MUSIQUE - Remise de diplômes aux étudiants du Conservatoire national Aridi annonce un projet de construction d’un opéra à Beyrouth

Pour la première fois depuis trois décennies, les étudiants du Conservatoire national de musique ont eu droit à une cérémonie officielle de remise des diplômes au Palais de l’Unesco, en présence du ministre de la Culture Ghazi Aridi, et du président du conservatoire Walid Gholmieh. En marge de la cérémonie, M. Aridi a notamment évoqué un projet de construction d’un opéra à Beyrouth, que le ministère envisage avec le conseil municipal de la capitale. Le ministre a reconnu que le Conservatoire libanais vivait une époque difficile, « mais nous tentons, avec sa direction, de faire progresser cette institution, même avec des moyens modestes ». C’est pourquoi, selon lui, « la décision a été prise de faire circuler l’orchestre national dans toutes les régions, afin que la musique devienne accessible à tous les Libanais ». Il a déclaré également qu’il allait faire le tour des branches du conservatoire pour évaluer leur situation. Sur le projet de construction d’un opéra, M. Aridi a affirmé qu’un accord était actuellement envisagé avec le conseil municipal de Beyrouth, visant à consacrer un terrain de 10 000 mètres carrés à cette fin. « À côté de l’opéra se trouveront une bibliothèque, ce dont notre capitale manque, ainsi qu’une salle d’exposition où tout notre patrimoine de toiles et d’art de l’écriture arabe pourrait être exposé », a-t-il poursuivi. « Si l’on consacre une petite partie de l’argent gaspillé par l’État à ce projet, nous pourrions le réaliser en un temps assez court. » M. Aridi a par ailleurs esquissé un parallèle ironique entre « le jeu harmonieux de l’orchestre national » et « la cacophonie politique ». M. Gholmieh n’était pas en reste : il a dénoncé l’ignorance d’une grande partie des hommes politiques en matière d’appréciation de la musique, tout en rendant hommage au ministre. « Beaucoup d’hommes politiques ne font pas la différence entre un Conservatoire de musique à caractère académique et un programme télévisé de variétés », a-t-il dit. « Plus encore, ils ne sont pas convaincus que la musique est une science qui s’apprend durant des années à l’université. » Il a ajouté : « Une société qui ne sait pas écouter de la musique (pas seulement les chansons) n’est qu’une société qui se perd en bavardages. » M. Gholmieh a rappelé que « le conservatoire a organisé, depuis 2000, quelque 75 concerts par an, soit 300 durant les quatre dernières années ».