Les ministres du Commerce et experts de trente-sept pays ont conclu dimanche une réunion de réflexion à Dacca par un appel à reprendre « d’urgence » les négociations sur la libéralisation du commerce international dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
« Les participants aux délibérations ont eu le sentiment que les négociations au point mort de l’OMC devraient débuter de façon urgente », a déclaré au cours d’une conférence de presse Mahbubur Rahman, président de la Chambre de commerce internationale (CCI), basée à Paris.
La CCI a organisé dans la capitale du Bangladesh cette réunion de deux jours, cofinancée par l’OMC.
Les participants sont d’accord sur le fait que « les inquiétudes perçues sur la sécurité ne devraient pas éclipser les questions économiques, l’économie étant le moteur pour aller de l’avant » et que « le multilatéralisme est la réponse à l’économie mondiale de l’avenir », a ajouté M. Rahman. De son côté, le commissaire européen pour le commerce, Pascal Lamy, a insisté devant des journalistes sur le fait que les négociations sous l’égide de l’OMC devaient reprendre au plus tard en mars ou en avril, malgré l’élection présidentielle cette année aux États-Unis, grands absents de la rencontre de Dacca « L’Union européenne sera flexible sur quelques dossiers pour aider à faire redémarrer les négociations de l’OMC », a dit M. Lamy. « En raison de l’année électorale aux États-Unis, je pense que 2004 est une année perdue » pour les négociations commerciales internationales, a toutefois estimé, désabusé, le Turc Rahmi Koc, ex-président de la CCI.
Parmi les intervenants figuraient aussi le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, Supachai Panitchpakdi, ainsi que des représentants du Japon, de l’Inde, de la Grande-Bretagne, de la Russie, du Canada, de la France et de la Chine.
La réunion était la première de cette ampleur depuis l’échec du sommet de l’OMC à Cancun, au Mexique, en septembre.
Les États membres de l’OMC avaient alors en vain tenté de relancer le cycle de négociations entamé en 2001 à Doha, au Qatar, qui doit s’achever d’ici au 1er janvier 2005.
Les discussions avaient achoppé sur des sujets comme la suppression des subventions à l’agriculture dans les pays développés et l’extension du mandat de l’OMC à des domaines comme les investissements transfrontaliers.
L’OMC voulait relancer les négociations avant le 15 décembre, ce qu’elle n’a pas pu faire.
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultats