«Vivre en... pomme, mais pas n’importe quelle pomme, la pomme libanaise... C’est ce qu’ont décidé de faire les professeurs et les élèves du collège des Saints-Cœurs Sioufi pour célébrer la journée de la pomme. On pourrait se demander d’où tombe cette journée sur la pomme dans le monde de l’école, et ce que cela peut bien signifier pour un élève de travailler sur la pomme. Mais, détrompez-vous, si nous vivons dans un pays de paumés, il n’est pas nécessaire pour autant de le devenir... on peut cependant être des “pommés”, car la pomme libanaise peut être un sujet central dans la vie et c’est pour cette raison que nous avons décidé de l’aborder à l’école. En effet, la pomme – bien que ronde – ouvre aux élèves bien des horizons. C’est dans cette perspective que ce sont inscrites les activités sur la pomme libanaise au collège : la sensibilisation civique – qui devrait amener les élèves à s’inquiéter du sort économique de leur pays, de son agriculture et de ses traditions – est venue se greffer à la sensibilisation académique en général. Des cours de maths où l’on devait faire des problèmes sur les pommes, à ceux de sciences où l’on s’est intéressé à leurs apports nutritionnels, en passant par le français, l’arabe et l’anglais où les élèves ont écrit des slogans, des poèmes, des calligrammes, des textes argumentatifs sur la pomme, pour arriver à la réalisation de projets en arts plastiques... tout le collège a été pris par la frénésie de la pomme, même les couloirs avec toutes sortes d’affiches et de tableaux couleur pomme. Tout cela “s’est terminé” par une manifestation dans la cour de l’école où les élèves, pomme en main, chantaient, avec au menu du jour des pommes libanaises, bien-sûr !

Marilyn MATTAR
professeur de français