L’enquête a été confiée à plusieurs agences, dont le FBI, annonce la coalition Cent deux tués en 24 heures dans deux attentats contre les forces de sécurité irakiennes

Quarante-sept personnes ont été tuées et 48 blessées hier dans un attentat-suicide visant la nouvelle armée irakienne à Bagdad, le deuxième en 24 heures contre les forces de l’ordre mises sur pied par la coalition après la chute du régime de Saddam Hussein. Cette attaque survient au lendemain d’un attentat qui a fait au moins 55 morts devant un commissariat à Iskandariya, à 45 km au sud de Bagdad, où se pressaient des centaines de personnes voulant s’engager dans la police. L’hôpital al-Karkh a reçu 36 corps, et trois des 20 blessés sont décédés dans la salle d’opérations, selon des responsables de l’établissement. Le service des urgences de l’hôpital Yarmouk comptait cinq blessés graves, dont l’un est décédé. L’hôpital al- Karama a reçu sept morts et a admis 27 blessés. Un précédent bilan de source militaire américaine faisait état de 36 tués, dont le kamikaze qui a fait exploser sa voiture piégée devant un centre de recrutement de la nouvelle armée, dans le sud-est de Bagdad. Outre 32 recrues de l’armée, « trois membres des FPS (Force de protection des sites) ont été tués. Ils faisaient partie de la force de sécurité du bâtiment », a déclaré le commandant John Frisbie. L’enquête a été confiée à « plusieurs agences, dont le FBI », la police fédérale américaine, a-t-il dit. « La voiture était chargée de 150 à 250 kg d’explosifs. C’était un attentat-suicide. La voiture était conduite par un homme seul », a indiqué de son côté le colonel Ralph Baker, précisant que le véhicule était une Oldsmobile blanche modèle 1991. Un cratère était visible sur la chaussée, entre un pont et le bâtiment, situé à une quinzaine de mètres, et des débris de voiture ont été projetés à près de 50 mètres à la ronde. Près de 150 recrues étaient rassemblées devant le centre pour recevoir leur arme, leur uniforme et leur insigne d’officier, selon des témoins. Elles devaient rejoindre les quelque 1 800 soldats que compte actuellement l’armée. Celle-ci devra atteindre à terme 40 000 militaires. Les nouvelles forces de sécurité irakiennes, surtout la police, sont particulièrement visées par les attaques, au moment où l’armée américaine a entamé la réduction de sa présence à Bagdad pour leur permettre de prendre progressivement le contrôle de la capitale. L’armée américaine a doublé hier la récompense de cinq millions de dollars pour des informations permettant l’arrestation d’Abou Moussab al-Zarqaoui, un Jordanien recherché pour ses liens présumés avec el-Qaëda, après une vague de violences visant des Irakiens. « La récompense est passée à 10 millions de dollars », a indiqué le général Charles Swannack, qui commande la 82e division aéroportée déployée au sud et à l’ouest de Bagdad. Par ailleurs, le quotidien kurde Hawlani a indiqué que deux Irakiens, un Kurde et un Arabe, liés au réseau terroriste el-Qaëda avaient commis le double attentat-suicide qui a fait 105 morts à Erbil le 1er février. Ils appartenaient au groupe islamiste Ansar as-Sunna qui a revendiqué l’attentat sur un site Internet islamiste. Enfin, un soldat américain a été blessé hier matin dans une attaque à l’explosif dans le centre de la ville de Ramadi, à l’ouest de Bagdad, selon un porte-parole militaire américain.