Les milliers d’Irakiens employés par la coalition se retrouvent pris entre le marteau et l’enclume, considérés comme « collaborateurs » par les opposants à la présence américaine mais cruellement dépendants du principal pourvoyeur d’emplois en Irak.
Au lendemain de l’attentat-suicide qui a tué 25 personnes, en majorité des employés irakiens, devant le QG américain, ils sont revenus presque tous hier au travail.
La coalition ne dispose pas de statistiques sur le nombre d’Irakiens qu’elle emploie, mais, chaque matin, des dizaines de maçons, interprètes, ingénieurs, patientent aux différents barrages qui ceinturent la « zone verte », une ville dans la ville abritant les bureaux de la coalition et du Conseil de gouvernement irakien.
« Bien sûr, j’ai peur », dit en haussant les épaules Rimon Chlimon, un homme de ménage de 25 ans, employé pour 40 dollars la semaine dans le palais présidentiel. « J’étais dans la file hier lorsque c’est arrivé. J’ai été projeté sur les fils barbelés. Mais que voulez-vous faire ? Plus de la moitié des Irakiens sont à la recherche d’un emploi. Nous n’avons pas le choix », explique-t-il. L’antienne est reprise par tous.
« Quarante, voire 50 % des occasions d’emploi en Irak se trouvent ici, dans la zone verte », dit Omar, un ingénieur en mécanique travaillant avec KBR (Kellog, Brown and Root), filiale du géant américain Halliburton. « Les gens qui viennent travailler ici souhaitent juste gagner de l’argent et nourrir leur famille », ajoute-t-il.
Ceux qui sont employés d’une manière ou d’une autre avec les Américains savent qu’ils sont dans la ligne de mire.
« Nous nous y attendions. Quiconque travaille avec les États-Unis est considéré comme antipatriote », dit simplement Ahmed Hussein, membre des forces de défense civile irakienne (ICDC), auxiliaire de la police, sans préciser d’où viennent les menaces. « Pourtant nous sommes de vrais patriotes, nous travaillons pour la sécurité de notre peuple, et nous sommes là pour servir notre pays, pas les Américains », insiste-t-il.
Amar, interprète qui a travaillé avec les Marines après la chute du régime, reconnaît que seuls ses proches amis étaient au courant. « J’aime les Américains mais je ne le crie pas sur les toits », sourit-il.
Interrogés sur d’éventuelles menaces ou pressions en raison de leur proximité avec les Américains, les employés de la coalition se montrent d’abord évasifs. Mais l’inquiétude est présente. Rimon Chlimon évoque des tracts qui ont circulé, sur lesquels était juste écrit : « Les collaborateurs (sont la première cible) avant les Américains. »
Selon un officier américain, la porte d’entrée du palais présidentiel, où a explosé la voiture dimanche, est surnommée « porte des Traîtres » par les opposants à la présence américaine.
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Au lendemain de l’attentat-suicide qui a tué 25 personnes, en majorité des employés irakiens, devant le QG américain, ils sont revenus presque tous hier au travail.
La coalition ne dispose pas de statistiques sur le nombre d’Irakiens qu’elle emploie, mais, chaque matin, des dizaines de maçons, interprètes, ingénieurs, patientent aux différents barrages qui ceinturent la « zone verte », une ville dans la ville abritant les bureaux de la coalition et du Conseil de gouvernement irakien.
« Bien sûr, j’ai peur », dit en haussant les épaules Rimon Chlimon, un...