La recréation et la libération, bref le salut de l’être humain, furent le but de l’incarnation du fils de Dieu. Selon la Genèse, Dieu créa l’homme à Son image, le dotant de la raison, de la responsabilité, de la liberté et du pouvoir de gérer non seulement sa propre personne mais la création tout entière. Bien plus, Dieu fit de l’homme Son partenaire, Son « coopérateur » (1Co 3,9). Mais au lieu d’employer ces dons et privilèges pour la gloire de Dieu et pour l’instauration de Son Royaume, l’homme les utilisa pour sa propre gloire et son propre royaume. Il...
Actualités - OPINION
TRIBUNE Jésus-Christ, serviteur du peuple
Par ARAM I, le 06 janvier 2004 à 00h00
La communauté arménienne célèbre aujourd’hui la fête de Noël qui coïncide avec la fête de l’Épiphanie. Le catholicos de Cilicie, Aram Ier, expose à cette occasion dans les lignes qui suivent la signification de cette double célébration.
La recréation et la libération, bref le salut de l’être humain, furent le but de l’incarnation du fils de Dieu. Selon la Genèse, Dieu créa l’homme à Son image, le dotant de la raison, de la responsabilité, de la liberté et du pouvoir de gérer non seulement sa propre personne mais la création tout entière. Bien plus, Dieu fit de l’homme Son partenaire, Son « coopérateur » (1Co 3,9). Mais au lieu d’employer ces dons et privilèges pour la gloire de Dieu et pour l’instauration de Son Royaume, l’homme les utilisa pour sa propre gloire et son propre royaume. Il s’éloigna de Dieu ; sa personne devint le centre et le but de sa vie. Or, loin de Dieu, la vie de l’homme est source de mal. Le Fils de Dieu s’incarna afin de rapprocher l’homme de Dieu, sa source authentique.
Venu au monde pour accomplir cette mission, le Fils de Dieu vécut avec et pour le peuple. Il fut constamment aux côtés du peuple ; Il fut avec les enfants, les pauvres, les démunis, les souffrants et les marginalisés. Il lutta pour la justice et la paix ; Il s’opposa aux riches et aux oppresseurs ; Il défendit la cause des pauvres, les opprimés de la société. Il vécut l’amour avant d’exhorter à l’amour. Il suivit la voie authentique avant de proclamer : Je suis le Chemin (Jn 14,6). Il vécut la Vérité et ensuite seulement Il déclara : Je suis la Vérité (Jn 14,6). Par Son sang, Jésus-Christ humanisa l’homme et le libéra de l’emprise du mal. Il accomplit Sa mission en s’identifiant au peuple, en devenant le serviteur du peuple par excellence. Il a bien dit qu’il était venu pour servir (Mt 20,28). Voici la raison et le but de l’Incarnation du Christ ! Voici le défi de la foi chrétienne ! N’oublions pas la parole de Jésus affirmant que celui qui sert son semblable Le sert Lui (Mt 25,40). Donc, servir le peuple signifie servir Dieu.
C’est là aussi la mission de l’Église, corps mystique de Jésus-Christ. L’Église est une réalité missionnaire ; elle n’existe pas pour elle-même, mais pour la réalisation de la mission du Christ. L’Église doit être serviteur du peuple. Elle doit devenir la présence et l’action de Jésus-Christ. Par sa vie et son engagement missionnaire, elle doit incarner l’amour et l’humilité, et œuvrer pour la justice, la paix et les autres vertus révélées au monde par le Christ. Donc, avant de prêcher le Christ, l’Église doit Le Vivre ; elle doit pénétrer dans la vie du peuple et, par sa vie et sa mission, refléter les principes de l’Évangile. C’est là la valeur de l’Église ; c’est là son autorité. Christ a accompli Sa mission au sein du peuple. L’Église doit donc sortir des murs qui l’enserrent afin d’entrer dans le peuple. C’est là, dans les rangs du peuple, qu’elle doit devenir Église ; Église qui traduit en vie les vérités éternelles et les valeurs morales dans un monde où tant d’idéologies et d’enseignements – de la mondialisation à l’extrémisme religieux – menacent l’intégrité et la crédibilité de la foi chrétienne.
