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Les films à la télé La vie en noir... la vie en rose

La vie en noir, c’est le sort réservé aux amants maudits de « Ascenseur pour l’échafaud » qui ne réaliseront pas le crime parfait mais qui vaudront à son auteur, Louis Malle, le prix Louis Delluc pour son premier film. Les choses ne vont pas mieux pour Gary Cooper, menacé de lynchage dans « The Hanging Tree », ou pour Jane Wyman dans « Miracle in The Rain », ni pour Maurice Ronet qui planifie son suicide dans « Le feu follet ». Mais au milieu de cette morosité – de qualité cependant, puisque tous ces films-là méritent votre attention –, il y aura l’occasion de vous divertir avec «Dave» ou « The Man Who Came To Diner » et surtout avec « La traversée de Paris », même si le rire est ici teinté de cynisme. Un western... Le genre se fait si rare que la diffusion de The Hanging Tree de Delmer Daves devrait ravir les inconditionnels du genre. Le Montana, dans la seconde partie du XIXe siècle. Le docteur Joe Frail s’installe dans le village de Skull Creek dont les habitants sont des chercheurs d’or. Il recueille le jeune Rune, qui a été blessé, alors qu’il cherchait à voler quelques pépites. Il accepte de le soigner, à condition que le garçon lui serve de domestique. Une diligence est attaquée. Tous les voyageurs, à l’exception d’Elizabeth Mahler, devenue aveugle, sont tués... C’est un très curieux western qu’a signé ici Delmer Daves. Le décor est celui, très classique, d’un village de chercheurs d’or avec ses haines, ses jalousies et ses passions. Mais la manière dont celles-ci sont décrites donne au film un aspect inhabituel, comme si Tennessee Williams ou William Faulkner par exemple avaient réécrit cette histoire. Les rapports qui s’établissent entre Frail et Rune, son «domestique», et entre Frail et Elizabeth, sa patiente aveugle, sont beaucoup plus riches que dans la plupart des westerns. Il flotte dans ce film une étrange odeur de mort. Cette communauté de chercheurs d’or n’est plus la sympathique bourgade turbulente de tant de westerns mais un lieu où règne l’envie et où le meurtre devient bientôt la meilleure manière de régler un conflit. La gêne que l’on peut éprouver devant ce western inhabituel est augmentée encore par le choix des acteurs. Face à Gary Cooper dont la présence est elle-même un symbole, Daves réunit Maria Schell, Karl Malden et Ben Piazza dont les personnalités sont ici – vous le découvrirez – très surprenantes. The Hanging Tree annonce la grande mutation du western hollywoodien qui va se voir remplacé quelques années plus tard par son homologue italien... Diffusion samedi à 01h00 sur Future TV Ascenseur pour l’échafaud, premier film de Louis Malle, lui valut d’emblée la gloire et le prix Louis Delluc. Il fit de Jeanne Moreau et de Maurice Ronet des vedettes. D’une cabine publique, Florence Carala appelle son amant, Julien Tavernier. À mots couverts, elle l’encourage à accomplir l’acte qu’ils ont décidé ensemble. Elle lui donne rendez-vous, «quand tout sera fini», dans un café du boulevard Haussmann. Il est presque sept heures, un samedi soir. Julien se trouve dans son bureau de la société Carala. Le mari de Florence, Simon, est à l’étage au-dessus. Il va partir pour la Suisse. Avec une corde et un grappin, Julien monte par le balcon, c’est un ancien parachutiste rompu aux exercices physiques. Il s’introduit dans le bureau de Carala et l’abat d’un coup de revolver. Il ne reste plus qu’à camoufler le crime en suicide... Seulement voilà, au moment de quitter l’immeuble, Julien est coincé dans l’ascenseur tandis que Florence attend au dehors... Un classique du film noir français