L’Autrichien Benjamin Raich, 25 ans, spécialiste des épreuves techniques, étrenne jeudi son nouveau statut de leader de la Coupe du monde masculine de ski alpin sur la Streif de Kitzbuehel, la piste mythique de la vitesse sur laquelle il débute. C’est un peu un clin d’œil de l’histoire. Le skieur d’ƒrzl (sud-ouest), après avoir été un prodige, a attendu son heure à l’ombre de ses compatriotes Hermann Maier et Stephan Eberharter.
À 15 ans, Benni était déjà le premier de la classe sur les skis mais c’était un lutin (1,50 m). Puis il s’est mis à pousser au grand bonheur de ses parents Christl et Alois, son père qui a créé une école de ski, dont le fils aîné, Florian, est le directeur.
Avec ses bonnes joues, on imagine que Benjamin n’a manqué de rien et surtout pas des conseils d’Alois, évidemment son premier professeur et supporteur. Cinq fois champion du monde junior, en slalom (deux fois), slalom géant (deux fois) et combiné entre 18 et 20 ans, le Tyrolien se révéla dès sa première année chez les seniors. Le 7 janvier 1999, il gagnait sa première épreuve de Coupe du monde, le slalom de Schladming (Autriche). Trois jours plus tard, il s’imposait en slalom géant à Flachau, devant les deux maîtres de la spécialité, le Suisse Michael von Gruenigen et l’ogre Hermann Maier, relégué chez lui à la 3e place.
« Il est resté modeste malgré l’ivresse de ce succès, sans faire de proclamation, du style je suis le meilleur », souligne une journaliste autrichienne. Et si l’intéressé admet que le grand globe de cristal constitue un de ses objectifs à moyen terme, il n’en fait pas une fixation. « Je ne dois pas me prendre la tête avec cette pensée. D’ailleurs, Kjus, Maier et Eberharter sont favoris », a-t-il souligné mardi. Le nouveau roi est du genre tranquille. « Je n’avais pas gagné en slalom les deux dernières saisons. Je n’ai jamais paniqué », a-t-il souligné dimanche dernier à Wengen, où il a mis fin à près de trois ans d’insuccès.
Une autre statistique souligne la solidité de ses nerfs. Six de ses 12 victoires (7 slaloms et 5 géants) ont été construites sur le meilleur chrono de la 1re manche. Et il apprécie les neiges nationales sur lesquelles il a gagné 7 fois. Il y a trois jours à Wengen, un guitariste (le Croate Ivica Kostelic, 3e), et un chanteur (l’Autrichien Rainer Schoenfelder, 2e) accompagnaient Raich sur le podium. Benjamin s’est excusé de ne pas être musicien.
Le Tyrolien est plutôt un sportif accompli qui trouve son équilibre en pratiquant l’escalade sur glacier et le saut à l’élastique. Un bon entraînement avant de se jeter le cœur battant dans la pente de départ de la Streif, du genre à couper le souffle.
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