Forum social mondial
À Bombay, les Américains se transforment
en antiambassadeurs de Bush
le 21 janvier 2004 à 00h00
Les 100 000 altermondialistes réunis au 4e Forum social mondial (FSM) de Bombay font feu de tout bois contre Washington et trouvent dans le millier de participants américains de farouches adversaires de George W. Bush même si certains d’entre eux rient jaune devant la virulence de certaines critiques.
L’occupation de l’Irak, l’impérialisme, les organismes génétiquement modifiés... : les États-Unis sont l’ennemi numéro un du FSM, dont les allées sont couvertes de portraits du président américain, tour à tour représenté en vampire sanguinolant, en criminel ou en démon hindou. « C’est fabuleux », lance Zach Allen, opposant aux armes nucléaires, venu de San Francisco, tandis qu’une douzaine de syndicalistes indiens, manifestant à côté, scandent : « À bas Bush. » « Bush est le symbole de la militarisation du monde », estime le militant, ajoutant : « Si vous êtes ici, les gens savent que vous ne soutenez pas Bush. »
Cependant, certains Américains sont mal à l’aise en voyant leur pays traîner dans la boue. Évoquant une caricature de Bush tirant par le nez un innocent, Kathleen Sheehan, d’un mouvement altermondialiste de San Francisco, dit préférer « quelque chose de plus humoristique ou artistique ». « Parfois je voudrais enfiler une de ces “burqas” (voile islamique) et couvrir ma tête d’Américaine, confie-t-elle. Certaines personnes sont très remontées. »
Kathleen Sullivan, militante antinucléaire de New York, regrette que les critiques soient un peu trop concentrées sur les États-Unis. « Prendre pour cible Bush, c’est super mais un peu trompeur », ajoute-t-elle, lançant : « Jacques Chirac aussi base le cœur de sa stratégie de défense sur les armes atomiques. » « Certains me disent : “Vous êtes du pays de George Bush, alors pourquoi êtes-vous là” ? Je leur réponds que je suis là à cause de George Bush », explique J.R. Austin, venu de San Francisco avec la délégation de l’Organisation socialiste internationale.
À 23 ans, le jeune homme effectue sa première sortie hors des États-Unis. Pour lui, Bombay, avec neuf millions de pauvres vivant dans des bidonvilles, est un autre monde. Après un débat comparatif sur les mouvements de « libération » en Irak, au Cachemire et en Palestine, un de ses compatriotes lui demande une copie du bulletin de son organisation. « 200 roupies » (4,4 dollars), annonce Austin. « C’est pas 50 (roupies) ? » l’interroge l’acheteur, montrant le prix sur la couverture. « Oui, mais aux camarades d’Europe et d’Amérique, on demande un peu plus. »
Les 100 000 altermondialistes réunis au 4e Forum social mondial (FSM) de Bombay font feu de tout bois contre Washington et trouvent dans le millier de participants américains de farouches adversaires de George W. Bush même si certains d’entre eux rient jaune devant la virulence de certaines critiques.
L’occupation de l’Irak, l’impérialisme, les organismes génétiquement...
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