avec, en bonus, une bande-son improvisée par Miles Davis. Diffusion lundi à 11h15 et mardi à 15h15 sur TV5 Encore un film sur un président des États-Unis. Mais ici pas question de «Watergate» ou autres magouilles électorales. Dave d’Ivan Reitman joue la carte de la comédie, à partir d’une histoire qui n’est pas sans rappeler celle de Prisoner of Zenda, avec la substitution du personnage principal par un autre. Le président des États-Unis, Bill Mitchell, est un grand séducteur. Afin d’honorer ses nombreux rendez-vous galants, il a pris l’habitude d’engager un sosie pour le représenter lors de certaines visites officielles. Ainsi, moyennant finance, Dave Kovic, patron d’une agence d’intérim, accepte de jouer la doublure avec zèle et fierté. Jusqu’au jour où le vrai président est victime d’une embolie cérébrale. Tandis qu’il se trouve dans le coma, la CIA, dans le plus grand secret, somme alors Dave de le remplacer réellement. Mais Dave finit par se prendre au jeu du pouvoir et refuse de se laisser manipuler. Il installe sa propre politique et engage des réformes... Une interprétation plutôt comique de Kevin Kline aux côtés de la ravissante Sigourney Weaver. Une grande farce, certes naïve, mais pleine de rebondissements. Une satire des milieux politiques menée tambour battant par l’auteur des deux Ghostbusters. Diffusion lundi à 20h30 sur LBCI Dix ans après avoir gagné un Oscar pour Johnny Belinda, Jane Wyman trouva le plus beau rôle de sa carrière avec Miracle in The Rain de Rudolph Maté. Elle incarne une secrétaire qui travaille dans une société new-yorkaise. Elle vit seule et, comme elle n’a rien pour plaire, n’a pas d’homme dans sa vie. Un soir de pluie, elle rencontre un jeune militaire du Tennessee, de passage à New York avant de s’embarquer pour le front du Pacifique. Nous sommes en pleine guerre durant les années 40. Ils connaîtront une brève idylle d’un soir. Peu de temps après son départ, elle apprend sa mort. Elle tombe gravement malade et, un soir de pluie, elle sort de chez elle et, court vers l’église de Saint-Patrick où son amoureux se «matérialise»... Miraculeusement! D’où le titre du film. Cet aperçu du scénario vous donnera peut-être l’impression qu’il s’agit d’un mélodrame larmoyant. Pas du tout. Le sujet est triaté avec une grande pudeur par Rudolph Maté, qui évite tous les pièges du sentimentalisme. Il faut dire que le scénario n’est pas dû au premier venu, mais au grand dramaturge Ben Hecht. Le décor naturel de New York, où fut tourné en grande partie le film, et l’image en noir et blanc ajoutent une touche de réalisme à ce film sentimental. Diffusion lundi à 01h00 sur Future TV Encore un grand succès du cinéma français des années 50: La traversée de Paris de Claude Autant-Lara, avec Jean Gabin et Bourvil. En 1943, Martin, chauffeur de taxi parisien en chômage, transporte clandestinement de la viande destinée au marché noir, pour le compte de Jambier, un épicier de la rue Poliveau. Son auxiliaire ayant été arrêté, Martin s’assure l’aide d’un certain Grandgil (qu’il a rencontré dans un restaurant) pour le transport urgent d’un cochon abattu et découpé dans la cave de Jambier. Grandgil a de drôles de manières. Il extorque à Jambier une somme plus importante que celle convenue. Puis Martin et Grandgil partent, chargés de quatre valises contenant les morceaux du cochon, qu’ils doivent livrer chez un boucher de la rue Lepic. La traversée de Paris, la nuit, est toute une aventure. Ce film – chronique du temps de l’occupation qui n’a pas été inspirée par la nostalgie rétro des années 70 – a su garder le ton cruel de la nouvelle de Marcel Aymé, dont il s’est inspiré. C’est la peinture la plus