Deux hauts responsables irakiens ont invité hier l’Arabie saoudite à investir dans l’Irak de l’après-Saddam Hussein, qualifié de nouvel eldorado. « Nous sommes prêts à travailler avec vous et nous vous demandons gentiment de participer » à la reconstruction de l’Irak, a lancé Chaker Mahmoud, membre du Conseil de gouvernement transitoire irakien, en intervenant devant le Forum économique de Djeddah, sur la mer Rouge. « Les Saoudiens n’ont pas besoin de passer par une tierce partie », a-t-il dit, ajoutant : « Ils sont les bienvenus, que ce soient des particuliers ou des entreprises ». « La frontière est ouverte, venez dès demain », a-t-il encore dit devant un parterre de plus d’un millier d’hommes d’affaires, réunis à Djeddah au deuxième jour du forum. Le ministre irakien de l’Agriculture, Abdel-Amir Abboud Rahima, a indiqué que l’Irak entendait augmenter sa production agricole par la bonification d’un million d’hectares de terres. Il a en outre exhorté les Saoudiens à prendre des parts dans 35 entreprises irakiennes que le Conseil de gouvernement transitoire a ouvert aux capitaux étrangers. M. Mahmoud a dressé un tableau sombre de l’économie irakienne après des décennies de guerre, mais il s’est dit « extrêmement optimiste » pour l’avenir, dans son intervention intitulée « L’Irak : le prochain moteur de la croissance régionale ». Les deux responsables irakiens ont rejeté les accusations selon lesquelles le Conseil de gouvernement transitoire avait les mains liées sous l’occupation américaine. L’Irak est « un eldorado en gestation », a commenté le coordinateur de la séance, Kamel Lazaar, directeur de la compagnie Swicorp, basée en Suisse.