La Hongroise Kyra Nagy a été la grande gagnante du premier tournoi international de tennis organisé par l’ATCL en remportant l’épreuve du simple face à la Serbe Anna Timotic (6-1, 7-5), et celle du double deux heures plus tard, s’mposant face à la paire Matic/Weis, en association avec l’Allemande Isabell Collischonn.
Excepté le championnat d’Asie des nations de football organisé par le Liban en 2000, jamais le pays du Cèdre n’avait accueilli sur ses terres un évènement sportif de l’envergure de ce tournoi ITF féminin.
Si depuis 1993, la Fédération libanaise de tennis organise annuellement un tournoi international regroupant des stars de premier plan, Cédric Pioline et Sandrine Testud étant les dernières en date, ces éditions revêtaient un cadre très amical et se déroulaient dans une ambiance bon enfant due au fait que les joueurs n’engrangeaient pas de points au classement international.
La gratification de points (25 pour la lauréate et 17 pour la finaliste) a naturellement donné plus de crédibilité et de niveau au tournoi qui a vu la présence de vingt joueuses classées dans le top 500 mondial, avec à leur tête l’Espagnole Nuna Vives Lagostera (187e mondiale) et la Slovaque Zuzana Kucova (198e mondiale). Si Lagostera a tenu son rang en se hissant dans le dernier carré avant de perdre face à la future gagnante Kyra Nagy, Kucova a cassé dès le premier tour face à la Roumaine Matei, trahie par une blessure et obligée d’abandonner dès l’entame de la rencontre.
Le court central de l’ATCL aura été le théâtre de belles confrontations tout au long de la semaine, et c’est finalement la Hongroise Kyra Nagy et la Serbe Ana Timotic qui sont sortis du lot se donnant rendez-vous pour la finale sans perdre le moindre set en cours de route.
Le choc serbo-hongrois a attiré une grande foule de passionnés de la balle jaune avec à leur tête le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Sébouh Hovnanian, le président de la Fédération libanaise de tennis, M. Riad Haddad, et le président de l’Automobile et Touring Club du Liban (ATCL), M. Fouad el-Khazen.
Le premier set de cette finale a été marqué par de longs échanges de fond de court, où la puissance de Nagy faisait nettement la différence, ce qui la mena logiquement à remporter le premier set sur le score sans appel de 6-1.

Quinze minutes de repos
Menant 3-0 dans le second set, la Hongroise semblait se diriger vers une victoire facile avant le réveil de Timotic qui commença à alterner jeu long et court pour remonter à 3 jeux partout.
Un incident a marqué le septième jeu du set, la Serbe Timotic bénéficiant d’une décision arbitrale plus que discutable lui donnant le gain du jeu, décision contestée par Nagy avec l’appui du public. Cette péripétie qui aurait pu être le tournant du set, voire du match pour la Serbe, n’affecta pas l’inébranlable moral de Nagy qui se ressaisit pour finalement remporter le set (7-5) et le match au terme d’une heure et demie de jeu.
Une fois le titre du simple empoché, Nagy avait quinze minute de repos avant de revenir sur le court pour disputer la finale du double associée à l’allemande Collischon.
«Physiquement, c’était vraiment éprouvant, après avoir dû batailler ferme pour gagner mon simple, je n’avais qu’un petit quart d’heure pour récupérer», a déclaré la lauréate.
Collischon et Nagy étaient opposées à la paire allemande Matic/Weis.
Dès les premiers jeux, une confrontation équilibrée semblait se profiler, avec notamment d’interminables et spectaculaires échanges à la volée.
À 4-4 le duo hongro-allemand fit le break pour finalement remporter le set 6-4.
Bien décidées à vendre chèrement sa peau, le couple allemand Matic/Weis commença le second set sur les chapeaux de roue pour mener 5 jeux à 2.
Clairement transcendée par sa victoire en simple, Nagy, sut faire abstraction de sa fatigue pour effectuer une superbe remontée avec Collischonn et gagner le set au tie-break.
Très heureuse après ses victoires, la Hongroise gardera un très bon souvenir de son séjour libanais. «C’est la première fois que je viens au Liban et cette semaine a été très spéciale pour moi avec les deux titres à la clé. »
Nagy, (27 ans) actuellement, 226e mondiale, nourrit des ambitions raisonnables pour l’avenir. « J’éspère pouvoir intégrer le top 200 du classement mondial, ce que je n’ai jamais réussi par le passé », a-t-elle affirmé avec un beau sourire.
Globalement, un bilan positif peut être dressé de l’organisation de ce tournoi qui laisse présager de belles choses pour l’avenir, pourquoi pas un tournoi challenger.

Khalil HATEM