réaliste, la plus démystifiante qu’on ait faite alors d’une certaine mentalité française dans les années 40. Peur latente des occupants, obsession de la «bouffe», petits trafiquants du marché noir et lâcheté ordinaire: tout cela a été vrai, a été la conséquence de la guerre perdue et de la présence des Allemands sur le territoire français. Il faut préciser que Grandgil est un personnage non concerné par les événements, un artiste qui s’amuse à faire une expérience (il n’est pas question d’idéologie politique) et que Bourvil incarne le pauvre type écrasé par la vie, à la fois innocent et coupable, le «Français moyen» des temps difficiles. Diffusion mercredi à 19h15 et jeudi à 23h15 sur TV5 Le personnage de Jerry Stahl ne vous dit rien, et pour cause. C’est un scénariste de télévision très connu aux États-Unis, non seulement à cause de ses écrits mais de la manière scandaleuse dont il a longtemps vécu, avec un usage excessif de drogue qui lui permit de maintenir sa productivité professionnel alors qu’il passait ses nuits dans de folles parties à se ridiculiser et en agissant d’une manière tout à fait irresponsable envers la jeune Anglaise qu’il avait épousée. L’histoire est relatée à travers les confidences de Jerry à une femme de chambre dans un hôtel où il avait échoué. Le tout est, bien entendu, basé sur une autobiographie du scénariste qui d’ailleurs (et c’est cela une des curiosités de Permanent Midnight de David Veloz) apparaît dans le film où il incarne... un médecin! Ben Stiller s’en donne à cœur joie dans le rôle principal. À ses côtés, Elizabeth Hurley dans le rôle de sa femme. Diffusion mercredi à minuit sur LBCI Lorsque Bette Davis vit à la scène The Man Who Came To Dinner, elle parvint à convaincre les studios Warner d’en acquérir les droits afin d’en faire un film dont elle partagerait la vedette avec John Barrymore. La transaction coûta la coquette somme, à l’époque, de 250000 dollars. Malheureusement, dès le début du tournage, il fallut remplacer John Barrymore qui était incapable de retenir une ligne de son dialogue et il fut remplacé par Monty Wolley, qui avait créé le rôle à la scène. Ce fut un triomphe! Il faut dire que cette comédie signée George S. Kaufman et Moss Hart est désopilante de bout en bout, bien qu’elle fasse référence à des personnages de l’époque. Un critique de théâtre (Monty Wooley) est invité dans une famille à Ohio pour un dîner. Malheureusement, il fait une chute malheureuse et le voilà contraint de passer l’hiver dans un fauteuil roulant chez la famille en question, envahie par des visiteurs encombrants, des artistes comme Ann Sheridan, qui pastiche Gertrude Lawrence, Jimmy Durante qui pastiche Gracho Max et Reginald Gardiner en qui on reconnut Noël Coward. Très curieusement, c’est Bette Davis qui est le moins bien servie dans le rôle de la secrétaire du critique impotent. Tout le monde a l’air de s’amuser follement... Vous n’y résisterez pas! Diffusion mercredi à 01h00 sur Fututre TV Après Ascenseur pour l’échafaud, Le feu follet marque les retrouvailles de Louis Malle et de Maurice Ronet. Alain Leroy vient de passer une nuit avec Lydia, une amie de sa femme Dorothy restée à New York. Lydia cherche à le convaincre de divorcer. Avant de repartir pour les États-Unis, elle reconduit Alain à la clinique du docteur La Barbinais, où il est en cure de désintoxication alcoolique (c’était sa première sortie). Bien qu’il confie au docteur qu’il vit dans un état d’angoisse perpétuelle, Alain est considéré comme guéri. Il quitte la clinique et cherche à retrouver quelques amis d’autrefois.Dubourg s’est marié et embourgeoisé, Jeanne, une artiste, emmène Alain dans un atelier où