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Les films à la télé La semaine du western avec deux chefs-d’œuvre: «Rio Bravo» et «The Searchers» (photos)

Deux œuvres exceptionnelles dominent la semaine: «Rio Bravo», de Howard Hawks, et «The Searchers», de John Ford. Deux chefs-d’œuvre. Deux westerns. Un genre qui n’est peut-être pas au goût de tous, mais comment rester indifférents devant une telle qualité formelle? Tous les autres films proposés cette semaine ne supportent pas la comparaison, d’autant plus qu’il n’y a rien que des produits sans grand intérêt, si ce n’est «Snake Eyes», un brillant exercice de suspense de Brian De Palma. Le populaire Billy Cristal sait engendrer la bonne humeur. C’est évident dans My Giant de Michael Lehmann, dont il a écrit le scénario en compagnie de David Seltzer. Un imprésario au petit pied entraîne en Amérique un Roumain gigantesque dans l’espoir qu’il crèvera le grand écran. À des lieues de sa famille, Sam, un agent artistique, sillonne la Roumanie pour suivre les premiers pas devant la caméra de Justin Allen, son poulain. Mais sur le tournage, Justin le vire. Furieux, Sam repart sous la pluie, mais son auto dérape et s’enfonce dans une rivière. Croyant sa dernière heure arrivée, il a le temps de voir deux mains immenses descendre du ciel, puis il s’évanouit. À son réveil, dans un monastère, Sam s’imagine avoir rencontré Dieu, jusqu’à ce qu’il tombe sur Maximus... Quand Billy Cristal se pique de raconter l’épopée d’un gentil géant chez l’Oncle Sam, ça n’a rien de drôle ni de magique. Passé un clin d’œil à King Kong, l’histoire de Maximus sombre pour toujours dans la grande marmite aux bons sentiments. Diffusion lundi à 20h30 sur LBCI Dire que Rio Bravo est l’un des plus grands westerns de l’histoire du cinéma, un véritable chef-d’œuvre et l’un des films majeurs de Howard Hawks est une évidence. Cette perfection vient du fait que le metteur en scène a refusé toutes les outrances dont le western contemporain est si prodigue. C’est l’histoire d’un shériff face à une bande de hors-la-loi. Nous l’avons vu mille fois. Les personnages: l’ivrogne qui se rachète au combat, le jeune «pied tendre» et le vieux roublard, nous les connaissons aussi. La danseuse de saloon au grand cœur, également. Quant au décor, c’est celui de cette ville «westernienne» dont nous avons tant de fois arpenté la rue principale. Mais rarement tous ces éléments et tous ces personnages ont été réunis avec une telle justesse et une telle beauté. Film sur l’amitié, film sur l’amour et parabole sur la violence et la peur, Rio Bravo est tout en même temps. Un joyau! Diffusion lundi à 01h00 sur Future TV Neil Simon a été le roi de la comédie à l’américaine sur les scènes de Broadway et Herbert Ross a été son respectueux serviteur à l’écran. C’est le fruit de cette collaboration qui est à la base de The Sunshine Boys, transposition à l’écran de ce qui avait été un succès théâtral. L’occasion pour Neil Simon de décrire, avec une certaine ironie, un monde qu’il connaît bien, celui du show-business. Les Sunshine Boys du titre sont un tandem comique qui a connu son heure de gloire. Mais la haine que se portaient les deux membres du team a fini par avoir raison de leur association. Les années passent: ils sont l’un et l’autre tombés dans l’oubli lorsqu’un producteur de télévision a l’idée de leur demander de recomposer leur tandem pour une émission. Devant faire face à une situation financière désastreuse, les partenaires d’hier acceptent la proposition mais la haine ne s’est pas étreinte et la bataille des égos reprend de plus belle... Walter Matthau et Edward Burns s’en donnent à cœur joie, et c’est à eux que l’on doit les meilleurs moments de cette comédie conventionnelle dans le fond comme dans la forme. Diffusion lundi à minuit sur LBCI Il faut une bonne dose de crédulité pour accepter le postulat de départ de Dark Angel de Craig R. Baxley. Talec, un géant, extraterrestre à visage humain, arrive sur Terre pour voler des stupéfiants détenus par des trafiquants, afin d’organiser son propre trafic. Talec injecte des overdoses à d’innocentes victimes, car elles secrètent alors une substance hallucinogène qui fait fureur sur sa planète... Mais Jack Caine, un policier efficace et impétueux, aux méthodes peu orthodoxes mais radicales, flanqué pour