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Actualités - RENCONTRE

Rencontres - Le producteur recherche de nouvelles stars et l’acteur fait du tourisme Élie Samaha et Cuba Gooding Jr : un thriller dopé à l’hémoglobine

Élie Samaha est un producteur américain d’origine libanaise. Cuba Gooding Jr est un acteur oscarisé en 1996 pour son interprétation cent mille volts dans Jerry Maguire. Tous les deux sillonnent le pays depuis dimanche, le premier à la recherche de nouvelles stars et le second… pour faire du tourisme. Samaha peaufine son dernier projet, une comédie inspirée du conte d’Ali Baba, dans lequel il serait prêt à investir une cinquantaine de millions de dollars. Il a déjà vu (et aimerait bien revoir) Haifa Wehbé et Waël Kfoury. Mais chut ! Il a encore deux jours et une liste bien noircie de prétendants aux spotlights hollywoodiens. Pendant ce temps, Cuba Gooding va de découverte en découverte et ne manque pas de parler de son prochain film avec Samaha, un thriller dopé à l’hémoglobine. Trente-deux ans qu’il n’a pas foulé le sol libanais. Élie Samaha avait quitté sa Zahlé natale à 14 ans pour aller faire le tour de l’Europe en Harley Davidson. L’école buissonnière ? « Je n’ai jamais été à l’école. Je suis sans doute la personne la plus inculte que vous puissiez rencontrer », lance le show-biz man. Mais non, voyons, l’éducation est un concept très relatif. Il enfonce le clou, fait son mea culpa pour, sans doute, mieux mettre en valeur sa success story.« Mon oncle disait de moi que j’étais un hippie, un bon à rien. J’organisais des “parties”, des concerts, des booms payantes, à Zahlé et à Jounieh. » L’homme est en vêtements de sport, les traits tirés, une barbe de deux jours. Pas encore remis de la soirée de la veille qui, selon les dires de ses accompagnateurs, aurait tiré jusqu’à 6 heures du matin. Dans sa suite d’hôtel, il n’en revient pas des nuits bouillonnantes et assourdissantes des clubs de Beyrouth. « Mes tympans ont éclaté, dit-il en grimaçant, montrant une série de dents carnassières à la mode de Hollywood. Il se frotte la nuque. « Je ne suis pas habitué à ce genre de soirées », ajoute-t-il, l’air aussi innocent qu’une chatte ayant dévoré ses petits. Pour peu, on le croirait. Mais son curriculum vitae vient contredire ces chastes paroles. Car après avoir sillonné le vieux continent pendant un an et demi, Élie Samaha s’est retrouvé à New York où il a été pendant plusieurs années le videur du fameux club Studio 54. Une position très influente : il filtrait les entrées et se faisait ainsi d’excellentes relations publiques. « En effet, reconnaît-il, c’est là que j’ai noué mes premières amitiés avec les stars. » Après la Grande Pomme, c’est Los Angeles qui accueille Samaha. L’ami des célébrités deviendra – après avoir fait fortune dans une chaîne de blanchisseries – propriétaire du plus grand night-club de la ville, le Roxbury. Alors, oiseau de nuit ou pas ? « La différence entre les boîtes libanaises et la mienne, c’est qu’ici, vous avez des chanteurs qui prennent le micro dans des endroits bondés alors qu’au Roxbury, c’est plus espacé, il y a un DJ qui mixe et j’ai des VIP Rooms où je reçois mes invités de marque. » PDG de Franchise Pictures (ses partenaires sont Andrew Stevens, ex-acteur, et Gerard Guez), il a travaillé avec John Travolta, Sylvester Stallone, Bruce Willis, Jack Nicholson, Marlon Brando, Jennifer Lopez, Kevin Costner, Danny DeVito, Sean Penn, Cameron Diaz, Wesley Snipes et Kevin Spacey. Certains films, comme The Whole Nine Yards et Driven, ont eu du succès au box-office. Mais cela n’a pas été le cas pour beaucoup d’autres. Sa visite ou plutôt son retour au bercail s’inscrit dans le cadre de son nouveau projet : un long-métrage inspiré du conte d’Ali Baba et les quarante voleurs. Les quarante voleurs étant faciles à trouver au Liban (il éclate de rire à cette boutade), aura-t-il trouvé son Ali Baba ? « Antonio Banderas s’est montré intéressé par le rôle », indique Samaha. Pour les repérages locaux, il dit avoir vu quelques personnes, pas spécialement des acteurs. Il lance quelques noms : Haifa, Waël Kfoury. Mais rien n’est sûr encore. « Cuba is Good ...ing » Sans faire de bruit, après avoir discrètement sonné à la porte, Cuba Gooding Jr fait son