se réunissent des drogués. Il ne le supporte pas. Et, au hasard d’autres rencontres, il se remet à boire. Écrit en 1931, le roman de Drieu La Rochelle s’inspirait du cas tragique du poète Jacques Rigaud. Louis Malle l’a replacé dans les années 60, avec quelques allusions aux événements contemporains. À ceci près, le film est bien le miroir d’un livre dont la qualité littéraire correspondait parfaitement au tempérament de Louis Malle. Le désespoir profond d’un homme qui a écrit sur la glace la date du 23 juillet (celle de sa mort), son errance de quarante-huit heures avant une fin inéluctable, est bien une tragédie et Le feu follet de Drieu. La Rochelle reste, ici, un «enfant du siècle» qui ne trouve plus sa place dans la société, s’enfonce dans l’angoisse morale et le désir d’autodestruction. Diffusion jeudi à 19h15 et vendredi à 23h20 sur TV5 Réalisé en pleine guerre par Clarence Brown, The Human Comedy était un film de circonstance. C’était, dit-on, le film préféré de M. Mayer et il fut accueilli avec émerveillement par la critique, bien que par-ci par-là on releva le côté ultrasentimental de l’adaptation par Howard Estabrook du roman de William Saroyan. Le film valut à ce dernier l’Oscar du meilleur scénario. L’action de ce film se déroule dans une petite ville américaine où une famille subit les contraintes de la guerre. Alors que les hommes sont au front, les femmes et les enfants continuent de vivre leur petit traintrain quotidien. Fay Bainter incarne la mère de cette famille modèle dont les enfants sont le jeune Jackie Jenkins, dont les taches de rousseur faisaient merveille, Donna Reed, Dorothy Morris et Marsha Hunt, les trois sœurs, et Mickey Rooney, le frère cadet. C’est indéniablement ce dernier qui tire la couverture à soi, et son interprétation est mémorable. On apercevra au détour d’une scène Robert Mitchum à ses débuts. Diffusion vendredi à minuit sur LBCI rrêt sur image Les chaînes du destin Le jour où la revue Vision disparut, je me dis – et je l’avais écrit à l’époque – que la francophonie avait été blessée et que cela faisait mal. Trois mois ont passé, depuis. Et si, aujourd’hui, je me sens un petit peu mieux, c’est parce que la nouvelle année m’a mis du baume sur le cœur avec la parution d’un nouveau magazine, en langue française, intitulé Télé, câble, cinéma. Non, je ne fais pas là de la publicité: c’est l’éthique journaliste qui me motive. Alors que l’équipe de Vision, découragée par ce que la francophonie ne lui apportait pas, avait jeté l’éponge, voici qu’un autre groupe relève, avec beaucoup de courage, et le gant et l’éponge. C’est tout dire. Pourquoi ce nouveau magazine? Pour combler une lacune. Comme vous le savez, les chaînes câblées sont de plus en plus nombreuses. Localement, il y a tous les 50m une boutique pour vous proposer des abonnements à des bouquets extrêmement variés. À des conditions aussi alléchantes qu’illusoires. Car pourquoi peut-on capter dans certaines régions des chaînes précises et pas dans d’autres? Tant mieux pour les uns, tant pis pour les autres. Pourquoi certaines chaînes disparaissent-elles du jour au lendemain de votre bouquet, sans explication? Chi lo sa! Pourquoi certaines images vous parviennent tremblotantes comme atteintes de Parkinson et d’autres pas? Votre distributeur vous dira qu’il n’est pas médecin. Bref, tout cela se fait dans une forme d’anarchie pour laquelle l’État n’est nullement responsable, à partir du moment où la «liberté» de pirater n’est pas menacée. Revenons donc à notre magazine qui vous propose, pour le mois à venir, la grille des stations câblées. Dans le domaine du divertissement (America Plus, Hollywood Channel, Paramount, Star