l’occasion d’un coéquipier dénommé Lawrence Smith (Brian Benben) tiré à quatre épingles, recherche Talec avec d’autant plus d’ardeur, que l’un de ses collèges vient d’être abattu. Dans cette comédie, course-poursuite, ponctuée d’explosions, de rebondissements et de morts violentes, l’ancien champion de karaté, Dolph Lundgren, joue le gros bras aux côtés de Brian Benben. Diffusion mardi à minuit sur LBCI Next of Kin, de Joh Irvin, a été tourné à une époque où Liam Neeson, Bill Paxton, Helen Hunt et Adam Baldwin devaient tirer le diable par la queue. Car comment expliquer autrement leur présence dans ce petit polar, tourné à la va-vite sur un scénario dénué de toute originalité. Jugez-en: le jeune Gerald Gates a été assassiné par John Isabella, un mafioso de Chicago. Truman et Briar, ses deux frères, vont réagir chacun à leur manière. Truman est policier et il cherche depuis longtemps le moyen de coincer Isabella. Patient et méthodique, il veut attendre de posséder des preuves pour mettre le gangster sous les verrous. Briar, l’aîné, de tempérament violent, souhaite assouvir sa vengeance de façon expéditive. Truman tente de le freiner. Il lui propose de l’aider dans son enquête, mais Briar préfère agir seul... Diffusion mercredi à 21h30 sur LBCI Avec Rio Bravo, voici un autre chef-d’œuvre de western, The Searchers, un des joyaux de John Ford. Le Texas, en 1868. Des Indiens Comanches attaquent la ferme d’Aaron Edwards. Ils le massacrent, ainsi que sa famille, épargnant uniquement la petite Debbie, qu’ils emmènent avec eux. Ethan Edwards, le frère d’Aaron, jure de venger les victimes et de sauver Debbie. Pendant des mois, des années, aidé par Martin Pawley, il recherche sa nièce. Lorsqu’il la retrouve enfin, il découvre avec horreur qu’elle est devenue la femme d’un chef indien... The Searchers brasse les grands thèmes du western: le racisme, le problème des prisonniers blancs, les guerres indiennes, avec leur cortège de massacres de part et d’autre; mais Ford s’est surtout attaché à son héros, à cet «homme seul» qui, pendant plus de dix ans, va inlassablement chercher sa nièce. Dès les premiers instants du film, dès que cette porte s’ouvre, soudain, sur le fabuleux paysage de Monument Valley, on pressent que The Searchers sera une des œuvres majeures de John Ford. Ceux qui, par incompétence ou parti pris, n’ont cru déceler en lui qu’un cinéaste belliciste, et parfois même raciste, devraient voir ou revoir The Searchers. Ils y découvriraient la tendresse et l’humanité d’un grand réalisateur, qui n’a pas attendu que cela devienne une mode pour dénoncer l’horreur fratricide des guerres indiennes et (voir Les Cheyennes) l’abjection du génocide des Indiens par l’armée et les profiteurs. Diffusion mercredi à 01h00 sur Future TV Il y a dans Snake Eyes de Brian De Palma un formidable suspense que distille avec un art consommé un metteur en scène au mieux de sa forme. Alors qu’au dehors la tempête se déchaîne, les arènes d’Atlantic City abritent 14000 personnes agglutinées autour du ring où Lincoln Tyler va boxer contre un certain Ruiz. Dans ce climat de fièvre, l’inspecteur Rick Santoro, magouilleur patenté, est comme un poisson dans l’eau. Contrairement à son vieux copain, l’amiral Kevin Dunne qui assure la sécurité d’un spectateur de marque, le ministre de la Défense Charles Kirkland. Et pourtant, malgré toutes les mesures de sécurité, le ministre est abattu. Tout va se jouer dans ce huis clos du stade, fermé au monde extérieur afin de ne pas laisser filer le meurtrier. De ce combat entre le Bien et le Mal, on retiendra moins l’intrigue policière proprement dite que la trajectoire de deux amis d’enfance auxquels Nicolas Cage et Gary Sinise prêtent leur talent. Ils sont remarquables. Diffusion jeudi à 21h30 sur Future TV Tarzan pointe le bout de son nez dans ce film hybride que John Derek tourna pour les beaux yeux de sa femme Bo Derek. C’est dire que cette énième mouture de la grande légende du XXe siècle ne manque pas d’allusions érotiques, ce qui, bien entendu, a pour effet de moderniser quelque peu le récit. Même si le lion de la MGM apparaît, au début du générique, rugissant comme Tarzan, le film n’a rien d’iconoclaste, tout au plus se permet-il quelques clins d’œil destinés sans doute à désamorcer les éventuelles remises en cause de son