mélange de genres, groupant des pages de Wieniawsky, Mozart, Bach, Spohr et Vivaldi. Sur scène, trois musiciens vêtus de noir avec quelques paillettes en plus pour la pianiste, tous familiers du public : Ondin Brezeanu et Sorin Horlea aux violons, accompagnés au clavier par Olga Bolun. Ouverture en beauté avec une Étude caprice (op 18 n1) pour deux violons de Henryk Wieniawski, éminent violoniste et compositeur polonais qui régna sur la cour de Saint-Pétersbourg et enflamma les foules dans ses concerts avec Arthur Rubinstein. Étonnante œuvre, pleine de virtuosité et où les violons sont comme une volée de rossignols aux trilles étourdissants quand les archets ne tirent pas des cordes les sanglots les plus troublants… Plus calme dans sa ligne mélodique et chargé d’une grâce singulière est le Duo n°1 op. 70 (toujours pour deux violons ) du divin Mozart. Trois mouvements alternant douceur et vivacité pour une musique légère comme une caresse d’ange, avec des moments d’une fugace rêverie habitée d’une fuyante et à peine perceptible mélancolie. Rigueur et architecture musicale plus austère mais plus vibrante avec le Trio pour deux violons et clavier de J.-S.Bach. Narration à la fois tendre et fervente, où les violons sont de loin les plus émouvants tandis que le clavier soutient et amplifie une partition qui a tous les fastes d’une musique baroque sereine et épanouie. Les violons dialoguent en toute harmonie comme deux amis qui cheminent tranquillement en devisant paisiblement. Plus teinté d’un certain romantisme et d’une recherche néoclassique est le Duo n°1 op 9 pour deux violons de Louis Spohr, violoniste, chef d’orchestre et compositeur allemand. Pour terminer, un Concerto en ré mineur pour deux violons et piano d’Antonio Vivaldi. Fraîcheur et légèreté d’une œuvre où élégance, finesse et lumière ont les reflets des eaux de la Cité des Doges…Venise en filigrane de ces notes insaisissables où toute la poésie du Prêtre roux brille de mille feux. Les dernières mesures éteintes, comme un clapotis de vagues se heurtant en douce aux flancs des embarcations, le public est encore sous le charme. Les artistes déposent alors l’archet, la pianiste laisse pendre ses mains le long de la banquette et le public applaudit à tout rompre.Un bouquet de gerberas rouges était déposé depuis le début du concert sur le couvercle lustré du clavier. Révérence des artistes, enthousiasme du public et le bouquet est sagement et modestement resté sur le bois noir lustré. Une fois de plus, c’est la musique qui a eu le dernier mot… Edgar DAVIDIAN

Les concerts se suivent mais ne se ressemblent pas, grâce à la diligence et au talent des professeurs du Conservatoire national supérieur de musique. Une fois de plus, une prestation et un programme réussis, avec un public fidèle (mais applaudissant toujours aussi maladroitement et à contretemps, entre deux mouvements) et recueilli à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ). Menu sans éclat...