World, Style, Land TV), dans celui des longs métrages cinématographiques (Cinema City, Ciné TV, Star Movies, Super Movies, TCM et Movie Channel), dans celui du documentaire (Animal Planet, Discovery, History Channel), pour les enfants (Cartoon Network, Disney Channel, Nickelodéon), sans oublier les programmes de TV5, pour l’Europe et pour l’Orient. Et puis: la cerise sur le gâteau. Vous pourrez aussi voir sur satellite la NTV. Mais cela, c’est une toute autre histoire... Alain PLISSON P.S.: Les chaînes du destin (No Man of Her Own) avec Barbara Stanwyck, John Lund.La vie en noir, c’est le sort réservé aux amants maudits de « Ascenseur pour l’échafaud » qui ne réaliseront pas le crime parfait mais qui vaudront à son auteur, Louis Malle, le prix Louis Delluc pour son premier film. Les choses ne vont pas mieux pour Gary Cooper, menacé de lynchage dans « The Hanging Tree », ou pour Jane Wyman dans « Miracle in The Rain », ni pour Maurice Ronet qui planifie son suicide dans « Le feu follet ». Mais au milieu de cette morosité – de qualité cependant, puisque tous ces films-là méritent votre attention –, il y aura l’occasion de vous divertir avec «Dave» ou « The Man Who Came To Diner » et surtout avec « La traversée de Paris », même si le rire est ici teinté de cynisme. Un western... Le genre se fait si rare que la diffusion de The Hanging Tree de Delmer Daves devrait ravir les inconditionnels du genre. Le Montana, dans la seconde partie du XIXe siècle. Le docteur Joe Frail s’installe dans le village de Skull Creek dont les habitants sont des chercheurs d’or. Il recueille le jeune Rune, qui a été blessé, alors qu’il cherchait à voler quelques pépites. Il accepte de le soigner, à condition que le garçon lui serve de domestique. Une diligence est attaquée. Tous les voyageurs, à l’exception d’Elizabeth Mahler, devenue aveugle, sont tués... C’est un très curieux western qu’a signé ici Delmer Daves. Le décor est celui, très classique, d’un village de chercheurs d’or avec ses haines, ses jalousies et ses passions. Mais la manière dont celles-ci sont décrites donne au film un aspect inhabituel, comme si Tennessee Williams ou William Faulkner par exemple avaient réécrit cette histoire. Les rapports qui s’établissent entre Frail et Rune, son «domestique», et entre Frail et Elizabeth, sa patiente aveugle, sont beaucoup plus riches que dans la plupart des westerns. Il flotte dans ce film une étrange odeur de mort. Cette communauté de chercheurs d’or n’est plus la sympathique bourgade turbulente de tant de westerns mais un lieu où règne l’envie et où le meurtre devient bientôt la meilleure manière de régler un conflit. La gêne que l’on peut éprouver devant ce western inhabituel est augmentée encore par le choix des acteurs. Face à Gary Cooper dont la présence est elle-même un symbole, Daves réunit Maria Schell, Karl Malden et Ben Piazza dont les personnalités sont ici – vous le découvrirez – très surprenantes. The Hanging Tree annonce la grande mutation du western hollywoodien qui va se voir remplacé quelques années plus tard par son homologue italien... Diffusion samedi à 01h00 sur Future TV Ascenseur pour l’échafaud, premier film de Louis Malle, lui valut d’emblée la gloire et le prix Louis Delluc. Il fit de Jeanne Moreau et de Maurice Ronet des vedettes. D’une cabine publique, Florence Carala appelle son amant, Julien Tavernier. À mots couverts, elle l’encourage à accomplir l’acte qu’ils ont décidé ensemble. Elle lui donne rendez-vous, «quand tout sera fini», dans un café du boulevard Haussmann. Il est presque sept heures, un samedi soir. Julien se trouve dans son bureau de la société Carala. Le mari de