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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - Téhéran pourrait rebaptiser la rue portant le nom de l’assassin de Sadate L’Iran fait un geste important de réconciliation en direction du Caire

Le gouvernement iranien a fait un geste important de réconciliation avec l’Égypte en demandant à la municipalité de Téhéran de rebaptiser la rue portant le nom de l’assassin du président égyptien Anouar el-Sadate. « Nous examinerons demain en séance publique la demande du porte-parole du ministère des Affaires étrangères de changer le nom de la rue Khaled Eslamboli », a déclaré hier un haut responsable de la municipalité sous le couvert de l’anonymat. Une décision pourrait même être prise dès aujourd’hui, a indiqué une autre source proche de la municipalité. Le changement de nom de l’avenue Khaled Eslamboli, un des membres du commando qui a ouvert le feu sur Sadate et la tribune présidentielle lors d’un défilé militaire en 1981 au Caire, constitue l’une des exigences primordiales du Caire pour envisager de renouer les relations rompues il y a 24 ans. Les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980. Téhéran a dénoncé comme une trahison la participation du président Sadate aux accords de Camp David en 1978 et la signature d’un traité de paix entre l’Égypte et Israël en 1979. « Je ne pense pas que soulever le problème de Camp David soit très productif, parce qu’il n’existe plus et appartient davantage au passé », a à ce propos déclaré dimanche le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Maher dans un entretien avec l’agence iranienne officielle Irna. Téhéran n’a pas non plus pardonné au Caire d’avoir accueilli le chah Mohammed Reza Pahlavi après sa fuite d’Iran, juste avant l’avènement de la République islamique. Khaled Eslamboli, exécuté, est considéré comme un « martyr » par la République islamique. Un immense portrait de lui couvre un pignon de la rue du centre de Téhéran qui porte son nom. Certes la rue reste surtout connue auprès des Téhéranais sous son ancien nom de rue des Ministères (Vozara). Mais cet hommage est considéré comme inacceptable par le Caire qui a aussi longtemps accusé Téhéran de soutenir les groupes terroristes. L’animosité a été particulièrement vive lors de la guerre entre l’Iran et l’Irak (1980-88) quand l’Égypte a soutenu Saddam Hussein. Les deux pays travaillent cependant depuis plusieurs mois à la réconciliation. Le rapprochement s’est concrétisé par la poignée de main historique des présidents Mohammed Khatami et Hosni Moubarak le 10 décembre à Genève. Depuis, M. Moubarak a été invité à un sommet économique de huit pays en Iran en février. Toutefois, selon la presse égyptienne, M. Moubarak n’acceptera de se rendre en Iran en février que si l’avenue Khaled Eslamboli est débaptisée. Reste au conseil municipal conservateur de Téhéran à approuver le changement de nom. Des islamistes radicaux ont signifié par le passé qu’ils ne laisseraient pas faire. Dans sa lettre au conseil municipal, le porte-parole des Affaires étrangères Hamid Reza Assefi a proposé de donner à l’avenue le nom de Mohammed al-Dourra. La mort de ce Palestinien de 12 ans sous les balles des soldats israéliens en 2000, dans les bras de son père et devant la caméra, est devenue en Iran le symbole de l’intifada. Ces images sont régulièrement diffusées par la télévision d’État.
Le gouvernement iranien a fait un geste important de réconciliation avec l’Égypte en demandant à la municipalité de Téhéran de rebaptiser la rue portant le nom de l’assassin du président égyptien Anouar el-Sadate.
« Nous examinerons demain en séance publique la demande du porte-parole du ministère des Affaires étrangères de changer le nom de la rue Khaled Eslamboli », a...