Confrontés à un trafic trans-Manche atone et à une dette dont les intérêts annuels sont à peine payés par l’exploitation, les dirigeants du groupe exploitant le tunnel sous la Manche ont annoncé hier avoir proposé aux principaux acteurs du dossier de négocier une baisse « significative » des prix de péage en contrepartie d’un refinancement de sa dette de 9 milliards d’euros. Ce « plan global » a été soumis début 2004 aux gouvernements britannique et français et doit aussi faire l’objet de négociations, à l’issue incertaine selon...
Actualités - CHRONOLOGIE
TRANSPORT - Des résultats 2003 en forte baisse Eurotunnel joue son va-tout en interpellant les gouvernements
le 10 février 2004 à 00h00
Le groupe franco-britannique Eurotunnel, plombé par des résultats 2003 décevants à deux mois d’une assemblée générale risquée pour ses dirigeants, joue son va-tout en tentant d’impliquer notamment Londres et Paris pour sortir de l’impasse financière actuelle.
Confrontés à un trafic trans-Manche atone et à une dette dont les intérêts annuels sont à peine payés par l’exploitation, les dirigeants du groupe exploitant le tunnel sous la Manche ont annoncé hier avoir proposé aux principaux acteurs du dossier de négocier une baisse « significative » des prix de péage en contrepartie d’un refinancement de sa dette de 9 milliards d’euros. Ce « plan global » a été soumis début 2004 aux gouvernements britannique et français et doit aussi faire l’objet de négociations, à l’issue incertaine selon Eurotunnel, avec la SNCF, Eurostar ou Réseau ferré de France (RFF).
« Les discussions, complexes, devraient durer toute l’année », a expliqué le directeur général, Richard Shirrefs. Le double objectif est d’accroître le trafic, dont la faiblesse est imputée à des péages élevés, et d’obtenir une renégociation de la dette du groupe.
« Du côté britannique, ils considèrent que cette solution est crédible », a commenté le directeur financier d’Eurotunnel, Roger Burge.
Le groupe a aussi rappelé son ambition de devenir lui-même un transporteur de marchandises par rail concurrençant la SNCF, ce qui serait une source de revenus nouveaux. Selon Eurotunnel, la décision du gouvernement français de lui accorder ou non une licence pour cela serait imminente.
Eurotunnel compte tracter dès 2005 des trains entre Bâle (Suisse) et le sud de l’Angleterre, soit « le trajet clé dans le corridor fret qui relie Milan, Bâle, Metz, Dourges (près de Lille) et les centres industriels et commerciaux du Royaume-Uni ». La stratégie de négociation globale, pour résoudre des problèmes structurels, semble un va-tout de la direction actuelle, que des actionnaires contestataires veulent tenter de renverser lors d’une assemblée générale fixée au 7 avril.
Eurotunnel a en effet présenté hier des résultats 2003 en forte baisse. Au terme d’une année « rude », le chiffre d’affaires a baissé de 9,36% à 813 millions d’euros et le bénéfice d’exploitation de 18% à 248 millions.
Pire, le groupe a affiché une perte de l’ordre de deux fois son chiffre d’affaires, à 1,889 milliard d’euros, essentiellement du fait d’une dépréciation des actifs du bilan, réajustés aux prévisions d’exploitation future pour obéir à une comptabilité normale.
Enfin Eurotunnel ne voit « toujours pas d’amélioration du marché trans-Manche » en 2004.
De quoi doucher la Bourse de Paris, où le titre chutait de 5,45 % à 0,52 euro vers 13h30 (12h30 GMT).
Et pas encore de quoi satisfaire les actionnaires contestataires, qui redoutent un dépôt de bilan en 2007 du fait de la fin des revenus minimaux versés par les compagnies ferroviaires et d’un important besoin de refinancement de la dette. Dans trois ans, « si rien n’est fait, la faillite est assurée », a réagi Jacques Maillot, animateur du groupe des contestataires.
Le groupe franco-britannique Eurotunnel, plombé par des résultats 2003 décevants à deux mois d’une assemblée générale risquée pour ses dirigeants, joue son va-tout en tentant d’impliquer notamment Londres et Paris pour sortir de l’impasse financière actuelle.
Confrontés à un trafic trans-Manche atone et à une dette dont les intérêts annuels sont à peine payés par l’exploitation, les dirigeants du groupe exploitant le tunnel sous la Manche ont annoncé hier avoir proposé aux principaux acteurs du dossier de négocier une baisse « significative » des prix de péage en contrepartie d’un refinancement de sa dette de 9 milliards d’euros. Ce « plan global » a été soumis début 2004 aux gouvernements britannique et français et doit aussi faire l’objet de négociations, à l’issue incertaine selon...
Confrontés à un trafic trans-Manche atone et à une dette dont les intérêts annuels sont à peine payés par l’exploitation, les dirigeants du groupe exploitant le tunnel sous la Manche ont annoncé hier avoir proposé aux principaux acteurs du dossier de négocier une baisse « significative » des prix de péage en contrepartie d’un refinancement de sa dette de 9 milliards d’euros. Ce « plan global » a été soumis début 2004 aux gouvernements britannique et français et doit aussi faire l’objet de négociations, à l’issue incertaine selon...