L’Église qui, avec cette vision et cet engagement, réalise sa présence et son rôle dans la vie du peuple assume aussi une mission prophétique au sein des sociétés. Cette mission lui donne le devoir et le droit de défendre la vérité, de lutter pour la justice et la paix, tout en combattant le mal, l’injustice et l’oppression. Jésus-Christ a nettoyé le Temple de Dieu ; l’Église est appelée à la même mission afin d’éloigner de la vie humaine le mal sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.
Plus que jamais l’Église est appelée à cette mission ici au Liban où la marginalisation du peuple dans tous les domaines de la vie a atteint un niveau critique. En effet, comment peut-elle garder le silence vis-à-vis de la pauvreté injustifiée et flagrante qui touche la majorité du peuple libanais ? Comment l’Église peut-elle demeurer silencieuse quand les politiciens, qui sont appelés à s’engager pour le bien du peuple, sont plutôt préoccupés par les controverses anodines ainsi que par leurs intérêts et soucis personnels ? Comment l’Église peut-elle ne pas agir et mettre en œuvre sa force et son autorité morales quand les libertés, la dignité humaine et les droits de l’homme sont bafoués ? Ceux qui blâment l’Église d’être « politisée » doivent réaliser que l’Église n’est pas une institution politique, mais qu’elle possède une vocation donnée par Jésus-Christ, celle d’être au service du peuple. Par le biais de son action sociale, l’Église est appelée à transformer la société par les valeurs et les principes qui constituent l’image de Dieu dans l’être humain.
L’Église arménienne est une Église du peuple. La présence de l’Église dans les différents aspects de la vie du peuple et parallèlement la présence active de toutes les composantes du peuple dans la vie et le témoignage de l’Église sont une manifestation concrète de cette réalité qui a toujours caractérisé l’histoire de l’Église arménienne. La célébration de l’Épiphanie est un défi adressé à notre Église, de même qu’à toutes les Églises, de se réaliser comme une mission au service du peuple. C’est seulement par le service au peuple que l’Église assure sa crédibilité, son autorité et sa grandeur.
Par Aram Ier
catholicos de Cilicie
La communauté arménienne célèbre aujourd’hui la fête de Noël qui coïncide avec la fête de l’Épiphanie. Le catholicos de Cilicie, Aram Ier, expose à cette occasion dans les lignes qui suivent la signification de cette double célébration.
La recréation et la libération, bref le salut de l’être humain, furent le but de l’incarnation du fils de Dieu. Selon la Genèse, Dieu créa l’homme à Son image, le dotant de la raison, de la responsabilité, de la liberté et du pouvoir de gérer non seulement sa propre personne mais la création tout entière. Bien plus, Dieu fit de l’homme Son partenaire, Son « coopérateur » (1Co 3,9). Mais au lieu d’employer ces dons et privilèges pour la gloire de Dieu et pour l’instauration de Son Royaume, l’homme les utilisa pour sa propre gloire et son propre royaume. Il...
La recréation et la libération, bref le salut de l’être humain, furent le but de l’incarnation du fils de Dieu. Selon la Genèse, Dieu créa l’homme à Son image, le dotant de la raison, de la responsabilité, de la liberté et du pouvoir de gérer non seulement sa propre personne mais la création tout entière. Bien plus, Dieu fit de l’homme Son partenaire, Son « coopérateur » (1Co 3,9). Mais au lieu d’employer ces dons et privilèges pour la gloire de Dieu et pour l’instauration de Son Royaume, l’homme les utilisa pour sa propre gloire et son propre royaume. Il...
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