entrée dans la suite. Sa frimousse de chérubin est rasée de près, le fond de l’œil est blanc, les gencives aussi. Il s’est, à l’évidence, remis de sa soirée. Le look casual en jeans et veste en cuir. Élégant. Peu bavard sur ses frasques beyrouthines. On l’aurait vu en train de courir devant son hôtel : les mauvaises langues rigolent en disant qu’il a entendu une explosion et aurait pris ses jambes à son cou. Il a également entamé un mini strip-tease en dansant dans une boîte de nuit. « Pour montrer qu’il est en forme », intervient Samaha, devant l’air embarrassé de son ami. Et, tombé sous le charme du pays, Cuba aurait déclaré, micro en main, devant une assemblée de fêtards : « You have found a new brother ». Né à New York, Cuba Gooding Junior a déménagé au début des années soixante-dix en Californie, son père Cuba Gooding étant devenu une star de la chanson avec son groupe Main Ingredient. Son heure de gloire à lui viendra bien plus tard. Dans les années 1980, il multiplie les apparitions dans des séries télé de Hill Street Blues en 1981 à Mac Gyver dans lequel il réapparaît plusieurs fois. En 1984, il se fait aussi remarquer pour sa performance de breakdance lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques à Los Angeles. Son passage au grand écran se fait en 1988 dans Coming to America où il tient un tout petit rôle aux côtés d’Eddie Murphy. En 1991, sa carrière se trouve bouleversée après la sortie du film de John Singleton Boyz’n the Hood. Il est désormais considéré comme un des acteurs les plus prometteurs de sa génération. Pourtant, sa carrière peine à percer dans les années qui suivent. Il alterne des rôles secondaires dans de grosses productions comme A Few Good Men de Rob Reiner ou Outbreak de Wolfgang Petersen. En 1996, Cameron Crowe relance une nouvelle fois sa carrière avec Jerry Maguire. Son rôle de footballeur professionnel aux côtés de Tom Cruise lui vaut un Oscar du meilleur acteur dans un second rôle. Depuis, Cuba Gooding Junior a eu l’opportunité d’aborder des genres très divers, comédie As Good As It Gets, thriller Instinct, drame Men of Honor ou film de guerre Pearl Harbor et de rejoindre les plus grands en haut de l’affiche de Robert De Niro à Jack Nicholson en passant par Anthony Hopkins. En 2002, il joue dans Snow Dogs, comédie familiale sans grand mordant. En 2003, il est Radio, un jeune handicapé mental. Et, en 2004, une comédie musicale, The Fighting Temptations, avec la chanteuse Beyoncé Knowles. « Élie Samaha est un ami de longue date, précise-t-il. Notre première collaboration a été sur le film Murder of Crows. Actuellement, nous sommes en repérage pour le film Psychic, produit par Élie et réalisé par Jim Dillespie. Le tournage commencera en avril. « J’y tiens le rôle d’un médium qui aide le FBI à résoudre les histoires de meurtres. » Le rôle qui l’a plus marqué ? Celui de Rod Tidwell, dans Jerry Maguire, a été sans doute le plus réussi sur le plan commercial. Mais du point de vue satisfaction personnelle, il préfère celui de Carl Brashear, dans Men of Honor, où il fait revivre l’histoire vraie du seul Afro-Américain à être devenu premier maître plongeur dans l’US Navy, avec une jambe en moins. Dans la grande tradition des bio-pics hollywoodiens... À 36 ans, avec une statuette d’oscar reposant sur son épaule, et une multitude de rôles bien campés, Cuba Gooding Jr reste assurément une des stars hollywoodiennes les plus modestes. Maya GHANDOUR HERT

Élie Samaha est un producteur américain d’origine libanaise. Cuba Gooding Jr est un acteur oscarisé en 1996 pour son interprétation cent mille volts dans Jerry Maguire. Tous les deux sillonnent le pays depuis dimanche, le premier à la recherche de nouvelles stars et le second… pour faire du tourisme. Samaha peaufine son dernier projet, une comédie inspirée du conte d’Ali Baba, dans lequel il serait prêt à investir une cinquantaine de millions de dollars. Il a déjà vu (et aimerait bien revoir) Haifa Wehbé et Waël Kfoury. Mais chut ! Il a encore deux jours et une liste bien noircie de prétendants aux spotlights hollywoodiens. Pendant ce temps, Cuba Gooding va de découverte en découverte et ne manque pas de parler de son prochain film avec Samaha, un thriller dopé à l’hémoglobine.

Trente-deux ans qu’il...