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BEYROUTH-BUCAREST - Reçu par Lahoud et Berry, le Premier ministre roumain rappelle l’appui de son pays à la « feuille de route » Les investissements au cœur des entretiens de Nastase avec Hariri(photo)

Le chef de l’État, Émile Lahoud, s’est déclaré satisfait de l’évolution des relations libano-roumaines et des progrès réalisés à tous les niveaux entre Beyrouth et Bucarest – notamment sur les plans économique et politique, jugeant extrêmement positive la création d’une commission ministérielle chargée d’activer ou de réactiver les accords signés entre les deux pays.

Le n°1 de l’État recevait hier, en présence du ministre de l’Environnement Farès Boueiz, le Premier ministre roumain, Adrian Nastase, en visite officielle au Liban. Et il lui a rappelé que tout ce qui a déjà été fait concernant le développement des relations bilatérales requiert désormais un suivi continu et sérieux. Sur les bases jetées au cours de la visite officielle, il y a quelques mois, d’Émile Lahoud en Roumanie, et de ses entretiens avec son homologue roumain, Ion Iliescu. Qu’Émile Lahoud a d’ailleurs invité, via le Premier ministre Nastase, à visiter le Liban et à continuer ce qui avait démarré à Bucarest – à savoir les discussions autour de la situation régionale ou sur l’avenir des relations libano-roumaines.
Le chef de l’État a en outre estimé que l’appartenance du Liban et de la Roumanie à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) est un facteur important dans la redynamisation politique, économique et culturelle de l’OIF, affirmant que les résolutions du dernier Sommet de la francophonie de Beyrouth ont dessiné le bon cadre à l’intérieur duquel les pays membres réussissent à jouer le rôle qui doit être le leur en de pareilles circonstances.
Il a enfin décoré le Premier ministre roumain du Grand Cordon de l’Ordre du Mérite libanais - une façon de le remercier pour les services qu’il a rendus à la consolidation des relations bilatérales.
Adrian Nastase était accompagné des ministres (roumains) des Affaires étrangères, des Travaux publics, de l’Économie et du Commerce, des Transports, de la Construction et du Tourisme, des Télécommunications et de la Technologie, ainsi que de l’ambassadeur roumain à Beyrouth, Aurel Calin, et du chargé des relations économiques entre les deux pays, Ion Tbiriak. Il a estimé, à l’issue de son entretien avec le président Lahoud, qu’au vu des bonds en avant enregistrés par les relations bilatérales, il est aujourd’hui évident que les deux peuples, libanais et roumain, souhaitent consolider l’amitié et la coopération qui caractérisent leurs relations. Il a également évoqué les mesures prises par Bucarest pour développer son secteur économique et faciliter la tâche aux investisseurs étrangers – notamment les Libanais, qui sont particulièrement nombreux.
Auparavant dans la matinée, ce sont justement ces relations économiques qui ont été au centre des discussions entre Adrian Nastase et son homologue libanais, Rafic Hariri. Ce dernier était entouré, entre autres, des ministres Jean Obeid (Affaires étrangères), Fouad Siniora (Finances), Ayoub Hmayed (Énergie et Eau), Négib Mikati (Travaux publics et Transports), Jean-Louis Cardahi (Télécommunications), Farès Boueiz (Environnement), Ali Hussein Abdallah (Tourisme) et Assem Kanso (ministre d’État).

Conférence de presse
Rafic Hariri et Adrian Nastase se sont ensuite rendus dans la même voiture au Sérail, où un tête-à-tête les a immédiatement réunis. Les deux hommes ont évoqué, comme de bien entendu, les derniers rebondissements sur la scène régionale, ainsi que la façon d’améliorer encore davantage les relations bilatérales, en encourageant bien plus les investissements entre les deux pays. Avec deux arguments choc : la Roumanie serait une porte, pour le Liban, vers l’Europe ; le Liban, une porte pour la Roumanie vers le Moyen-Orient. Une réunion élargie a ensuite regroupé, vers 11h, les deux délégations, sous la présidence des deux Premiers ministres.
Une conférence de presse commune a ensuite été tenue, et c’est Rafic Hariri qui a commencé par rappeler que « toutes les possibilités » existent pour « encourager les investissements et les relations politiques et économiques » entre le Liban et la Roumanie. « Il y a actuellement en Roumanie plus de 3 500 sociétés libanaises ou mixtes, mais elles sont petites et moyennes », a-t-il ajouté (la valeur totale des investissements ne dépassant pas les 40 millions de dollars), en se prononçant sans ambages en faveur des investissements roumains. « Nous pouvons le faire », a-t-il assuré en parlant d’encourager les hommes d’affaires roumains, qui « pourraient gagner » certaines offres liées à des projets de travaux publics « si les prix qu’ils proposent sont bons et convenables ». Interrogé sur le point de savoir si c’était Beyrouth ou Bucarest qui met un frein à l’exécution des accords signés entre les deux pays, Rafic Hariri a éludé la question, se contentant d’indiquer que ces accords ont besoin de suivi et d’encouragement, grâce, entre autres, à des « facilités » dont bénéficieraient les Roumains, via, notamment, la société Idal, et vice-versa pour les Libanais en Roumanie.
Quant au Premier ministre roumain, il a indiqué que son objectif est « de transférer dans le domaine économique la qualité du dialogue politique exceptionnel » entre Beyrouth et Bucarest. Il a jugé que la présence des compagnies libanaises et mixtes en Roumanie constituait « un capital extrêmement important, car il nous permet dorénavant de créer, former et encourager des projets (...) dans le domaine des infrastructures, de l’énergie, des transports et du développement immobilier ». Interrogé, à sa grande surprise, sur la « feuille de route » destinée au règlement du conflit israélo-palestinien, Adrian Nastase a affirmé qu’il était « important » pour la Roumanie « de dire que nous appuyons » cette « feuille de route ». Qu’il est important d’encourager l’opération de paix au Proche-Orient, et notamment « les idées européennes, celles qui visent, notamment, à inscrire les problèmes du Liban dans un cadre bien plus large ».
Enfin, le Premier ministre roumain, toujours accompagné des membres de sa délégation, ainsi que du ministre de l’Environnement, Farès Boueiz, a été reçu par le président de la Chambre, Nabih Berry. Avec lequel il a continué d’évoquer les investissements dans chacun des deux pays.
Le chef de l’État, Émile Lahoud, s’est déclaré satisfait de l’évolution des relations libano-roumaines et des progrès réalisés à tous les niveaux entre Beyrouth et Bucarest – notamment sur les plans économique et politique, jugeant extrêmement positive la création d’une commission ministérielle chargée d’activer ou de réactiver les accords signés entre les deux pays.Le...