Expectative hier sur les marchés des changes internationaux, au premier jour de la réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux du G7, en Floride, au cours de laquelle la question de l’évolution brutale des taux de change devrait être abordée (voir par ailleurs). Le communiqué final, attendu aujourd’hui, devrait être, selon les experts, difficile à élaborer tant les aspirations des grands argentiers occidentaux paraissent irréconciliables. L’Europe veut que les États-Unis s’attaquent à leurs déficits jumeaux alors que Washington appelle les Européens à assouplir leur politique de crédit que le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, estime parfaitement appropriée à la situation. Dans ce contexte, les cambistes commencent à craindre que les résolutions de Boca Raton (Floride) ne soient pas très différentes de celles de Dubaï, qui avaient déclenché dès septembre dernier une phase brutale de recul du dollar face à l’euro. Cela étant, les intervenants se sont montrés hier indifférents à la publication des chiffres de l’emploi aux États-Unis, en janvier, qui se sont soldés par un recul du taux de chômage de 5,7 % à 5,6 % et par la création de 112 000 emplois. Bien que cette nouvelle statistique et plusieurs autres indices publiés récemment aient montré que la croissance de l’économie US est forte et que le plan de Bush pour la relance et l’emploi fonctionne, plusieurs opérateurs ont estimé devoir rester sur la défensive avant le communiqué du G7, privilégiant les monnaies européennes et le yen sur le dollar. De fait, l’euro continuait à être activement recherché, se négociant finalement à New York à 1,27 $ contre 1,2545 $ la veille, en hausse de 1,24 %. Le chômage US et les TMT ont soutenu les Bourses Les bons chiffres sur le chômage US et l’annonce par le FMI que la croissance serait de 4,5 % cette année aux États-Unis ont été bien accueillis par Wall Street en cette fin de semaine. Cela d’autant que les nouvelles en provenance de certaines sociétés étaient très encourageantes. L’annonce par McDonald’s d’une hausse de 10 % de ses ventes de janvier sur un an et la décision d’America Online (groupe Time Warner) de lancer une nouvelle version de son service de messagerie instantanée offrant pour la première fois de voir en direct son interlocuteur ont soutenu la cote. En Europe aussi, la tendance était partout à la hausse grâce aux valeurs télécoms et technologiques (TMT) ainsi qu’aux financières. Les bons résultats d’Ericsson, qui ont dépassé les attentes des analystes, ont tiré Siemens, Thomson et Alcatel. Il en est de même de l’annonce par Deutsche Bank d’un triplement de son bénéfice net 2003 par rapport aux valeurs bancaires et de la révision à la hausse par Aviva de ses prévisions de bénéfices annuels par rapport aux assurances. Les objectifs ambitieux présentés par Aventis ont soutenu la plupart des pharmaceutiques. Élie KAHWAGI