L’Étoile de Brive brille au paradis

L’Étoile de Brive (CFA, 4e div.) brille depuis mardi soir au paradis après sa qualification pour les quarts de finale de la Coupe de France de football aux dépens d’Auxerre (1-0), l’une des meilleures formations de L1 et tenante du trophée, une performance inédite dans l’histoire du club amateur. « Cette année, nous avons 84 ans d’âge, et nous atteignons les quarts. Et nous étions en huitièmes de finale la saison de nos 42 ans, soit juste la moitié, l’histoire est un éternel recommencement ! » s’amusait l’entraîneur des Corréziens, Frédéric Hantz. Hantz, qui se pique de statistiques, soulignait aussi la qualité de l’exploit : « À ma connaissance, Guy Roux n’a pas perdu en Coupe de France devant un club amateur depuis 20 ans. Ce que nous avons fait est très gros. » Le technicien de l’AJA, lui, critiquait l’état du terrain – marqué des crampons des joueurs de rugby brivistes –, s’en prenait au règlement interdisant aux clubs de L1 de recevoir des formations de CFA et autres divisions inférieures, et mettait en doute la décision arbitrale sur le but refusé à Cissé. Mais il n’en relevait pas moins la qualité des Brivistes : « Je dis bravo aux Corréziens qui ont fait un match magnifique, soulignait Guy Roux. Ils étaient plus frais que nous. Il ne faut pas prendre les CFA pour des mauvais et, si on les laisse jouer à leur rythme, ils peuvent faire mal. » « Brive, je les vois bien faire un parcours à la Calais », club amateur finaliste de l’édition 2000, ajoutait l’entraîneur auxerrois. Recette briviste Hormis la seconde moitié de la première période, lors de laquelle Auxerre a donné l’impression de maîtriser son sujet, l’Étoile a, il est vrai, fait mieux que tenir son rang. Contre toute attente, c’est ainsi Brive, en proie au doute quelques minutes auparavant, qui est sorti ragaillardi des vestiaires, jouant plus haut et gagnant les duels individuels avant de s’accrocher bec et ongles pour conserver son but d’avance, marqué sur un coup franc par le défenseur Manuel Debat à la 53e minute. Mieux, alors que l’excellent gardien Jean-Philippe Colard assurait les arrières, les amateurs n’étaient pas loin, à deux ou trois reprises, de tromper une nouvelle fois Fabien Cool, qui venait d’encaisser son premier but de l’année 2004. Un stage en début de saison – le premier à Brive –, plusieurs recrues judicieuses associées cette saison aux espoirs et aux anciens, le soutien de 13 000 spectateurs indéfectibles supporteurs : la recette briviste venait de faire ses preuves. Un succès qui tient également à de petites choses, des détails pittoresques tels que l’abandon imposé par l’entraîneur des téléphones portables la veille du match – lors de la mise au vert –, dans le souci d’une meilleure concentration. Ou le choix prémonitoire, le même jour, d’un nouvel hymne du club : « On ira tous au paradis. »