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Actualités - CHRONOLOGIE

Musique - Au Japon, l’indissociable couple Gainsbourg-Birkin a retrouvé une seconde jeunesse depuis la fin des années 90 L’Asie sous le charme de Jane « l’Orientale »

Jane Birkin promène ces jours-ci, à travers l’Asie, les chansons de son Pygmalion Serge Gainsbourg dans leur version orientale baptisée Arabesque. Et le public asiatique est sous le charme. Toutes générations confondues, ils étaient 2 000 vendredi à remplir le théâtre du Bunkamura dans le quartier branché de Shibuya à Tokyo. Et autant à Séoul, le lendemain, pour sa toute première scène dans la péninsule coréenne. De quoi combler la chanteuse. « Très intériorisé, le public japonais est le plus émotif que je connaisse. Quand je chante assise au bord de la scène, j’aperçois devant moi des jeunes filles frémissantes qui se masquent le visage de pudeur », confie-t-elle. « Alors qu’en Corée, les gens étaient très expressifs, très latins. Par exemple, sur Couleur Café, tous bougeaient et claquaient dans leurs mains », sourit-elle. « C’est curieux que deux peuples, aussi proches par leur géographie, soient si différents par leur culture. Mais le résultat était le même: les deux concerts étaient magiques. » Un sentiment partagé par ses admirateurs nippons. À la sortie du spectacle, le public tokyoïte semblait envoûté par les interprétations des tubes de Gainsbourg – Elisa, Comment te dire Adieu ou La Javanaise chantée a cappella – placé sous la « patte arabo-andalouse » du violoniste oranais Djamel Benyelles. « J’ai bien aimé les chansons de Gainsbourg avec des sonorités orientales », s’enthousiasmait ainsi un jeune vendeur de disques, Kei Shinbo, amateur de World Music. « Jane Birkin a une voix douce et très émouvante. Elle a une allure très moderne », glissait pour sa part une employée de bureau de 35 ans, Akiko Omori. Une autre jeune femme était plus directe: « J’adore Gainsbourg ! Je le trouve très sexy. C’est pour cela que je suis venue écouter ses chansons. » Dans une société avide d’idoles, l’indissociable couple Gainsbourg-Birkin a retrouvé une seconde jeunesse depuis la fin des années 90: fan-clubs, « collectors » et disques inédits font florès. Jane Birkin, elle, bénéficie d’une cote d’amour rare pour une chanteuse de langue française. « Elle doit sa popularité à L’Aquoiboniste, un titre choisi comme générique d’un feuilleton télévisé japonais en 1999 », explique le critique musical Tatsuyi Nagataki, ajoutant que l’album mis en vente dans la foulée s’était écoulé à 300 000 exemplaires. « C’est incroyable parce que cette chanson est en français et que grâce à elle, j’ai battu Elton John, les Rolling Stones et Bob Dylan en nombre de ventes d’albums», s’amuse l’interprète franco-britannique. « On m’a dit qu’il y avait ici une boîte de nuit à mon nom et une émission de télévision qui m’est dédiée (« Birkin Café » sur une TV locale de Fukuoka)... C’est un culte très étrange », dit-elle avec pudeur. « Mais c’est un fait accompli qu’à Londres, si quelqu’un me demande un autographe, c’est un Japonais, pas un Anglais ». En attendant de revenir dans l’archipel pour présenter son nouvel album Rendez-vous (sortie prévue le 30 mars), l’« ex-fan des Sixties » poursuit son aventure orientale mardi à Hanoi (Vietnam), avant de rejoindre Bangkok, Hong Kong, Singapour et Djakarta.
Jane Birkin promène ces jours-ci, à travers l’Asie, les chansons de son Pygmalion Serge Gainsbourg dans leur version orientale baptisée Arabesque. Et le public asiatique est sous le charme.
Toutes générations confondues, ils étaient 2 000 vendredi à remplir le théâtre du Bunkamura dans le quartier branché de Shibuya à Tokyo. Et autant à Séoul, le lendemain, pour sa toute première...