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Les films à la télé Une longue liste de disparus dans des films remarquables!(photos)
Par PLISSON Alain, le 08 février 2003 à 00h00
Ils ont marqué leur génération ou plus généralement le cinéma de leur temps. Cette semaine vous permettra de les retrouver dans tout leur éclat, qu’il s’agisse d’Elvis Presley, «The King», dans «Viva Las Vegas» de Virginia Maye, ou de George Raft dans «Jet Over the Atlantic», de la fragile Natalie Wood victime d’un accident mortel en pleine jeunesse dans le chef-d’œuvre d’Élia Kazan «Splendor in the Grass», de la sublime Vivien Leigh, avec Robert Taylor, dans un autre chef-d’œuvre, «Waterloo Bridge», de Rex Harrison, George C. Scott et Ingrid Bergman dans «The Yellow Royce Rolls». Mais ne négligez pas pour autant la performance de Robin Williams dans «Being Human», laissez-vous émouvoir par «The English Patient» et succombez au charme d’un couple romantique: Tom Hanks et Meg Ryan dans «You’ve Got Mail». Robin Williams s’est souvent illustré, avec plus ou moins de bonheur, dans des films sortant des sentiers battus. Il a remporté quelques beaux succès et aussi quelques échecs cuisants, le tout entrecoupé par une prestation à Oscar... On reconnaîtra donc à Being Human, d’une part le bénéfice de l’originalité et d’autre part la chance donnée à l’acteur de se distinguer, non pas dans un seul rôle, mais dans cinq rôles différents. En effet, le film que Bill Forsyth a écrit et réalisé se compose de cinq histoires qui s’étalent sur une période de 10000 ans. Theresa Russell assume le fil conducteur en assumant la narration de ces cinq histoires qui ont en commun le fait que dans chacune d’elles le personnage incarné par Robin Williams est lié cosmiquement aux autres personnages. Et tout au long de ce film, ces 5 personnages vont lutter et souffrir sans vraiment réussir à trouver le bonheur. Robin Williams rend l’entreprise intéressante car c’est un plaisir que de le voir s’investir ainsi. Il est entouré par une solide équipe formée de John Torturro, Anna Galiena, Vincent d’Onofrio, Hector Elizondo, Lorraine Bracco et Lindsay Crouse. C’est tout dire! Diffusion samedi à 01h00 sur Future TV C’est décidément la soirée des disparus... Après Jack Lemmon et Walter Matthau à l’affiche de Grumpy Old Men diffusé en début de soirée, voici, sur la même chaîne, un autre grand disparu, l’idole chantante des années 60, Elvis Presley, dans Viva Las Vegas de George Sidney. Mis à part Jailhouse Rock de Richard Thorpe et Flaming Star de Don Siegel, les films d’Elvis Presley ont presque tous souffert de leur sujet et de la faiblesse de leur scénario. Viva Las Vegas n’échappe pas à la règle et, comme toujours, tout tient alors à la mise en scène. Par bonheur, Georges Sidney n’est pas n’importe qui et les amateurs n’ont pas oublié Scaramouche, joyau du film de cape et d’épée, et Les Trois mousquetaires (version Gene Kelly). Revue par Sidney, la banale intrigue du film n’est pas plus qu’un prétexte, et le goût de Sidney se retrouve notamment dans la manière dont sont introduites les chansons d’Elvis Presley. Lorsque ce dernier chante à Ann Margret en train de se changer The Lady Love Me ou attaque l’entraînant Viva Las Vegas, le film échappe d’un coup à la médiocrité de son scénario et il ne reste plus qu’à admirer le choix des couleurs, le dynamisme de la séduisante Ann Margret et Elvis Presley lui-même dont l’interprétation de C’mon Everybody est splendide... Diffusion lundi à minuit sur LBCI Encore une belle liste de disparus avec Jet Over the Atlantic, la plupart des interprètes du film n’étant plus! Durant les années 60, les films catastrophes firent les beaux jours du cinéma américain. Le procédé était fort simple: mettre une série de vedettes (généralement des gloires du passé) dans une situation catastrophique et essayer d’en sauver certaines. C’est ainsi que Guy Madison, Virginia