Florence, Simon, est à l’étage au-dessus. Il va partir pour la Suisse. Avec une corde et un grappin, Julien monte par le balcon, c’est un ancien parachutiste rompu aux exercices physiques. Il s’introduit dans le bureau de Carala et l’abat d’un coup de revolver. Il ne reste plus qu’à camoufler le crime en suicide... Seulement voilà, au moment de quitter l’immeuble, Julien est coincé dans l’ascenseur tandis que Florence attend au dehors... Un classique du film noir français avec, en bonus, une bande-son improvisée par Miles Davis. Diffusion lundi à 11h15 et mardi à 15h15 sur TV5 Encore un film sur un président des États-Unis. Mais ici pas question de «Watergate» ou autres magouilles électorales. Dave d’Ivan Reitman joue la carte de la comédie, à partir d’une histoire qui n’est pas sans rappeler celle de Prisoner of Zenda, avec la substitution du personnage principal par un autre. Le président des États-Unis, Bill Mitchell, est un grand séducteur. Afin d’honorer ses nombreux rendez-vous galants, il a pris l’habitude d’engager un sosie pour le représenter lors de certaines visites officielles. Ainsi, moyennant finance, Dave Kovic, patron d’une agence d’intérim, accepte de jouer la doublure avec zèle et fierté. Jusqu’au jour où le vrai président est victime d’une embolie cérébrale. Tandis qu’il se trouve dans le coma, la CIA, dans le plus grand secret, somme alors Dave de le remplacer réellement. Mais Dave finit par se prendre au jeu du pouvoir et refuse de se laisser manipuler. Il installe sa propre politique et engage des réformes... Une interprétation plutôt comique de Kevin Kline aux côtés de la ravissante Sigourney Weaver. Une grande farce, certes naïve, mais pleine de rebondissements. Une satire des milieux politiques menée tambour battant par l’auteur des deux Ghostbusters. Diffusion lundi à 20h30 sur LBCI Dix ans après avoir gagné un Oscar pour Johnny Belinda, Jane Wyman trouva le plus beau rôle de sa carrière avec Miracle in The Rain de Rudolph Maté. Elle incarne une secrétaire qui travaille dans une société new-yorkaise. Elle vit seule et, comme elle n’a rien pour plaire, n’a pas d’homme dans sa vie. Un soir de pluie, elle rencontre un jeune militaire du Tennessee, de passage à New York avant de s’embarquer pour le front du Pacifique. Nous sommes en pleine guerre durant les années 40. Ils connaîtront une brève idylle d’un soir. Peu de temps après son départ, elle apprend sa mort. Elle tombe gravement malade et, un soir de pluie, elle sort de chez elle et, court vers l’église de Saint-Patrick où son amoureux se «matérialise»... Miraculeusement! D’où le titre du film. Cet aperçu du scénario vous donnera peut-être l’impression qu’il s’agit d’un mélodrame larmoyant. Pas du tout. Le sujet est triaté avec une grande pudeur par Rudolph Maté, qui évite tous les pièges du sentimentalisme. Il faut dire que le scénario n’est pas dû au premier venu, mais au grand dramaturge Ben Hecht. Le décor naturel de New York, où fut tourné en grande partie le film, et l’image en noir et blanc ajoutent une touche de réalisme à ce film sentimental. Diffusion lundi à 01h00 sur Future TV Encore un grand succès du cinéma français des années 50: La traversée de Paris de Claude Autant-Lara, avec Jean Gabin et Bourvil. En 1943, Martin, chauffeur de taxi parisien en chômage, transporte clandestinement de la viande destinée au marché noir, pour le compte de Jambier, un épicier de la rue Poliveau. Son auxiliaire ayant été arrêté, Martin s’assure l’aide d’un certain Grandgil (qu’il a rencontré dans un restaurant) pour le transport urgent d’un cochon abattu et découpé dans la cave de Jambier. Grandgil a de drôles de manières. Il extorque à