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MARCHÉS DE CAPITAUX - Un directeur de la société financière présente ses prévisions pour 2004 Merrill Lynch table sur une hausse des taux américains en fin d’année
Par RIZK Sibylle, le 12 février 2004 à 00h00
Le dollar continuera-t-il de faiblir en 2004 ? Telle est l’une des questions auxquelles a tenté de répondre Thomas Hobson, directeur du département des analyses techniques au sein de Merrill Lynch lors d’une présentation mardi soir à Beyrouth de ses prévisions pour les marchés de capitaux en 2004.
Cette question, liée au niveau des taux d’intérêt américains, est en fait importante en raison de ses implications nombreuses en termes de placements, notamment de la part des hedge funds. Un renversement de tendance pourrait en effet provoquer des sorties massives de certaines positions prises pour profiter de l’effet de levier d’un billet vert déprécié.
La réponse de Thomas Hobson est que le dollar continuera de se déprécier d’environ 10 % courant 2004. Toutefois, les Banques centrales ne permettront pas que la parité euro-dollar dépasse le seuil des 1,35 dollar pour un euro. Une action concertée de la Réserve fédérale, de la Banque centrale européenne et de la Banque du Japon sera alors à prévoir, car aucune d’elles n’est en mesure d’agir seule, estime-t-il. « J’anticipe alors un retour vers les 1,15 dollar pour un euro, mais l’appétit renouvelé pour le billet vert n’ira pas jusqu’à ramener les deux monnaies à parité », précise-t-il.
La Fed devrait remonter ses taux
Merrill Lynch s’attend en fait à un resserrement de la politique monétaire de la Fed vers la fin de l’année. « Le mouvement de dépréciation des actifs est terminé, nous entrons dans une phase de reflation, voire d’inflation ; la politique menée par la Réserve fédérale devrait donc changer », avance Thomas Hobson.
Celle-ci a jusqu’à présent consacré ses efforts à la lutte contre la déflation, lancée à la fin du premier trimestre 2003 par Alan Greenspan qui a baissé les taux de la Fed à 1 %, un plus bas depuis 1958. « L’objectif de cette politique monétaire était de rétablir l’inflation, quitte à provoquer une réappréciation du prix des actifs », commente Thomas Hobson. Le retour de l’inflation pourrait même être la principale surprise de l’année 2004, dit Merrill Lynch.
Les marchés devraient continuer de bénéficier d’excédents de liquidités courant 2004, estime Merrill Lynch. Par conséquent, l’excès de liquidités orchestré par les Banques centrales devrait conduire au même scénario qu’en 2003 : hausse des marchés d’actions, hausse des prix des matières premières et croissance.
Ainsi, un resserrement de la politique monétaire américaine qui se traduirait par une hausse des rendements obligataires ne devrait toutefois pas infléchir fortement les tendances haussières, les liquidités restant largement disponibles au niveau mondial, prédit Merrill Lynch. Thomas Hobson s’attend à une hausse des taux longs à 6 %, voire à 8-10 %.
L’analyste estime que la principale correction aura lieu sur les marchés obligataires, en raison d’une sortie précipitée de positions qui sont détenues par les hedge funds.
« Tant que la baisse du dollar se fera de façon disciplinée ; tant que perdurera le boom asiatique ; tant que la reprise industrielle asiatique et européenne a une incidence positive sur la reprise intérieure des économies; et tant qu’une hausse des rendements des bons du Trésor américains n’aura pas atteint les consommateurs américains, alors “l’affaire de la reflation” restera à l’œuvre en 2004 », dit Merrill Lynch.
L’Asie, nouveau moteur
de la croissance
Ces différents éléments se traduiront par de la croissance qui sera au rendez-vous en 2004. « Pour la première fois, son moteur ne sera pas uniquement les États-Unis, mais il viendra aussi d’Asie », explique Thomas Hobson. Si la croissance devait fléchir en Asie, cela se traduirait par une baisse des cours des marchés de matières premières qui sont tirés vers le haut par la demande chinoise.
Ces prévisions macroéconomiques se résument comme suit : Merrill Lynch est positif sur la croissance, les actions et les matières premières, et négatif sur l’inflation et les obligations.
Ainsi, la société financière prévoit que la performance des marchés d’actions sera supérieure à celle des marchés obligataires. Quitte à investir en obligations, autant choisir celles indexées à l’inflation, recommande-t-elle.
Les prix de l’or et des matières premières devraient continuer de grimper, la Chine, dont la demande intérieure tire ces marchés, devant connaître une autre année de croissance. Enfin, la performance des marchés d’actions américains qui restent trop chers sera inférieure à celle du reste du monde.
Les marchés émergents du Sud-Est asiatique, tels que l’Inde ou la Thaïlande, devraient réaliser de bonnes performances.
Sibylle RIZK
Le dollar continuera-t-il de faiblir en 2004 ? Telle est l’une des questions auxquelles a tenté de répondre Thomas Hobson, directeur du département des analyses techniques au sein de Merrill Lynch lors d’une présentation mardi soir à Beyrouth de ses prévisions pour les marchés de capitaux en 2004.
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