La richesse des monarchies du Golfe, bâtie sur le pétrole depuis le choc de 1973, constitue aujourd’hui une entrave à des réformes car elle reste l’apanage des familles régnantes, selon des analystes. « Les autorités dans les pays du Golfe ont la mainmise sur les potentialités économiques de ces pays, ce qui constitue la principale entrave à des réformes réelles », estime l’activiste koweïtien Ahmed al-Diyane, du Forum démocratique, un groupe libéral. Cet activiste, présent à Manama pour un séminaire sur les perspectives d’ouverture politique dans les monarchies de la région, a ajouté que « l’État dans nos pays », quasiment dominé par les familles régnantes, « est le plus grand bailleur de fonds et le premier employeur, imposant ainsi son hégémonie » sur les rouages de l’économie. Dans la...
Actualités - CHRONOLOGIE
Golfe - Séminaire à Manama sur les perspectives d’ouverture politique dans les pays de la région La richesse pétrolière, une entrave aux réformes dans les monarchies arabes
le 17 janvier 2004 à 00h00
La richesse des monarchies du Golfe, bâtie sur le pétrole depuis le choc de 1973, constitue aujourd’hui une entrave à des réformes car elle reste l’apanage des familles régnantes, selon des analystes. « Les autorités dans les pays du Golfe ont la mainmise sur les potentialités économiques de ces pays, ce qui constitue la principale entrave à des réformes réelles », estime l’activiste koweïtien Ahmed al-Diyane, du Forum démocratique, un groupe libéral. Cet activiste, présent à Manama pour un séminaire sur les perspectives d’ouverture politique dans les monarchies de la région, a ajouté que « l’État dans nos pays », quasiment dominé par les familles régnantes, « est le plus grand bailleur de fonds et le premier employeur, imposant ainsi son hégémonie » sur les rouages de l’économie. Dans la région, « la conception du pouvoir demeure incompatible avec les fondements d’un État moderne », a-t-il poursuivi, estimant que malgré les petites ouvertures enregistrées ces dernières années « les autorités n’ont pas changé leur manière de penser », alors que « les forces sociales pouvant véhiculer un projet réformateur sont faibles ».
Les appels à des réformes se sont multipliés dans les monarchies du Golfe dans la foulée des pressions exercées par les États-Unis pour promouvoir la démocratie au Moyen-Orient, depuis les attentats du 11 septembre 2001 puis le renversement du régime de Saddam Hussein en Irak.
Riches en hydrocarbures, dont elles détiennent d’énormes réserves, les six monarchies du Golfe comptent au total quelque 32 millions d’habitants, y compris d’importantes communautés d’expatriés. Mais leurs systèmes politiques n’ont pas évolué, à l’exception du Koweït, qui a la plus ancienne expérience parlementaire dans la région, et de Bahreïn, qui s’est doté d’un Parlement élu en 2002. Pour introduire des réformes dans ces pays, il faut « une vraie démocratie, une vraie participation populaire au pouvoir », indique Ali Fakhrou, ancien ministre bahreïni de l’Éducation. En outre, a-t-il ajouté, « tant que la richesse n’appartient pas au peuple pour servir à un développement durable, et non conjoncturel (...), il sera difficile de parler de réformes réelles ». Il a appelé à la création d’« un large courant réformateur pour (une action) pacifique et de longue haleine » en vue d’un processus démocratique dans le Golfe, qui ne pourrait se faire, selon lui, que « de l’intérieur » des pays de la région. « Une réforme imposée de l’étranger est inacceptable », a-t-il dit.
Son approche est partagée par l’universitaire saoudien Abdel Mohsen Hilal, qui juge « suspectes » les pressions « américaines » sur les régimes de la région. Pour des réformes, il incombe de « lutter contre la corruption (...) dans la gestion des richesses » nationales et de « promouvoir la société civile de telle sorte que les intérêts du peuple priment sur ceux des individus », a ajouté ce réformateur saoudien. « Si les régimes n’adhèrent pas (à ces demandes), ils seront contraints de le faire sous la pression interne ou externe », a-t-il encore dit, estimant que « dès lors que les familles régnantes croient en (l’efficacité) des réformes pour s’assurer leur maintien au pouvoir, ces réformes seront alors possibles ».
Les problèmes économiques, qui s’accentuent dans les monarchies du Golfe avec un taux de chômage croissant parmi les populations autochtones, risquent de nuire aux régimes, a averti l’universitaire émiratie Ibtissam al-Kotbi. « La légitimité politique dans les pays du Golfe s’est perpétuée grâce à la richesse (...). Mais le fait de s’acheter l’allégeance (des peuples) n’est plus aussi possible que par le passé », a-t-elle déclaré. « Lorsqu’ils sont rassasiés, les gens se taisent. Mais s’ils ont faim, ils commenceront par se révolter et recourir à la violence », a conclu cette enseignante de sciences politiques
La richesse des monarchies du Golfe, bâtie sur le pétrole depuis le choc de 1973, constitue aujourd’hui une entrave à des réformes car elle reste l’apanage des familles régnantes, selon des analystes. « Les autorités dans les pays du Golfe ont la mainmise sur les potentialités économiques de ces pays, ce qui constitue la principale entrave à des réformes réelles », estime l’activiste koweïtien Ahmed al-Diyane, du Forum démocratique, un groupe libéral. Cet activiste, présent à Manama pour un séminaire sur les perspectives d’ouverture politique dans les monarchies de la région, a ajouté que « l’État dans nos pays », quasiment dominé par les familles régnantes, « est le plus grand bailleur de fonds et le premier employeur, imposant ainsi son hégémonie » sur les rouages de l’économie. Dans la...
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