Il avait ce doux regard qui en disait long sur l’essentiel, invisible aux yeux de tous sauf de ceux qui, comme lui, sont en quête éternelle d’absolu, de liberté, de vérité et d’intégrité.
C’est ainsi que par amour pour cette vérité, et pendant plus de trois ans, Rami a couvert l’actualité universitaire pour L’Orient-Le Jour avec un souci aigu d’objectivité et de rigueur. Un souci d’autant plus méritoire qu’il s’impliquait lui-même à fond dans l’action civique et estudiantine de l’Université St-Joseph, participant régulièrement aux élections de l’amicale de droit dans le seul but de servir ses camarades. Car Rami estimait que l’université était le cadre idéal pour un éveil des jeunes à la vraie vie politique, synonyme de service public et de patriotisme.
Il m’est impossible d’oublier aussi l’élève que fut Rami, rayonnant dès son plus jeune âge de cette paix intérieure qui crée le chef. Il fut au collège Notre-Dame de Jamhour, dans sa classe de philo en particulier, le garçon qui cherchait en permanence à en savoir plus sur son milieu, sa société et sa patrie pour mieux les servir. D’une maturité étonnante pour son âge, il était celui qui ne cessait de remettre en question toutes les idées reçues et les préjugés nés de la guerre.
Et depuis, il n’a cessé d’avoir ce regard d’enfant, aimant et curieux de tout. Jusqu’à ce funeste lundi d’octobre...