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Actualités - CHRONOLOGIE

Un adolescent tué à Bagdad par une bombe Le clergé chiite menace d’une mobilisation populaire

Le représentant du grand ayatollah Ali Sistani, le dignitaire chiite le plus prestigieux en Irak, a menacé hier d’organiser des « grèves et des manifestations » pour obtenir des élections, alors qu’à Bagdad un adolescent a été tué par une bombe. La hiérarchie religieuse a exhorté la communauté chiite, majoritaire en Irak, à se mobiliser par des manifestations et la désobéissance civile pour obtenir des élections générales rapides, sous peine de se retrouver, une fois de plus, exclue du pouvoir. « Dans les prochains jours, vous allez voir des manifestations et des grèves, et peut-être une confrontation avec la force d’occupation si elle insiste sur ses plans coloniaux et définit la politique de ce pays selon ses intérêts », a affirmé cheikh Abdel Mahdi al-Karbalaï, dans son prêche dans la ville sainte de Kerbala, au sud de Bagdad. « Nous devons soutenir la Marjaiya (direction religieuse chiite) pour la tenue d’élections générales. La Marjaiya fera tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher la confiscation des droits du peuple irakien et ne renoncera pas à cette cause », a-t-il dit. Le responsable a menacé des foudres célestes ceux qui n’apporteraient pas leur soutien à la direction religieuse. « Si vous ne la soutenez pas, vous connaîtrez la colère de Dieu et la malédiction », a-t-il ajouté devant des centaines de fidèles. L’ayatollah Sistani réclame que l’assemblée transitoire qui assurera le pouvoir en Irak à partir de juin soit directement élue, alors que le Conseil de gouvernement irakien et la coalition insistent sur sa désignation par de grands électeurs, comme prévu par l’accord conclu en novembre. La confrontation tourne depuis quelques jours à l’épreuve de force, la coalition et l’Exécutif irakien rejetant l’idée d’organiser des élections générales dans un délai de quelques mois. Les chiites, majoritaires en Irak, se sont jusqu’ici montrés relativement bienveillants avec l’occupation américaine, l’ayatollah Sistani se déclarant même contre la guérilla. Par ailleurs, le représentant de l’ayatollah Sistani dans la ville méridionale de Bassora a fustigé dans une lettre ouverte le président américain George Bush et le Premier ministre Tony Blair. Prenant un ton menaçant, il a souligné : « Laissez le peuple irakien choisir librement ses institutions, vous éviterez ainsi bien des problèmes qui vous perdront. » À Washington, Paul Bremer a indiqué hier que les États-Unis étaient prêts à affiner l’accord du 15 novembre dernier sur le transfert de souveraineté aux Irakiens. « Nous avons toujours dit que nous étions prêts à considérer des affinements et nous sommes prêts à en discuter au moment approprié », a déclaré M. Bremer après un entretien avec le président américain George W. Bush à la Maison-Blanche. À Koufa, près de Najaf, le jeune chef chiite radical Moqtada Sadr a dénoncé, de son côté, le projet fédéraliste des Kurdes et appelé à l’unité de tous les Irakiens. « Nous appelons à l’unité de tous les Irakiens », a proclamé le chef chiite devant ses partisans, appelant à des « manifestations pacifiques » mardi en Irak. « Le fédéralisme ne conduira qu’à la division de l’Irak », a-t-il averti, affirmant avoir l’intention d’envoyer une délégation dans le nord du pays pour tenter de dissuader les chefs kurdes d’aller de l’avant dans leur revendication. Les dirigeants kurdes réclament le maintien du statut autonome du Kurdistan, en vigueur depuis 1991, et insistent sur la création d’un Irak fédéral. À Baaqouba, au nord de Bagdad, la police a pris des mesures de sécurité exceptionnelles autour de deux mosquées, l’une sunnite et l’autre chiite, en raison de sérieuses menaces d’attentat, a-t-on appris auprès de la police. À Bagdad, un adolescent irakien de 15 ans a été tué et cinq personnes ont été blessées dans l’explosion d’une bombe que des soldats américains et des policiers irakiens s’apprêtaient à désamorcer, selon la police et des sources médicales. « Les gens sont restés près de la bombe, ils ne voulaient pas bouger. Les Américains ont posé quelque chose sur la bombe pour la couvrir et lorsque les soldats se sont éloignés, quelqu’un l’a fait exploser à distance », a déclaré le sergent de police Mohi Naimi. Dans le Nord, deux policiers ont été grièvement blessés jeudi dans une attaque à Mossoul, a indiqué hier le commandant de police Abdel Ghani Mollah Ghanoun. Cette ville a connu plusieurs attaques contre des policiers ces derniers mois de la part de la guérilla hostile à la coalition.
Le représentant du grand ayatollah Ali Sistani, le dignitaire chiite le plus prestigieux en Irak, a menacé hier d’organiser des « grèves et des manifestations » pour obtenir des élections, alors qu’à Bagdad un adolescent a été tué par une bombe.
La hiérarchie religieuse a exhorté la communauté chiite, majoritaire en Irak, à se mobiliser par des manifestations et la désobéissance civile pour obtenir des élections générales rapides, sous peine de se retrouver, une fois de plus, exclue du pouvoir. « Dans les prochains jours, vous allez voir des manifestations et des grèves, et peut-être une confrontation avec la force d’occupation si elle insiste sur ses plans coloniaux et définit la politique de ce pays selon ses intérêts », a affirmé cheikh Abdel Mahdi al-Karbalaï, dans son prêche dans la ville sainte...