Selon des politiciens de retour de Damas, où ils ont pu rencontrer des dirigeants en vue, les Syriens se proposent de traiter incessamment, et en profondeur, l’instable dossier politique libanais. Constatant que le cas du pouvoir et de ses querelles est pour ainsi dire désespéré, ils ne veulent plus se consacrer à des rabibochages de fortune. Ils pensent, selon ces sources, que l’on peut coaguler le camp dit loyaliste, le forcer pour ainsi dire à se cimenter en oubliant ses disputes internes. Par une opération de rééquilibrage mettant fin à la marginalisation qui frappe certaines parties. De la sorte, on ferait d’une pierre coup double. D’abord, on aurait regroupé les loyalistes divisés. Et ensuite, on aurait conforté l’unité des rangs intérieurs, face aux défis comme aux pressions de l’heure. Une cristallisation facilitée par la jonction interlibanaise sur les questions régionales comme sur la plupart des priorités locales. Dès lors, rien ne devrait entraver la participation de tous aux prises de décision, dont l’exécution se trouverait de la sorte garantie. La correction de trajectoire, en direction de l’Est, commencerait en pratique par la relecture réductrice du décret des naturalisations. En vue d’ôter la nationalité libanaise à tous ceux, nombreux, qui l’ont obtenue sans droit. Parallèlement, l’on passerait à l’application des clauses de Taëf restées lettre morte. En ouvrant un dialogue général. On peut rappeler à ce propos les confidences du chef de l’État à Melhem Karam : volonté ferme de promouvoir le climat positif qui a pris corps lors de la guerre d’Irak ; et renforcement de l’unité intérieure en coopération avec toutes les parties intéressées. Le président Lahoud invite loyalistes et opposants confondus à une interaction fructueuse, rationnelle, loin des calculs particuliers ou des considérations égoïstes. Il souligne que les prestations des partisans du pouvoir doivent se fonder sur les principes nationaux. Tandis que les opposants sont appelés à proposer des alternatives constructives au lieu de se contenter de faire de l’obstruction destructrice en médisant des autorités, en dénigrant le système, en contestant les options stratégiques qui ont épargné au Liban la reprise des dures épreuves qu’il a connues.
Cependant, l’aggiornamento général que semble souhaiter Damas n’est pas facile à concrétiser. En effet, aux yeux de certains, les propos présidentiels cités ont valeur de réponse au dernier communiqué de Kornet Chehwane. Qui clouait les responsables au pilori, allant jusqu’à souhaiter un changement de système. Le groupe opposant, disent les sceptiques, a procédé à une escalade manifeste, notamment au sujet des relations du pouvoir avec la Syrie. Il réclame le redéploiement en prélude à un retrait total. Et il insiste sur la correction des rapports bilatéraux, tout en précisant que le but n’est pas d’afficher une attitude hostile à la Syrie. Kornet Chehwane a surtout pris violemment à partie les autorités locales, les accusant de saper les fondements de la démocratie, de séquestrer les libertés, de rayer l’indépendance, de frapper les instances de la société civile, de rafler les richesses nationales au profit de leur clientèle. Il estime dès lors que la solution de la crise nationale ambiante passe par la mise en place d’une autre autorité, qui ne soit pas le produit de l’extérieur mais de la libre volonté libanaise. Cela étant, Kornet Chehwane souligne que nul ne veut un renversement par la force.
Ce texte confirme, selon les professionnels évoqués, que le projet de dialogue avec le régime a échoué pour de bon. Les opposants indiquent en effet clairement qu’il n’y a rien à négocier avec un pouvoir dont ils souhaitent le remplacement, à partir des prochaines élections présidentielle et législatives. Un scrutin qui serait libre, donnant un gouvernement autonome, non assujetti.
Cependant, le patriarche Sfeir s’est entretenu, pour sa part, avec le président Lahoud. Qui lui aurait tenu, selon des sources fiables, des propos rassurants sur nombre de questions régionales et locales. Le prélat espère dès lors, ajoutent ces sources, qu’un dialogue positif pourra bientôt s’établir.
I.D.
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Selon des politiciens de retour de Damas, où ils ont pu rencontrer des dirigeants en vue, les Syriens se proposent de traiter incessamment, et en profondeur, l’instable dossier politique libanais. Constatant que le cas du pouvoir et de ses querelles est pour ainsi dire désespéré, ils ne veulent plus se consacrer à des rabibochages de fortune. Ils pensent, selon ces sources, que l’on peut coaguler le camp dit loyaliste, le forcer pour ainsi dire à se cimenter en oubliant ses disputes internes. Par une opération de rééquilibrage mettant fin à la marginalisation qui frappe certaines parties. De la sorte, on ferait d’une pierre coup double. D’abord, on aurait regroupé les loyalistes divisés. Et ensuite, on aurait conforté l’unité des rangs intérieurs, face aux défis comme aux pressions de l’heure. Une...
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