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« La pilule de l’obéissance » et les troubles de l’attention

Dans une interview parue dans an-Nahar en date du 30 janvier, signée Roula Mouawad, le Dr Chawki Azouri affirme nettement la nécessité de considérer les troubles de l’attention et l’instabilité psychomotrice chez l’enfant comme un symptôme et non comme une maladie. Je voudrais saluer son courage et celui de la journalistes pour « oser » aller à contre-courant de certaines pratiques médicales qui imposent, au Liban et ailleurs dans le monde, un diagnostic organiciste de ces troubles (avec des appellations du genre ADHD ou ADD) et les traitent avec la Ritalin ou autre « pilule de l’obéissance ». Nous ne pouvons, en effet, que considérer ces signaux comme un symptôme, c’est-à-dire une expression extérieure de difficultés psychologiques sous-jacentes, enfouies dans le psychisme de l’enfant qui, par son agitation, cherche en réalité à s’accrocher à ce qui peut donner un sens à son existence, tâtonne maladroitement pour (re)trouver un lien, aussi précaire soit-il. Faire disparaître ce symptôme (lorsqu’on y parvient) ne fait que remettre l’échéance de la résurgence de ces difficultés à un moment ou un autre de l’existence de ces personnes. Plus grave encore : le traitement de ces troubles relationnels au moyen de médicaments assimile l’enfant à un objet et le dessaisit de son statut de sujet singulier et unique. Mon expérience clinique me permet de soutenir inconditionnellement le point de vue du Dr Azouri : la recherche de l’origine et de la nature psychologiques de ces difficultés, accompagnée d’une aide thérapeutique de type analytique de ces enfants et parfois de leurs parents, la mise à contribution des différents acteurs intervenant dans la vie de l’enfant (responsables et enseignants scolaires par exemple) concourent progressivement à la reconnaissance du statut de sujet désirant de l’enfant et aboutissent à un meilleur contrôle de ces difficultés par l’enfant lui-même, acteur de sa propre guérison. Nous vivons actuellement dans une mondialisation visant l’uniformisation, le conformisme, le formatage des comportements. Notre société tolère de moins en moins l’expression des difficultés, des souffrances, de la différence. Peut-être parce que cela nous renvoie à nos propres douleurs. Nous préférons alors les « oublier » par des moyens qui imposent le silence à nos sentiments et à nos émotions les plus intimes. Ainsi, nous continuerons à demeurer étrangers à nous-mêmes. Dr David SAHYOUN
Dans une interview parue dans an-Nahar en date du 30 janvier, signée Roula Mouawad, le Dr Chawki Azouri affirme nettement la nécessité de considérer les troubles de l’attention et l’instabilité psychomotrice chez l’enfant comme un symptôme et non comme une maladie. Je voudrais saluer son courage et celui de la journalistes pour « oser » aller à contre-courant de certaines pratiques médicales qui imposent, au Liban et ailleurs dans le monde, un diagnostic organiciste de ces troubles (avec des appellations du genre ADHD ou ADD) et les traitent avec la Ritalin ou autre « pilule de l’obéissance ».
Nous ne pouvons, en effet, que considérer ces signaux comme un symptôme, c’est-à-dire une expression extérieure de difficultés psychologiques sous-jacentes, enfouies dans le psychisme de l’enfant qui, par son...