La France et les États-Unis veulent « tourner la page » de la crise irakienne pour réfléchir à la reconstruction de l’Irak, a assuré la ministre de la Défense française, Michèle Alliot-Marie, à l’issue de ses entretiens jeudi et vendredi avec des responsables américains à Washington.
Aucun geste concret n’a toutefois été fait d’un côté comme de l’autre pour marquer la volonté d’apaisement au terme d’une année de relations tendues.
Tout au long de son déplacement, à forte tonalité politique, Mme Alliot-Marie a réaffirmé à ses interlocuteurs la volonté de Paris d’apaiser les tensions et réitéré la position de la France sur l’Irak : pas de participation française tant que les Irakiens n’auraient pas retrouvé leur « souveraineté » et la « plénitude » du pouvoir.
Elle l’a fait jeudi auprès de son homologue du Pentagone, Donald Rumsfeld, auprès de la conseillère de la Maison-Blanche pour la Sécurité nationale, Condoleezza Rice, et lors du dîner de travail avec des parlementaires américains.
Hier matin, c’est encore ce double thème qui a servi de trame à son discours devant le CSIS (Center for Strategic and International Studies), pour insister qu’« après une période difficile, nous devons ensemble – Français, Européens, Américains – retrouver le chemin de l’écoute réciproque dans un esprit d’amitié sereine et de confiance ».
« Bien sûr c’est l’affaire de l’Irak qui est à l’origine de ces difficultés », mais « l’important est de regarder vers l’avenir », a dit la ministre. La France prévoit-elle d’envoyer des troupes en Irak ? « La position de la France sur l’Irak n’a absolument pas changé. Il n’est pas question d’envoyer des troupes françaises en Irak », a répété hier Mme Alliot-Marie.
« En revanche, nul n’a intérêt à ce qu’il y ait un échec, et la France est prête à participer à la reconstruction de l’Irak lorsque les Irakiens auront retrouvé pleinement leur souveraineté », a-t-elle aussitôt ajouté.
Comme en Afghanistan, la contribution française pourrait concerner la formation de la future armée, de la police et de la gendarmerie irakiennes.
Côté américain, aucune information n’a filtré sur les entretiens tant au Pentagone qu’à la Maison-Blanche. Lors d’un point de presse jeudi soir, Mme Alliot-Marie a toutefois indiqué avoir perçu « la volonté » des États-Unis de « tourner la page des tensions avec la France ».
« J’ai vraiment eu l’impression que la situation s’était débloquée et qu’il y avait une envie de reprendre les relations normales », s’est réjouie la ministre de la Défense, dont c’est la première venue dans la capitale fédérale depuis l’intervention américano-britannique en Irak.
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