Il fait chaud, c’est un long week-end et, cette semaine, nous vous proposons un choix assez étendu pour varier vos plaisirs. Comédie musicale fraîche et magistralement interprétée, «Chicago» est le film six fois récompensé aux Oscars, un film gai et enchanteur. Si vous préférez les ambiances glauques et sordides du polar français, c’est avec le trio de choc de «Buffet Froid» que nous vous proposons de passer la soirée. Salma Hayek, alias Frida Kahlo, vous emportera dans les tourments de sa vie de femme et d’artiste, et José Garcia dans le tourbillon d’une crise conjugale à mourir de rire. Quant à notre sélection cédés de la semaine, c’est avec le neométal d’Evanescence que nous vous souhaitons de vous défouler, avec Morcheeba de vous évader, avec Miles Davis à San Francisco de revivre un grand moment du début des seventies, et avec Zazie live de revivre quelques beaux moments.
Les cédés
Morcheeba
Part of the Process
Les années 90, c’était l’époque de la Dance Music et du hip hop naissant. Morcheeba, le trio anglais, émerge et commence à s’inscrire déjà dans un autre registre. Un renouveau pop aux couleurs soul, funk et jazzy. Une dizaine d’années plus tard, leur musique, toujours aussi sophistiquée et festive, montre que le groupe loin de changer de genre, confirme un talent qui lui a valu ces années de succès. Avec ce nouvel opus, Morcheeba se révèle comme la voix d’une génération désenchantée à l’avenir incertain. Une génération fervente de ce qu’on appelle les afters, ces après de fêtes qui «permettent de ne pas se lever du mauvais pied le matin...», comme le souligne Skye Edwards, la chanteuse du groupe.
Zazie
Ze Live au Bataclan
S’il y a un album à posséder de Zazie, c’est celui-ci. Un live, mais aussi quelques-unes de ses meilleures chansons (Zen, À ma place...) et certaines de son dernier album La Zizanie. On retrouve dans l’édition de luxe de ce double album, des couvertures différentes représentant Zazie sous la douche, passant l’aspirateur ou accrochant son linge. Un bon «best of» donc qui regroupe les simples de ses années de collaboration avec Pascal Obispo, pas aussi sollicité qu’aujourd’hui et sûrement plus fructueux, ses duos avec Axel Bauer ou Vincent Baguian... Chansons engagées et celles qu’on qualifie d’à texte. Le meilleur de Zazie, interprète mais aussi auteur et compositeur de talent.
Evanescence
Fallen
Révélé au public par la bande originale du film Daredevil, le groupe Evanescence connaît un succès assez important avec Bring me to Life, le premier extrait de ce premier album. La musique gothique, néométal de ce groupe américain, pourrait jeter la confusion et faire penser que Likin Park a fait un duo. Mais non, la douce voix qu’on découvre en écoutant l’album, c’est celle de la chanteuse d’Evanescence, Amy Lee. Sa voix angélique riche et raffinée contraste beaucoup avec la violence des musiques et les accords des grosses guitares, et c’est ce qui fait la particularité de cette formation. qui surprend quand on sait que c’est une femme qui mène la danse du renouveau musical du métal.
Miles Davis
At the Blackhawk, 1961
Ce double album live va ravir les amateurs du génial trompettiste. Même si Miles Davis, qui se produit ici à San Francisco, n’aime pas Hank Mobley, son nouveau saxophoniste, et ne le cache pas, ce double album qui regroupe les deux soirées de vendredi et samedi comprend quelques plages inédites qui valent le détour. C’est sur les disques 3 et 4 que l’on retrouve ces neuf inédits, cette deuxième soirée plus riche et aboutie que la première. Les musiciens semblent être plus en accord avec les morceaux du grand Miles, et même si ce n’est pas le meilleur de Davis, et même si la plupart de ces 29 morceaux sont issus de son répertoire habituel, cette intégrale «franciscaine» reste un petit bijou.
Les DVD
Frida
Julie Taymor
Jennifer Lopez et Madonna ont été intéressées par le personnage de Frida Kahlo. Finalement, heureusement que c’est Salma Hayek qui a eu le rôle, tant sa prestation était époustouflante. C’est à se demander, si elle n’a pas été la peintre dans une autre vie. Une histoire d’art et d’amour, marquée par l’accident de Frida. Une histoire qui se fond parfaitement dans la réalisation de Julie Taymor, qui a eu l’ingéniosité d’utiliser des effets spéciaux autour de la peinture. Trompe-l’œil, animation et surtout choix juste des interprètes. Un casting impeccable donc et qui donne à cette «biographie» un tout autre aspect, une impression de tableau vivant, et dont les couleurs symbolisent ce beau portrait de femme. Dans ce double DVD, vous trouverez également une biographie de l’artiste, ainsi qu’un entretien avec Salma Hayek.