Mayo, Ilona Massey, George Raft, Margaret Lindsay ou George MacCready se retrouvent faisant le voyage au-dessus de l’Atlantique dans un jet, sous la direction de Byron Haskin qui avait déjà réalisé War of the Worlds (la guerre des mondes). Donc dans Jet Over the Atlantic la catastrophe consistait dans la présence d’une bombe qui explosait à bord de l’appareil. Et alors que l’avion était destiné à s’écraser, un valeureux pilote qui avait été renvoyé de l’aviation militaire pour des raisons qui seront élucidées prend en charge l’appareil dont le capitaine a été tué et le ramènera à bon port. Ce qui lui vaudra de retrouver son poste, à la suite de cet acte héroïque et de trouver l’amour également... Que peut-on exiger de plus? C’est cousu de fil blanc, mais à partir du moment où l’on accepte tous les clichés du scénario, le résultat est divertissant... Diffusion lundi à 01h00 sur Future TV Waterloo Bridge est l’un des mélodrames les plus flamboyants des années 40, illuminé par la grâce fragile de Vivien Leigh. Sur le pont de Waterloo, en plein bombardement aérien, Myra (Vivien Leigh) fait la connaissance d’un splendide officier (Robert Taylor). Coup de foudre. Mais la guerre survient. Le commandant doit partir. À cause d’une suite de hasards malheureux, les deux amants ne peuvent se marier avant le départ de Roy au champ d’honneur. Renvoyée de chez la terrible Olga Kirowa, chez qui elle était ballerine, sans argent et croyant l’homme de sa vie disparu, Myra sombre dans la prostitution. Elle pourra bien retrouver Roy, au détour d’une gare. Le malheur l’a trop meurtrie, elle se sent indigne, maintenant, de la vie fastueuse qu’il lui propose dans l’accueillant manoir d’Écosse. Sur le pont de Waterloo où ils se sont rencontrés, plutôt que d’avouer la vérité, Myra préfère se suicider. Un chef-d’œuvre. Le mélodrame hollywoodien élevé à l’incandescence morbide de la tragédie grecque. Sans nom et avec ce prénom venu d’ailleurs, Myra la danseuse orpheline est, en effet, la figure idéale du malheur. Les lieux-clés du film sont les endroits d’imprévisibles départs: un pont, une gare. Sous la finesse, la beauté fragile de Vivien Leigh, c’est tout l’éphémère de la vie qui se lit. Qu’elle danse, semble heureuse ou sourit, Myra sait que les choses se terminent toujours mal et que la fatalité a fait d’elle l’image de la mort. Mais elle se tait. Dans le brouillard oppressant (magnifiquement reconstitué en studio), on ignorera tout, jusqu’au bout, de son passé. La bienveillance lumineuse de Roy tentera vainement de sauver cet être en détresse. Comme dans les plus grands films, l’enjeu de Waterloo Bridge est le combat entêtant jusqu’au suicide, de l’obscurité et de la lumière, du destin et de la liberté. Une des scènes d’anthologie n’est-elle pas cette valse au «cabaret des chandelles», où la passion s’éveille au fil des candélabres qui s’éteignent? Ce grand confectionneur de cinéma que fut le vétéran Mervyn Leroy a signé là sa plus belle réussite. Le dialogue se joue du non-dit avec une émotion rare; la mise en scène, d’une précision toute théâtrale, enferme les comédiens dans des situations suffisamment fortes pour leur éviter toute redondance. C’est la tradition du cinéma muet mise au service du parlant: les scènes les plus envoûtantes sont silencieuses et l’essentiel s’y joue entre l’ombre et la lumière. Et puis, il y a Vivien Leigh. Ce regard trop clair, trop ouvert, d’un éclat proche de la folie; rien que ce battement de paupières, ou cette lèvre qui, imperceptiblement, frémit. Il faut la voir lire dans le journal la mort de Roy, ou décider la sienne sous les phares vertigineux des camions qui passent. Elle est sublime. Diffusion mercredi à minuit sur LBCI Une comédie laborieuse: c’est la seule façon de justifier Under the Hula Moon de Jeff Celentano avec Stephen Baldwin et Christopher Penn. Le premier est un repris de justice qui s’évade de prison