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Web-Culture - http //gravos.simplenet.com Un site pour San Antonio : le Bon Dieu a rempli son contrat pour moi (photos)
Par HERT MAYA GHANDOUR, le 08 septembre 2000 à 00h00
«Le Bon Dieu a rempli son contrat avec moi». À 78 ans, Frederic Dard, le père de San Antonio, a tiré sa révérence le 6 juin 2000. Il était un grand homme, par sa plume, sa fragilité et son humanité. Père des uns, mentor des autres, maître de tous, il a vécu par et pour ses passions. Le bon pinard, la gaudriole, la grivoiserie, les amis... Mais aussi la noirceur, la dépression et la solitude de l’âme. Toutes les valeurs qui faisaient de lui un auteur riche et hors du commun. Message important à toute la communauté san-antonienne. Un cercle d’aficionados a créé des sites web dédiés à la mémoire et surtout à l’œuvre de cet écrivain au bagout incommensurable. http://gravos.simplenet.com/ Vas-y voir sur ce site, ami lecteur. Médite cet aphorisme de la désespérance de Frédéric Dard, notre maître à tous : «Je t’envie, moi dont le drame est de n’avoir jamais un seul San Antonio à lire», phrase qui, selon le «Gravos», l’auteur-concepteur-fan du site consacré à San A, «résume tout en si peu de mots». Imagine une vie sans le beau commissaire-baiseur, sans Béru, sans Pinuche, sans le dabe, sans le rouquin, sans la Berthe et son Alfred, sans Marie-Marie. Fais-toi peur. Regarde ta bibliothèque constellée de Ne jetez pas grand-mère, Elle brosse encore, de l’Antigel dans le calbute, de Remets ton slip gondolier, de Va donc m’attendre chez Plumeau, de Tire m’en deux c’est pour offrir, et on en passe. Et retrouve sur le web l’encyclopédie du Gravos, fine allusion à Béru, dit le Donquichiotte de la Mange, dit l’Empereur des glands, dit le Noble chibreur, dit Sa protubérance, dit l’Infect Poussah, il y en a des pages et des pages que le Gravos est allé chercher une à une dans les tomes de sa collection personnelle. Le Gravos entretient cet énorme site tout seul depuis novembre 1995, «à part des aides ponctuelles d’internautes» qui envoient des documents. La groupie y trouvera la liste des San A, une «vue non exhaustive de l’univers créé depuis 1950 par San A», les personnages, la langue, l’écriture de Dard version San Antonio, l’étude des caractères des personnages principaux (dommage, il manque le dabe, le Chauve, le patron, quoi), une étude sur les couvertures, l’actualité, les rééditions, des pensées de San A («Je crois qu’on me lit parce que j’écris gros», «Le cœur a ses faiblesses, le cul ses abandons», «Il faut sucer une pastille Valda, messieurs, ou moi, mesdames»), des extraits, dont un cultissime Turlute gratos les jours fériés, la vie et l’œuvre de Frédéric Dard et le toutim. D’ailleurs, le site n’est pas officiel, mais, plastronne le Gravos sur la page d’accueil, le maître l’a vu et l’en a félicité. Le contraire eût été étonnant et eût déçu du maître. Les aficionados du Glandu et de Pinuche (dit aussi l’Amère Loque, la chère vieille ruine, le géronte lamentable, la vénérable extinction de race), ceux qui entonnent machinalement les Matelassiers avant une cuite, sont bien contents d’avoir trouvé «la maison de San A», qui prétend à la fois faire découvrir le beau commissaire, l’étudier quasi scientifiquement (à quand une thèse sur Grimpe-la en danseuse ?), le faire connaître aux malheureux internautes qui seraient passés à côté ou qui, «trop jeunes, peuvent en avoir été effrayés», dixit le Gravos. Normal d’avoir fait un site sur le réseau mondial, manière de relier «les amoureux du maître», pas inutile puisque les connexions viennent du Mexique, d’Australie, d’Italie, des Émirats arabes unis, de Hong Kong, etc. On se sent moins seul. En conclusion, imprègne-toi avant de t’éponger, ami lecteur : «Le vrai désespoir, c’est de pleurer au soleil».
«Le Bon Dieu a rempli son contrat avec moi». À 78 ans, Frederic Dard, le père de San Antonio, a tiré sa révérence le 6 juin 2000. Il était un grand homme, par sa plume, sa fragilité et son humanité. Père des uns, mentor des autres, maître de tous, il a vécu par et pour ses passions. Le bon pinard, la gaudriole, la grivoiserie, les amis... Mais aussi la noirceur, la dépression et la solitude de l’âme. Toutes les valeurs qui faisaient de lui un auteur riche et hors du commun. Message important à toute la communauté san-antonienne. Un cercle d’aficionados a créé des sites web dédiés à la mémoire et surtout à l’œuvre de cet écrivain au bagout incommensurable. http://gravos.simplenet.com/ Vas-y voir sur ce site, ami lecteur. Médite cet aphorisme de la désespérance de Frédéric Dard, notre maître à tous :...