Rire et châtiment
Isabelle Doval
Même si au départ Isabelle Doval n’a pas écrit ce projet pour son compagnon José Garcia, elle a été inspirée par leur vie commune pour raconter l’histoire de Vincent et Camille. Un couple, une crise et un synopsis intéressant : comment savoir exister face à une personnalité très forte. C’est donc le couple à la ville qui campe le couple à l’écran, et on retrouve bien sûr un José Garcia au summum de son talent. Si le scénario s’étiole et s’essouffle un peu, la prestation de José Garcia vaut le détour. Infatigable ostéopathe le docteur José, d’ailleurs on se demande où il a trouvé cette pêche démente, par exemple comme dans la scène du cabaret russe, qui fera rire beaucoup de Libanais. Autre moment hilarant, le «duo» avec Benoît Poelvoorde, qu’il retrouve ici pour la troisième fois dans un film.
Chicago
Rob Marshall
Moulin Rouge a relancé un genre au cinéma, la comédie musicale. Chicago s’inscrit dans un registre classique, ressemblant bien plus à All That Jazz qu’au chef-d’œuvre de Baz Luhrmann. Et pourquoi pas d’ailleurs. Le film est sublime, la musique tout autant et les performances très réussies. D’ailleurs le film a été récompensé six fois aux Oscars. Il est tiré d’une pièce écrite originellement en 1927, adaptée au cinéma à deux reprises, dont une fois en 1942 où le rôle de Roxie Hart était interprété par Ginger Rogers. Depuis 1975, c’est à Broadway que l’on retrouve Chicago, et les chansons du film sont les originales. Renée Zellweger, Richard Gere, Catherine Zeta-Jones, Queen Latifah, une excellente tête d’affiche, des chansons dont le refrain reste en tête. Un film à voir et surtout à revoir.
Buffet froid
Bertrand Blier
Que valsent les morts! Un trio exceptionnel, dans ce film datant de 1979. Depardieu, Blier et Carmet, modernes poètes qui trucident à droite, à gauche et dont les propos ressemblent à ceux tenus dans les cafés par les piliers de bar qui croient pouvoir refaire le monde. Qu’importe pourquoi et comment ça a commencé, qu’importe le meurtrier de ce quidam rencontré dans le métro, qu’importe les mobiles, pourvu que valsent les morts. C’est une histoire lugubre et absurde, de meurtres, de folie et de vengeance, dans un imbroglio complètement fou. Ce film de Bertrand Blier est un policier noir, un huis clos mental entre trois personnages qui croisent le chemin de la glaciale Carole Bouquet. Si vous avez envie de voir un véritable polar, dont les teintes ne sont que le noir et le gris, vous serez servi.
RUBRIQUE RÉALISÉE PAR MÉDÉA AZOURI HABIB
Les cédés
Morcheeba
Part of the Process
Les années 90, c’était l’époque de la Dance Music et du hip hop naissant. Morcheeba, le trio anglais, émerge et commence à s’inscrire déjà dans un autre registre. Un renouveau pop aux couleurs soul, funk et jazzy. Une dizaine d’années plus tard, leur musique, toujours aussi sophistiquée et festive, montre que le groupe loin de changer de genre, confirme un talent qui lui a valu ces années de succès. Avec ce nouvel opus, Morcheeba se révèle comme la voix d’une génération désenchantée à l’avenir incertain. Une génération fervente de ce qu’on appelle les afters, ces après de fêtes qui «permettent de ne pas se lever du mauvais pied le matin...», comme le souligne Skye Edwards, la chanteuse du groupe.
Zazie
Ze Live au Bataclan
S’il y a un album à posséder de Zazie, c’est celui-ci. Un live, mais aussi quelques-unes de ses meilleures chansons (Zen, À ma place...) et certaines de son dernier album La Zizanie. On retrouve dans l’édition de luxe de ce double album, des couvertures différentes représentant Zazie sous la douche, passant l’aspirateur ou accrochant son linge. Un bon «best of» donc qui regroupe les simples de ses années de collaboration avec Pascal Obispo, pas aussi sollicité qu’aujourd’hui et sûrement plus fructueux, ses duos avec Axel Bauer ou Vincent Baguian... Chansons engagées et celles qu’on qualifie d’à texte. Le meilleur de Zazie, interprète mais aussi auteur et compositeur de talent.
Evanescence
Fallen
Révélé au public par la bande originale du film Daredevil, le groupe Evanescence connaît un succès assez important avec Bring me to Life, le premier extrait de ce premier album. La musique gothique, néométal de ce groupe américain, pourrait jeter la confusion et faire penser que Likin Park a fait un duo. Mais non, la douce voix qu’on découvre en écoutant l’album, c’est celle de la chanteuse d’Evanescence, Amy Lee. Sa voix angélique riche et raffinée contraste beaucoup avec la violence des musiques et les accords des grosses guitares, et c’est ce qui fait la particularité de cette formation. qui surprend quand on sait que c’est une femme qui mène la danse du renouveau musical du métal.
