Alain Perrin, vingt mois après son arrivée dans les valises du président Christophe Bouchet, a été remplacé hier par José Anigo comme entraîneur de l’Olympique de Marseille, en Ligue 1 de football, payant la facture des mauvais résultats, mais aussi de son intransigeance et de ses choix tactiques.
Malgré ses déclarations rassurantes avant la trêve hivernale, Christophe Bouchet a finalement dû se résoudre à tourner la page, rejoignant ainsi grand nombre de ses prédécesseurs, la rupture avec les joueurs étant consommée.
Si l’on se réfère à l’histoire mouvementée de l’OM, le départ du « Guy Roux de l’Aube » s’inscrit dans une certaine logique, dans la mesure où les Olympiens restent sur une série de neuf défaites en quinze matchs. Et puis, au-delà des chiffres, cette saison, l’OM a manqué tous ses rendez-vous importants, contre le Real Madrid et le FC Porto en Ligue des champions, et en étant humilié par tous les ténors de la L1.
Enfin, cerise sur le gâteau, sous l’ère Perrin, l’OM n’a jamais réussi à battre le rival honni, le Paris-SG, en quatre rencontres. Or, le prochain match entre les deux équipes a lieu le 24 janvier, au Vélodrome, en Coupe de France.
Mais, surtout, l’ancien entraîneur de Troyes a sans doute atteint cette saison ses limites d’entraîneur de haut niveau, figé dans sa posture d’homme dur et intraitable au plus fort de la tempête, souvent maladroit dans sa gestion du groupe et malheureux dans ses choix tactiques.
Distant, son exigence, ses coups de gueule intempestifs et sa froideur n’ont fait que l’éloigner un peu plus de ses joueurs au fil des matchs. Le courant ne passait vraiment plus.
Colères stériles
Les prémices du divorce avec les joueurs étaient apparues paradoxalement un soir de victoire, le 13 août à Vienne, lors du troisième tour préliminaire de Ligue des champions contre l’Austria (1-0). Les Olympiens s’étaient pris un véritable savon dans les vestiaires, malgré un scénario impeccable. Même si certains joueurs n’avaient pas du tout apprécié cet excès de zèle, l’OM plutôt euphorique du début de saison pouvait avaler cet épisode considéré à l’époque comme une simple maladresse.
Mais Alain Perrin ressortait le même discours cassant après la défaite, somme toute honorable, du match aller contre le Real Madrid (4-2), en Ligue des champions le 16 septembre, n’hésitant pas à « tacler » ses joueurs, coupables d’avoir eu « peur », selon lui.
Pour avoir publiquement osé s’exprimer sur ces commentaires, le gardien Vedran Runje allait payer au prix fort son impertinence, avant même les maladroites démarches des dirigeants concernant l’arrivée anticipée de Fabien Barthez, qui allait elle aussi déstabiliser l’effectif.
Le bel allant de la saison dernière était brisé net. Au fil des semaines, l’équipe allait enchaîner les défaites, parfois cuisantes, les colères stériles de Perrin ne faisant que rajouter à son isolement.
Christophe Bouchet, fidèle à ses idées, a soutenu son entraîneur jusqu’au bout. Mais, finalement, il a dû se résoudre à stopper l’hémorragie.
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