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INAUGURATION Rétrospective au musée Sursock Moustapha Farroukh, un siècle et deux ans déjà... (photo)
Par EL-HAGE ANNE-MARIE, le 09 février 2003 à 00h00
« Il ne sera pas interdit au visiteur nostalgique de rêver des temps révolus en contemplant l’œuvre multiple de Moustafa Farroukh. » Cette citation de Loutfalla Melki, conservateur du musée Sursock, résume parfaitement le sentiment bizarre qui étreint le spectateur passant en revue les différentes œuvres picturales exposées jusqu’au 8 mars au musée Nicolas Sursock. Cette rétrospective, marquant le 101e anniversaire de la naissance de l’artiste beyrouthin, a été inaugurée hier, en début de soirée, par M. et Mme Rafic Hariri, le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, Mgr Audeh, Hani Moustafa Farroukh et un très grand nombre de personnalités de divers milieux (politiques, artistiques, intellectuels, etc.). Moustafa Farroukh (1901-1957), un des pionniers de la peinture libanaise, a visiblement peint des sujets non seulement différents, mais aussi et surtout très contrastés. Sur les cimaises du musée Sursock se côtoient avec le plus grand naturel keffiyehs de paysans tatoués et tarbouches écarlates de bourgeois gentilshommes, nus flamboyants et femmes voilées, trottoir parisien et vue surplombante de Aïn el-Mraysseh, temple de Bacchus à Baalbeck et basilique Saint-Pierre de Rome. L’exposition, qui comporte 165 œuvres, est agencée de manière classique, chronologique. Elle s’ouvre sur un portrait de Mohammad Ali Beyhum (1915) et se clôt sur un autoportrait, son dernier, réalisé en 1956, un an avant son décès. Entre ces deux pôles, les périodes d’apprentissage, de formation et de voyages des années 20 ; la période d’épanouissement et de maturité des années 1930-1940 ; et la dernière période enfin qui va de 1950 à 1956, « période d’intense activité, malgré les atteintes de la maladie, qui amorce le rayonnement de l’œuvre trop tôt interrompue par la mort », indique Sylvia Agémian, conservateur adjoint du musée, dans le catalogue de l’exposition. Ce dernier comporte en outre différents témoignages de critiques libanais et, en primeur, un texte de Moustafa Farroukh himself qui expliquait, en 1951, comment contempler une œuvre picturale. Les toiles de l’artiste exposées sont tirées d’une cinquantaine de collections privées, dont, principalement, celle de son fils, Hani. Sans oublier quelques trésors de la Bibliothèque nationale. Et les documents manuscrits de l’artiste, dont trois caricatures parodiant les services de l’ordre de l’époque et les élections. Portraitiste, paysagiste, témoin de son époque, certes, l’artiste savait aussi être piquant. Une exposition qui a pour ambition de faire retrouver un certain esprit de Beyrouth que symbolise l’œuvre de Farroukh. Comme l’a noté M. Melki, il s’agit de « l’ardeur d’un idéal que rien ne décourage, et la détermination à rechercher l’excellence, particulièrement dans la beauté de l’être et des choses ». Jusqu’au 8 mars. M.G.H.
« Il ne sera pas interdit au visiteur nostalgique de rêver des temps révolus en contemplant l’œuvre multiple de Moustafa Farroukh. » Cette citation de Loutfalla Melki, conservateur du musée Sursock, résume parfaitement le sentiment bizarre qui étreint le spectateur passant en revue les différentes œuvres picturales exposées jusqu’au 8 mars au musée Nicolas Sursock. Cette rétrospective, marquant le 101e anniversaire de la naissance de l’artiste beyrouthin, a été inaugurée hier, en début de soirée, par M. et Mme Rafic Hariri, le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, Mgr Audeh, Hani Moustafa Farroukh et un très grand nombre de personnalités de divers milieux (politiques, artistiques, intellectuels, etc.). Moustafa Farroukh (1901-1957), un des pionniers de la peinture libanaise, a visiblement peint des sujets non...