Jambier une somme plus importante que celle convenue. Puis Martin et Grandgil partent, chargés de quatre valises contenant les morceaux du cochon, qu’ils doivent livrer chez un boucher de la rue Lepic. La traversée de Paris, la nuit, est toute une aventure. Ce film – chronique du temps de l’occupation qui n’a pas été inspirée par la nostalgie rétro des années 70 – a su garder le ton cruel de la nouvelle de Marcel Aymé, dont il s’est inspiré. C’est la peinture la plus réaliste, la plus démystifiante qu’on ait faite alors d’une certaine mentalité française dans les années 40. Peur latente des occupants, obsession de la «bouffe», petits trafiquants du marché noir et lâcheté ordinaire: tout cela a été vrai, a été la conséquence de la guerre perdue et de la présence des Allemands sur le territoire français. Il faut préciser que Grandgil est un personnage non concerné par les événements, un artiste qui s’amuse à faire une expérience (il n’est pas question d’idéologie politique) et que Bourvil incarne le pauvre type écrasé par la vie, à la fois innocent et coupable, le «Français moyen» des temps difficiles. Diffusion mercredi à 19h15 et jeudi à 23h15 sur TV5 Le personnage de Jerry Stahl ne vous dit rien, et pour cause. C’est un scénariste de télévision très connu aux États-Unis, non seulement à cause de ses écrits mais de la manière scandaleuse dont il a longtemps vécu, avec un usage excessif de drogue qui lui permit de maintenir sa productivité professionnel alors qu’il passait ses nuits dans de folles parties à se ridiculiser et en agissant d’une manière tout à fait irresponsable envers la jeune Anglaise qu’il avait épousée. L’histoire est relatée à travers les confidences de Jerry à une femme de chambre dans un hôtel où il avait échoué. Le tout est, bien entendu, basé sur une autobiographie du scénariste qui d’ailleurs (et c’est cela une des curiosités de Permanent Midnight de David Veloz) apparaît dans le film où il incarne... un médecin! Ben Stiller s’en donne à cœur joie dans le rôle principal. À ses côtés, Elizabeth Hurley dans le rôle de sa femme. Diffusion mercredi à minuit sur LBCI Lorsque Bette Davis vit à la scène The Man Who Came To Dinner, elle parvint à convaincre les studios Warner d’en acquérir les droits afin d’en faire un film dont elle partagerait la vedette avec John Barrymore. La transaction coûta la coquette somme, à l’époque, de 250000 dollars. Malheureusement, dès le début du tournage, il fallut remplacer John Barrymore qui était incapable de retenir une ligne de son dialogue et il fut remplacé par Monty Wolley, qui avait créé le rôle à la scène. Ce fut un triomphe! Il faut dire que cette comédie signée George S. Kaufman et Moss Hart est désopilante de bout en bout, bien qu’elle fasse référence à des personnages de l’époque. Un critique de théâtre (Monty Wooley) est invité dans une famille à Ohio pour un dîner. Malheureusement, il fait une chute malheureuse et le voilà contraint de passer l’hiver dans un fauteuil roulant chez la famille en question, envahie par des visiteurs encombrants, des artistes comme Ann Sheridan, qui pastiche Gertrude Lawrence, Jimmy Durante qui pastiche Gracho Max et Reginald Gardiner en qui on reconnut Noël Coward. Très curieusement, c’est Bette Davis qui est le moins bien servie dans le rôle de la secrétaire du critique impotent. Tout le monde a l’air de s’amuser follement... Vous n’y résisterez pas! Diffusion mercredi à 01h00 sur Fututre TV Après Ascenseur pour l’échafaud, Le feu follet marque les retrouvailles de Louis Malle et de Maurice Ronet. Alain Leroy vient de passer une nuit avec Lydia, une amie de sa femme Dorothy restée à New York. Lydia cherche à