et qui retrouve son frère qu’il avait perdu de vue depuis de nombreuses années. Ce dernier, un utopiste, habite en plein désert et travaille sur l’élaboration d’un écran solaire... La présence d’une jeune femme incarnée par Emily Lloyd pimente un brin cette aventure dont le scénario est l’œuvre du metteur en scène... Diffusion jeudi à minuit sur LBCI The English Patient d’Anthony Minghella a non seulement été couvert d’Oscars mais ce fut aussi un très gros succès commercial. Il faut dire que cette histoire dramatique et romanesque à la fois comportait tous les éléments d’une belle et tragique love story, défendue de plus par une belle brochette de comédiens. À la fin de la guerre, un égyptologue anglais, devenu amnésique après un grave accident d’avion, est soigné par une infirmière. La mémoire lui revient peu à peu. 1944, un biplan survole l’Afrique du Nord. À son bord une jeune femme et le pilote. L’avion est abattu... Quelques mois plus tard en Italie, on interroge un homme défiguré. Un officier anglais le questionne, cherchant à savoir s’il ne s’agit pas d’un soldat allemand. Mais l’individu est amnésique et gravement brûlé. Intriguée par ce drôle de personnage, Hana, une infirmière, décide de le prendre en charge. Lorsque le camp est bombardé et évacué, Hana emmène le blessé dans un monastère vide et s’installe avec lui. Peu après, son passé lui revient. Il s’appelle D’Almasy et est égyptologue. Il revoit son ami Geoffrey Clifton, alors qu’il lui présente son épouse Katherine. Quand Hana lui lit un texte mythologique, D’Almasy se souvient que Katherine, elle aussi, déclamait ce même texte dans le désert. Un mystérieux visiteur arrive au monastère... Adaptation souvent pesante et longuette d’un roman à succès, cette œuvre romanesque plaira surtout à ceux qui ont adoré Out of Africa ou Sur la route de Madison. Mais si Juliette Binoche force l’émotion, Ralph Fiennes n’a pas le charisme d’un Robert Redford. Diffusion vendredi à 21h30 sur Future TV La comédie sentimentale de la semaine s’intitule You’ve Got Mail, que Nora Euphron a réalisée en adaptant un chef-d’œuvre, The Shop Around the Corner tourné par Ernest Lubitsch dans les années 30. Dans cette nouvelle version, Tom Hanks et Meg Ryan forment un couple romantique à souhait! Un homme et une femme correspondent de façon anonyme via Internet. Sans se connaître ni se l’avouer, ils commencent à s’aimer. Mais il dirige un grand magasin de ventes de livres, alors qu’elle s’échine à faire vivre sa librairie de quartier. Kathleen Kelly attend que Frank, son compagnon, parte au travail pour cultiver son jardin secret: depuis quelques temps en effet, elle échange avec un inconnu une correspondance via Internet. Si leur relation épistolaire n’a rien d’intime, Kathleen commence à projeter sur son correspondant ses fantasmes les plus romantiques. Sa vie avec Frank, un journaliste militant qui déteste l’informatique, ronronne un peu. À l’autre bout, se trouve Joe Fox. Mais tous deux ignorent leur nom... La transposition du chef-d’œuvre de Lubitsch est un peu simplette, et le dénouement escamote avec désinvolture tous les problèmes économiques ou sociaux. Mais cette comédie conçue pour plaire y parviendra sans mal. Diffusion vendredi à 21h30 sur LBCI Encore un climat romanesque pour les amateurs du genre, avec une œuvre majeure d’Élia Kazan, Splendor in the Grass, un film à la fois cruel et bouleversant sur les amours de jeunesse. Le beau Bud et la jolie Deany ont l’un pour l’autre un goût violent. Mais la pression sociale, comme on dit aujourd’hui, les empêchera de s’appartenir et provoquera un beau gâchis. La jeune fille fera un long séjour en hôpital psychiatrique, son ami endurera, avant de trouver une autre douce compagne, tous les tourments de la solitude et du désespoir. Si Élia Kazan situe son film dans une petite ville du Kansas d’avant le krach économique de 1929, c’est qu’il peut