Miles Davis
At the Blackhawk, 1961
Ce double album live va ravir les amateurs du génial trompettiste. Même si Miles Davis, qui se produit ici à San Francisco, n’aime pas Hank Mobley, son nouveau saxophoniste, et ne le cache pas, ce double album qui regroupe les deux soirées de vendredi et samedi comprend quelques plages inédites qui valent le détour. C’est sur les disques 3 et 4 que l’on retrouve ces neuf inédits, cette deuxième soirée plus riche et aboutie que la première. Les musiciens semblent être plus en accord avec les morceaux du grand Miles, et même si ce n’est pas le meilleur de Davis, et même si la plupart de ces 29 morceaux sont issus de son répertoire habituel, cette intégrale «franciscaine» reste un petit bijou.
Les DVD
Frida
Julie Taymor
Jennifer Lopez et Madonna ont été intéressées par le personnage de Frida Kahlo. Finalement, heureusement que c’est Salma Hayek qui a eu le rôle, tant sa prestation était époustouflante. C’est à se demander, si elle n’a pas été la peintre dans une autre vie. Une histoire d’art et d’amour, marquée par l’accident de Frida. Une histoire qui se fond parfaitement dans la réalisation de Julie Taymor, qui a eu l’ingéniosité d’utiliser des effets spéciaux autour de la peinture. Trompe-l’œil, animation et surtout choix juste des interprètes. Un casting impeccable donc et qui donne à cette «biographie» un tout autre aspect, une impression de tableau vivant, et dont les couleurs symbolisent ce beau portrait de femme. Dans ce double DVD, vous trouverez également une biographie de l’artiste, ainsi qu’un entretien avec Salma Hayek.
Rire et châtiment
Isabelle Doval
Même si au départ Isabelle Doval n’a pas écrit ce projet pour son compagnon José Garcia, elle a été inspirée par leur vie commune pour raconter l’histoire de Vincent et Camille. Un couple, une crise et un synopsis intéressant : comment savoir exister face à une personnalité très forte. C’est donc le couple à la ville qui campe le couple à l’écran, et on retrouve bien sûr un José Garcia au summum de son talent. Si le scénario s’étiole et s’essouffle un peu, la prestation de José Garcia vaut le détour. Infatigable ostéopathe le docteur José, d’ailleurs on se demande où il a trouvé cette pêche démente, par exemple comme dans la scène du cabaret russe, qui fera rire beaucoup de Libanais. Autre moment hilarant, le «duo» avec Benoît Poelvoorde, qu’il retrouve ici pour la troisième fois dans un film.
Chicago
Rob Marshall
Moulin Rouge a relancé un genre au cinéma, la comédie musicale. Chicago s’inscrit dans un registre classique, ressemblant bien plus à All That Jazz qu’au chef-d’œuvre de Baz Luhrmann. Et pourquoi pas d’ailleurs. Le film est sublime, la musique tout autant et les performances très réussies. D’ailleurs le film a été récompensé six fois aux Oscars. Il est tiré d’une pièce écrite originellement en 1927, adaptée au cinéma à deux reprises, dont une fois en 1942 où le rôle de Roxie Hart était interprété par Ginger Rogers. Depuis 1975, c’est à Broadway que l’on retrouve Chicago, et les chansons du film sont les originales. Renée Zellweger, Richard Gere, Catherine Zeta-Jones, Queen Latifah, une excellente tête d’affiche, des chansons dont le refrain reste en tête. Un film à voir et surtout à revoir.
Buffet froid
Bertrand Blier
Que valsent les morts! Un trio exceptionnel, dans ce film datant de 1979. Depardieu, Blier et Carmet, modernes poètes qui trucident à droite, à gauche et dont les propos ressemblent à ceux tenus dans les cafés par les piliers de bar qui croient pouvoir refaire le monde. Qu’importe pourquoi et comment ça a commencé, qu’importe le meurtrier de ce quidam rencontré dans le métro, qu’importe les mobiles, pourvu que valsent les morts. C’est une histoire lugubre et absurde, de meurtres, de folie et de vengeance, dans un imbroglio complètement fou. Ce film de Bertrand Blier est un policier noir, un huis clos mental entre trois personnages qui croisent le chemin de la glaciale Carole Bouquet. Si vous avez envie de voir un véritable polar, dont les teintes ne sont que le noir et le gris, vous serez servi.
RUBRIQUE RÉALISÉE PAR MÉDÉA AZOURI HABIB
Il fait chaud, c’est un long week-end et, cette semaine, nous vous proposons un choix assez étendu pour varier vos plaisirs. Comédie musicale fraîche et magistralement interprétée, «Chicago» est le film six fois récompensé aux Oscars, un film gai et enchanteur. Si vous préférez les ambiances glauques et sordides du polar français, c’est avec le trio de choc de «Buffet Froid» que nous vous proposons de passer la soirée. Salma Hayek, alias Frida Kahlo, vous emportera dans les tourments de sa vie de femme et d’artiste, et José Garcia dans le tourbillon d’une crise conjugale à mourir de rire. Quant à notre sélection cédés de la semaine, c’est avec le neométal d’Evanescence que nous vous souhaitons de vous défouler, avec Morcheeba de vous évader, avec Miles Davis à San Francisco de revivre un grand moment...