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Actualités - CHRONOLOGIE

L’aéroport de Bassora : un concentré de Grande-Bretagne, le soleil en plus

Roastbeef au menu le dimanche, « bacon and eggs » à tous les petits déjeuners, ballon rond et Manchester United à la télévision : camp de base des forces britanniques dans le sud de l’Irak, l’aéroport de Bassora, est devenu un véritable succédané de Grande-Bretagne, soleil en prime. Pour ses 8 215 soldats encore présents sur le terrain en Irak, dans le cadre de l’opération Telic, le ministère de la Défense britannique a de fait reconstitué de toutes pièces une véritable enclave anglaise, à la bordure de la seconde ville irakienne. Enclave qui aurait cependant pris l’accent américain, avec le dollar comme unique devise de référence. Déployées dans des chambres spartiates, dans les anciens bureaux de l’aéroport de Bassora, ou version camping, dans un vaste village de tentes et de préfabriqués, à quelques centaines de mètres du tarmac, les troupes britanniques sont pour la plupart installées sur l’aéroport même, à l’ouest de la ville. Pour quelques privilégiés cependant, et notamment certains membres de la 20e brigade blindée, c’est le prestige de l’ancien parc présidentiel de Saddam Hussein, en pleine ville, avec vue imprenable sur le Chatt al-Arab, le confluent du Tigre et de l’Euphrate qui se jette dans le Golfe. Mais là encore, le luxe reste tout à fait relatif, la majorité des soldats dormant dans de banals bungalows posés sur des parpaings. Le palais présidentiel ainsi que la dizaine d’autres villas éparpillées dans le parc ont été réservés à l’Administration provisoire de la coalition pour le Sud, qui en a fait ses bureaux. Quartier général des troupes de la division multinationale pour le Sud-Est, l’aéroport de Bassora est incontestablement le centre névralgique pour les soldats britanniques, disposant même d’une ébauche de centre commercial, avec ses bars, ses restaurants et sa salle de gym. Concurrence oblige, la pizzeria qui monopolisait au départ les déçus de la cantine et du « Fish and Chips » doit désormais lutter face à un marchand de kebabs, ouvert il y a quelques jours à peine. Preuve de la vivacité de la microéconomie locale, un troisième bar vient également d’ouvrir ses portes, dans un préfabriqué. Avec jeu de fléchettes en prime. Les accros du café préférant se réfugier au Jamaica Blue, dans l’ancien hall des arrivées de l’aéroport, pour déguster un « latte », un cappuccino ou un expresso bien serré. Quant au supermarché local, deux semi-remorques mises bout à bout, il permet même de faire ses courses, de la mousse à raser au tee-shirt « Opération liberté pour l’Irak » en passant par les CD et les consoles de jeu. Salle vidéo et DVD. Salle télévision avec Sky News et BBC 24 pour les infos, mais aussi les chaînes sport, de quoi suivre les Reds de Liverpool ou les « artilleurs » d’Arsenal. Éloignement ou pas, les liens ne sont pas coupés avec la Grande-Bretagne. Accès à Internet gratuit dans une salle équipée d’ordinateurs, 20 minutes de communication téléphonique offertes chaque semaine: les contacts entre les soldats et leurs familles sont ainsi facilités. De quoi ne pas trop souffrir du mal du pays. Si un certain confort « rustique » est assuré, séjourner à Bassora n’est pas pour autant une promenade de santé, se voit cependant expliquer chaque nouveau soldat, aussitôt après avoir récupéré son barda, et un officier de préciser les dangers potentiels en Irak, des attentats-suicide aux serpents en passant par les araignées, les scorpions et les journalistes aux questions pressantes.

Roastbeef au menu le dimanche, « bacon and eggs » à tous les petits déjeuners, ballon rond et Manchester United à la télévision : camp de base des forces britanniques dans le sud de l’Irak, l’aéroport de Bassora, est devenu un véritable succédané de Grande-Bretagne, soleil en prime.
Pour ses 8 215 soldats encore présents sur le terrain en Irak, dans le cadre de l’opération Telic, le ministère de la Défense britannique a de fait reconstitué de toutes pièces une véritable enclave anglaise, à la bordure de la seconde ville irakienne. Enclave qui aurait cependant pris l’accent américain, avec le dollar comme unique devise de référence.
Déployées dans des chambres spartiates, dans les anciens bureaux de l’aéroport de Bassora, ou version camping, dans un vaste village de tentes et de préfabriqués, à...