le convaincre de divorcer. Avant de repartir pour les États-Unis, elle reconduit Alain à la clinique du docteur La Barbinais, où il est en cure de désintoxication alcoolique (c’était sa première sortie). Bien qu’il confie au docteur qu’il vit dans un état d’angoisse perpétuelle, Alain est considéré comme guéri. Il quitte la clinique et cherche à retrouver quelques amis d’autrefois.Dubourg s’est marié et embourgeoisé, Jeanne, une artiste, emmène Alain dans un atelier où se réunissent des drogués. Il ne le supporte pas. Et, au hasard d’autres rencontres, il se remet à boire. Écrit en 1931, le roman de Drieu La Rochelle s’inspirait du cas tragique du poète Jacques Rigaud. Louis Malle l’a replacé dans les années 60, avec quelques allusions aux événements contemporains. À ceci près, le film est bien le miroir d’un livre dont la qualité littéraire correspondait parfaitement au tempérament de Louis Malle. Le désespoir profond d’un homme qui a écrit sur la glace la date du 23 juillet (celle de sa mort), son errance de quarante-huit heures avant une fin inéluctable, est bien une tragédie et Le feu follet de Drieu. La Rochelle reste, ici, un «enfant du siècle» qui ne trouve plus sa place dans la société, s’enfonce dans l’angoisse morale et le désir d’autodestruction. Diffusion jeudi à 19h15 et vendredi à 23h20 sur TV5 Réalisé en pleine guerre par Clarence Brown, The Human Comedy était un film de circonstance. C’était, dit-on, le film préféré de M. Mayer et il fut accueilli avec émerveillement par la critique, bien que par-ci par-là on releva le côté ultrasentimental de l’adaptation par Howard Estabrook du roman de William Saroyan. Le film valut à ce dernier l’Oscar du meilleur scénario. L’action de ce film se déroule dans une petite ville américaine où une famille subit les contraintes de la guerre. Alors que les hommes sont au front, les femmes et les enfants continuent de vivre leur petit traintrain quotidien. Fay Bainter incarne la mère de cette famille modèle dont les enfants sont le jeune Jackie Jenkins, dont les taches de rousseur faisaient merveille, Donna Reed, Dorothy Morris et Marsha Hunt, les trois sœurs, et Mickey Rooney, le frère cadet. C’est indéniablement ce dernier qui tire la couverture à soi, et son interprétation est mémorable. On apercevra au détour d’une scène Robert Mitchum à ses débuts. Diffusion vendredi à minuit sur LBCIVARIÉTÉS l’actualité Larry Hagman: JR en tournée Propriétaire de deux ranchs (au Nouveau-Mexique et en Californie) et d’une cabane de plage à Santa Monica, l’acteur Larry Hagman a de quoi couler des jours heureux. Mais JR a la bougeotte! Prétextant la sortie de son autobiographie Hello Darlin’, il n’en finit pas de visiter l’Europe: après Paris, où il a passé plus d’une semaine, le voici à Berlin, invité d’une émission assez folklorique... RUBRIQUE RÉALISÉE PAR Alain Plisson
La vie en noir, c’est le sort réservé aux amants maudits de « Ascenseur pour l’échafaud » qui ne réaliseront pas le crime parfait mais qui vaudront à son auteur, Louis Malle, le prix Louis Delluc pour son premier film. Les choses ne vont pas mieux pour Gary Cooper, menacé de lynchage dans « The Hanging Tree », ou pour Jane Wyman dans « Miracle in The Rain », ni pour Maurice Ronet qui planifie son suicide dans « Le feu follet ». Mais au milieu de cette morosité – de qualité cependant, puisque tous ces films-là méritent votre attention –, il y aura l’occasion de vous divertir avec «Dave» ou « The Man Who Came To Diner » et surtout avec « La traversée de Paris », même si le rire est ici teinté de cynisme. Un western... Le genre se fait si rare que la diffusion de The Hanging Tree de Delmer Daves devrait...