UNION EUROPÉENNE - Dernière réunion avant le G7 Les ministres des Finances face au défi du pacte de stabilité et l’effondrement du dollar

Les ministres des Finances européens, qui vont se retrouver aujourd’hui et demain à Bruxelles, seront confrontés à un double défi : désamorcer la crise ouverte par le pacte de stabilité et lancer des signaux pour stopper l’effondrement du dollar, nuisible à leurs économies. Au cours de leur rencontre, la dernière avant la réunion des grands argentiers des sept grands pays industrialisés (G7) les 6 et 7 février à Boca Raton en Floride, « les ministres vont se pencher sur la situation économique de la zone euro et surtout sur le taux de change de l’euro face au dollar », selon une source européenne. Toutefois, « il n’est pas certain qu’une déclaration sur le change soit publiée » à l’issue de la réunion des grands argentiers de la zone euro (Eurogroupe) ce soir, pour appeler les États-Unis à coopérer pour empêcher la dégringolade de leur monnaie, indique-t-on. Le ministre français des Finances, Francis Mer, a plaidé vendredi en ce sens en appelant le G7 à « aider à la résorption ordonnée des déséquilibres » mondiaux en « favorisant un diagnostic partagé », et « en facilitant la mise en œuvre des politiques appropriées dans chacune des grandes zones ». Le ministre allemand de l’Économie Wolfgang Clement avait également appelé jeudi à une collaboration internationale pour trouver « un équilibre entre les monnaies ». Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, qui participera également à la réunion des grands argentiers européens ce soir, s’était dit « préoccupé » et « non indifférent » à la forte appréciation de l’euro. Vendredi, en fin de journée, l’euro était finalement revenu pour la première fois depuis trois semaines sous le seuil de 1,24 dollar. Le pacte de stabilité sera l’autre sujet majeur de la réunion des grands argentiers qui se retrouvent officiellement pour la première fois depuis qu’ils ont décidé le 25 novembre de geler, contre l’avis de la Commission, la procédure pouvant conduire à sanctionner la France et à l’Allemagne pour déficits excessifs. La tension est montée d’un cran la semaine dernière après la décision de Bruxelles de saisir la Cour européenne de justice contre les ministres. La plainte devrait établir « la clarté sur les procédures de déficit excessifs », a souligné le commissaire européen aux Affaires économiques Pedro Solbes. Mais, la plupart des pays, à l’exception notable de l’Espagne, ont vivement critiqué l’action de Bruxelles. « Les ministres vont insister ce soir sur la légalité de leur décision », indique-t-on de source européenne.