Le président américain George W. Bush va profiter de son discours sur l’état de l’Union demain pour vanter ses réussites et développer les thèmes de sa campagne en vue de sa réélection en novembre.
Prononcé à l’invitation du Congrès chaque année en janvier, ce discours tombe cette fois-ci au lendemain de la primaire de l’État de l’Iowa – en fait un caucus –, la première d’une longue série qui doit départager les huit candidats démocrates qui rivalisent pour l’affronter le 2 novembre prochain. M. Bush n’a pas, au contraire de son père George Bush battu en 1992 par le démocrate Bill Clinton, à se soucier d’une candidature indépendante qui pourrait l’empêcher de faire le plein des voix républicaines.
C’est dans ce discours sur l’état de l’Union que M. Bush avait lancé en janvier 2002 ses accusations contre « l’axe du mal », regroupant l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord. L’an dernier, il avait annoncé que les États-Unis allaient présenter les preuves de la présence d’armes de destruction massive en Irak.
En cette année électorale, M. Bush va plutôt mettre en exergue ses succès. L’économie, encore présentée comme son point faible il y a quelques mois, est maintenant l’un de ses atouts. « Les réductions d’impôts ont aidé à redresser notre économie (...). Les résultats sont clairs : la croissance de notre économie est la plus forte en vingt ans », a-t-il ainsi affirmé samedi.
Il devrait demander au Congrès de pérenniser les réductions d’impôts adoptées en 2001 et 2002 et qui expirent à la fin de la décennie. George W. Bush va aussi vanter la réforme du système de sécurité sociale pour les personnes âgées (Medicare). Mais cela ne suffit pas aux éléments les plus libéraux de la droite américaine qui veulent le voir annoncer une réforme des retraites.
Si cela n’a pas été confirmé par la Maison-Blanche, Michael Tanner, expert auprès de l’institut néo-libéral CATO à Washington, a indiqué que les retraites sont « un des problèmes les plus importants se posant aux Américains » et a déjà adressé ses « félicitations » au président républicain « pour avoir le courage de l’affronter ».
Comme il l’avait promis lors de sa campagne électorale en 2000, M. Bush pourrait annoncer demain une loi laissant aux Américains la possibilité d’investir eux-mêmes une partie de leurs cotisations retraites dans des fonds privés.
Le président américain ne devrait pas pour autant laisser de côté les questions internationales et notamment l’Irak et la lutte contre le terrorisme. En Irak, l’arrestation de Saddam Hussein a renforcé l’Administration Bush. Le calendrier de transfert de souveraineté aux Irakiens, dont les premières étapes fixées à la fin juin tombent pile avec celui de l’élection présidentielle, affronte toutefois l’opposition des chiites dans ce pays qui veulent des élections directes.
George W. Bush semble prêt à négocier pour faire revenir les Nations unies en Irak, après s’être passé de leur avis pour entrer en guerre contre Saddam Hussein en mars dernier. Et, plutôt que de reparler des armes de destruction massive toujours introuvables, il devrait mettre mardi l’accent sur les progrès de la démocratie dans ce pays. Sur le front de la lutte contre le terrorisme, Oussama Ben Laden, responsable des attentats en septembre 2001 à New York et Washington, court toujours. Mais, comme il l’a fait samedi, M. Bush va affirmer dans son discours que « nous adoptons dans cette guerre la tactique de l’offensive » et que les terroristes seront pourchassés « jusqu’à ce qu’ils soient éliminés ».
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