Le président Georges W. Bush vient de battre un nouveau record. Éditorial cette fois-ci. Les 150 000 exemplaires d’un livre qui lui est consacré sous le titre L’homme qu’il faut : la surprenante présidence de Georges W. Bush ont tous été vendus le premier jour de leur mise en vente. Et pour cause, l’auteur David Frum relate ce qui se passe à l’intérieur des murs de la Maison-Blanche. David Frum était l’un des quatre auteurs des discours présidentiels de l’actuelle Administration. C’est lui qui avait trouvé l’expression « l’axe du mal » (sous-entendu l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord) utilisée pour la première fois par le président Bush lors du dernier discours de l’État de l’Union prononcé devant le Congrès. David Frum a quitté récemment son poste à la Maison-Blanche, mais personne n’a pu connaître les raisons de ce départ. Dans l’ouvrage qu’il vient de publier (aux éditions Random House), il dessine un portrait de son ancien patron dans le cadre de son environnement professionnel et à travers ses relations avec ses proches collaborateurs. Il s’arrête aussi sur le caractère du président et évoque les méthodes de travail de son équipe. Voici quelques-unes de ses révélations : Le président George W. Bush : « Il n’est pas ignare (comme le dit la gauche américaine). Il n’est pas affable avec les gens qui l’entourent. Ce qui ne l’empêche pas d’être bon sans être faible. Des défauts, il en a : il est insistant, coléreux, primesautier et parfois pas au courant de ce qu’il devrait savoir. Et il ne cherche pas à savoir et change tout le temps d’avis. Donc mal documenté. Il continue à penser d’une manière conventionnelle, inadéquate à celle d’un chef d’État. Par contre, c’est un homme correct et honorable... À cause de son extrémisme chrétien, il s’est aliéné les chrétiens modérés. Ce même extrémisme chrétien, qui est celui d’un grand nombre des membres de son Administration, pousse le président à se ranger aux côtés d’Israël... Il a justifié les opérations militaires des Israéliens dans les territoires occupés, sous prétexte d’autodéfense, alors que lui-même agissait de la même manière en Afghanistan ». Condoleezza Rice : « Pour ne pas prendre parti dans le conflit qui oppose le secrétaire d’État à la Défense Donald Rumsfeld et le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Colin Powell, elle a toujours la même réponse stéréotypée lorsque l’un ou l’autre avance une idée : “je n’ai pas d’opposition à cet avis”. » Powell et Rumsfeld : « Le premier se bat bec et ongles contre la bureaucratie de l’Administration Bush. Il est certes courageux, mais cela n’ébranle pas Rumsfeld qui, lui, se prévaut de la solide structure du Pentagone et de ses fortes relations avec les politiciens de Washington. Mais la démission de Powell, si un jour elle a lieu, pourrait faire chanceler l’Administration de Bush ». David Frum (journaliste et analyste politique), qui a assidûment fréquenté aussi bien le bureau ovale que l’avion privé Air Force One, n’a pas hésité à mettre les points sur les « i » d’une présidence controversée à l’intérieur du pays et qui tient le monde entier en haleine. Ainsi écrit-il : « En temps de paix, Georges W. Bush est un homme peu crédible. Le voilà brusquement devenu leader militaire. » I.M.