Le principal artisan avec Romario du sacre mondial de la seleçao en 1994 a foulé hier la pelouse de la cité sportive Camille Chamoun pour faire étalage de son énorme talent, et ceci dans le cadre d’un match amical mettant aux prises l’équipe du Nejmeh et le club brésilien de Flamengo, Bebeto, jouant la première mi-temps avec les Libanais et la seconde avec ses compatriotes.
Cet évènement à la saveur particulière a naturellement fait la joie des nombreux amoureux du ballon rond, qui se sont amassés devant leurs postes de télévision, mais surtout dans le stade. Ces derniers ont d’ailleurs été gâtés grâce à un concert de la sulfureuse Haïfa Wehbé qui a précédé la rencontre.
Sortie prématurée
de Moussa Hojeij
Habitué à être servi par des meneurs de jeu de la trempe de Rivaldo, Denilson ou encore Juninho, Moussa Hojeij avait ce soir l’honneur de les remplacer pour pourvoir le Brésilien en bons ballons.
«J’ai le sentiment que les Libanais et les Brésiliens sont un même peuple», avait déclaré la perle brésilienne quelques minutes avant le début de la rencontre.
Le match a débuté avec le quasi traditionnel round d’observation, marqué par deux frappes brésiliennes cadrées qui ne causaient aucun problème au gardien libanais Wahid Fattal.
La sortie de Moussa Hojeij pour cause de blessure au bout d’un quart-d’heure, remplacé par Abbas Atwi, a sans doute influé sur le sort de la rencontre car la domination brésilienne se faisait à ce moment de plus en plus sentir devant la cage du Nejmeh, avec notamment les brillantes percées de l’ailier gauche brésilien Tobias qui faisait systématiquement passer Hamié à la moulinette dans les duels.
Mais c’est finalement Carlos Klay qui a logiquement concrétisé la supériorité des Brésiliens d’une superbe reprise de volée consécutive à un énième débordement de Tobias, peu après la demi-heure de jeu (36e).
Cinq minutes plus tard (41e), un corner de Cortes repris de la tête par Fabrizio permettait à Flamengo de doubler la mise.
La pause était accueillie avec soulagement par les joueurs du Nejmeh, qui ne parvenaient plus à contenir les assauts de leurs adversaires, et Bebeto, exception faite de quelques gestes techniques, ne leur était pas d’un grand secours.
Le Nejmeh à rude épreuve
L’équipe du Nejmeh débutait la seconde mi-temps sur le même rythme, le gardien brésilien Fabiano n’étant que très rarement mis en danger, outre une belle frappe de Halawi à la cinquantième minute et une percée de Nassereddine qui pêcha hélas dans la dernière passe.
Malheureusement pour le public, Bebeto, quelque peu émoussé par ses trente-neuf printemps, concluait sa modeste performance en cédant sa place à la soixantième minute. Mais l’absence du champion du monde ne s’est pas faite sentir, car au milieu du terrain la bonne circulation du ballon et l’aisance technique brésilienne mettaient toujours le Nejmeh à rude épreuve, les Bresiliens profitant du relâchement des Libanais en fin de rencontre pour parachever leur succès par un troisième but inscrit par Adriano.
« Pichichi »
La période faste du prodige brésilien se situe lors de la Coupe du monde 1994 qui se déroula aux États-Unis, où, mis à part son excellente complémentarité avec Romario, il avait également marqué les mémoires par la manière dont il a célébré sa joie en quart de finale face à la Hollande, dédiant son but à son enfant nouvellement né par le biais d’une gestuelle faisant allusion à un berceau.
Il a également joué la Coupe du monde 1998 avec à la base un statut de remplaçant, qui se transforma rapidement en titulaire après la blessure de Romario à quelques jours du début de la compétition. Associé à Ronaldo en attaque, il a été très critiqué par les médias pour sa lenteur, son manque de replacement sur le terrain et ses carences défensives, qui lui ont attiré les foudres de son capitaine Carlos Dunga face à la Norvège au premier tour. Mais Bebeto a su faire taire les critiques en inscrivant trois buts (même total qu’en 1994), dont un d’une extrême importance face au Danemark en quart de finale.
À l’échelle des clubs, Bebeto a été durant plusieurs saisons le goléador du Deportivo La Corogne, finissant même « pichichi » (meilleur buteur) de la Liga espagnole en 1993, avant de regagner définitivement le Brésil où, à la veille de ses 40 ans, il continue encore de faire les beaux jours du Flamengo.
Khalil HATEM
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