ainsi montrer son vieil ennemi, le puritanisme américain – aujourd’hui encore bien vivant, mais camouflé sous des couleurs scintillantes – dans toute son arrogance, dans toute sa monstruosité. À visage découvert. Le personnage masculin est ici, comme dans toutes les œuvres de Kazan, un être faible qui trahit son idéal, son amour, pour trouver la paix. La foncière ambiguïté du cinéaste s’affirme ici de façon flagrante puisque son «héros» trouvera, au bout de ses peines, une femme aimante et presque aussi désirable que son idylle de jeunesse. Si, en dépit de ses personnages secondaires stéréotypés et de ses considérations psychanalytiques sommaires, ce film fait remonter en nous de grandes bouffées de mélancolie, c’est que ses interprètes, Natalie Wood et Warren Beatty, alors eux-mêmes en pleine adolescence, semblent avoir avec leur personnage une sorte de lien charnel. Et qu’Élia Kazan, grand prêtre de la mise en scène et grand maître es-perversité, réussit à nous faire croire que nos vies sont riches de saveur «pourvu qu’on ait la nostalgie». Diffusion vendredi à minuit sur Future TV La vedette de The Yellow Rolls-Royce d’Anthony Asquith est, comme son titre l’indique, une voiture. La Rolls-Royce en question sert de lien à trois histoires écrites par le grand dramaturge anglais Terence Rattigan. Dans la première histoire, interprétée par Rex Harrison, Jeanne Moreau et Edmund Purdom, la voiture sert de lieu de rendez-vous à une dame de la haute société anglaise qui retrouve là son amant, dans le parking d’un champ de courses où son mari passe le plus clair de son temps... Dans la seconde histoire, la Rolls Royce est devenue la propriété d’un mafioso américain et cette fois la maîtresse de ce dernier tombe follement amoureuse du séduisant chauffeur italien qu’il a engagé. George C. Scott est le mafieu, Shirley MacLaine sa maîtresse et Alain Delon, le bel italien. Enfin, dans la troisième histoire, une excentrique millionnaire américaine, devenue propriétaire de la voiture, va convoyer à travers les montagnes d’Albanie un beau révolutionnaire dont elle s’est éprise. Ingrid Bergman est l’américaine et Omar Sharif, le révolutionnaire. L’ensemble ne prête pas à conséquence et les histoires sont bien minces. Mais qu’importe, la réalisation est un petit bijou d’élégance et l’humour britannique de Terence Rattigan fait mouche à tous les coups. Diffusion vendredi à minuit sur LBCI L’ACTUALITÉ Pour la liberté Christine Ockrent confesse avoir eu «un premier mouvement de recul. Mais pour une fois que la violence est utilisée pour une bonne cause...». Avec Guillaume Durand et Emmanuel Chain, elle a accepté de «jouer» les journalistes assassinés dans une campagne de Reporters sans frontières. Le slogan «N’attendez pas qu’on vous prive de l’information pour la défendre» accompagne des photos choc. «Si nous avions pris des images de journalistes colombiens ou russes assassinés, personne ne se retournerait», explique Robert Ménard, de RSF. 25 journalistes ont été tués dans le monde cette année, 540 depuis dix ans. «Notre boulot est de déranger l’opinion», affirme Ménard.
Ils ont marqué leur génération ou plus généralement le cinéma de leur temps. Cette semaine vous permettra de les retrouver dans tout leur éclat, qu’il s’agisse d’Elvis Presley, «The King», dans «Viva Las Vegas» de Virginia Maye, ou de George Raft dans «Jet Over the Atlantic», de la fragile Natalie Wood victime d’un accident mortel en pleine jeunesse dans le chef-d’œuvre d’Élia Kazan «Splendor in the Grass», de la sublime Vivien Leigh, avec Robert Taylor, dans un autre chef-d’œuvre, «Waterloo Bridge», de Rex Harrison, George C. Scott et Ingrid Bergman dans «The Yellow Royce Rolls». Mais ne négligez pas pour autant la performance de Robin Williams dans «Being Human», laissez-vous émouvoir par «The English Patient» et succombez au charme d’un couple romantique: Tom Hanks et Meg Ryan dans...