existence. Mais on ne peut pas non plus parler véritablement d’hommage à la mythologie cinématographique de Tarzan. Il s’agit tout simplement d’un film de plus, avec ses variantes propres, et d’un parmi les plus mauvais. Diffusion jeudi à minuit sur LBCI PORTRAIT Alain Delon: Top TV!Professionnellement, l’année 2002 a été un bon cru pour Delon. Son retour percutant sur le petit écran dans la peau du flic marseillais Fabio Montale a été suivi par douze millions de téléspectateurs dès la première diffusion. Un record historique pour TF1 qui, malheureusement, perdra l’acteur en route quand il décidera de partir pour France 2! Détail émouvant: dans la série, le petit Alain-Fabien donne la réplique à son père. À 67 ans, il fait toujours fantasmer fans et producteurs. S’il a clairement affirmé qu’il ne paraîtrait plus au cinéma («à moins de donner la réplique à Marlon Brando...»), il ne boude pas la télévision. Après le succès de Fabio Montale, il se glissera à nouveau dans la peau d’un flic avec la mini-série Franck Riva sur France 2 et jouera dans une adaptation du Lion de Kessel. Les enchaînés Cela a dû vous arriver: la panique, le séisme, la catastrophe! Vous êtes en train de suivre une émission, soudain, plus rien! Vous zappez frénétiquement. En vain. C’est partout pareil, programme minimum unique. De la neige, rien que de la neige. Vous êtes devenu un skieur égaré sur l’immensité blanche (ma neige était plutôt grise) cherchant un refuge, une fumée, une cheminée. C’est terrifiant, cette absence soudaine. Premier réflexe, un peu égoïste: si ça dure, qu’est-ce que je vais devenir? C’est le chômage technique. De quoi parlerai-je dans ma prochaine rubrique? Faudra-t-il qu’on mette de la neige à la place de mes mots? On m’aime bien à L’Orient-Le Jour, mais dans la limite du raisonnable. Appeler un ami? Voilà la solution pour savoir si je suis seul dans mon cas. Ailleurs, il y en a un qui suit les déhanchements de Haïfa et un autre la diarrhée verbale de Micho. Je retourne mon appareil qui est bien plus joli de l’autre côté, comme l’a dit Boris Vian. Le fouillis de câbles est en place. Tout est branché chez moi. Et voilà déjà douze minutes que cela dure. C’est long, douze minutes sans football. À ma place, certains auraient déjà sombré dans la schizophrénie. Moi je tiens encore le coup. À partir du moment où il n’y a ni Ronaldo, ni Zizou sur le terrain. Bref, j’ai laissé le téléviseur allumé où tombe toujours la neige avec un souffle en fond sonore. C’est mieux que rien, ça fait quand même une présence. Vais-je appeler le dépanneur? À cette heure-là, il doit être dans les bras de Morphée. Acheter un nouveau poste? Avec la TVA, moi je réfléchis à dix fois avant de m’investir. Bref, c’est insoutenable. D’autant que mes yeux commencent à me picoter et que je n’ai plus, depuis belle lurette, de lunettes de ski. Vingt minutes se sont écoulées. Ouvrir un livre? Je n’ai sous la main que le dernier Christine Deforges qui m’a été offert à Noël et que je n’ai pas encore feuilleté. Autant sortir! Je suis allé au cinéma pour découvrir qu’on ne jouait que des téléfilms... Je me suis (presque) cru à la maison, les pantoufles en moins! En rentrant chez moi, j’ai appuyé sur «on» et, miracle, tout est rentré dans l’ordre. J’avais retrouvé mes chaînes. Tout à l’heure, j’étais déchaîné. Quel bonheur d’être à nouveau enchaîné! Alain PLISSON P.S.: Les enchaînés (titre français de Notorious), film d’Alfred Hitchcock avec Cary Grant et Ingrid Bergman. RUBRIQUE RÉALISÉE PAR Alain Plisson
Deux œuvres exceptionnelles dominent la semaine: «Rio Bravo», de Howard Hawks, et «The Searchers», de John Ford. Deux chefs-d’œuvre. Deux westerns. Un genre qui n’est peut-être pas au goût de tous, mais comment rester indifférents devant une telle qualité formelle? Tous les autres films proposés cette semaine ne supportent pas la comparaison, d’autant plus qu’il n’y a rien que des produits sans grand intérêt, si ce n’est «Snake Eyes», un brillant exercice de suspense de Brian De Palma. Le populaire Billy Cristal sait engendrer la bonne humeur. C’est évident dans My Giant de Michael Lehmann, dont il a écrit le scénario en compagnie de David Seltzer. Un imprésario au petit pied entraîne en Amérique un Roumain gigantesque dans l’espoir qu’il crèvera le grand écran. À des lieues de sa famille, Sam,...