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Education - Libanthème lance un vaste programme à l'intention des jeunes élèves Des sorties aux quatre coins du pays pour briser les barrières psychologiques(photos)
Par B. N., le 23 juin 2000 à 00h00
L’un des problèmes d’ordre pédagogique soulevés souvent par les milieux concernés est la grave faille qui se manifeste au niveau de l’éducation civique et de l’enseignement de l’histoire et de la géographie dans les écoles aussi bien publiques que privées. Dans la plupart des cas, les élèves de différentes régions ou provenant de divers établissements scolaires du pays n’ont pas une vision commune de la géographie et de l’histoire de leur pays. Pire encore, les générations qui ont grandi durant la guerre et qui ne pouvaient circuler librement du fait de l’existence des lignes de démarcation ne connaissent pas du tout les régions périphériques auxquelles ils n’avaient pas accès pendant les longues années de guerre. L’exemple le plus frappant à ce sujet est apparu au grand jour à la suite du retrait israélien de l’ancienne «zone de sécurité». Les régions du Liban-Sud évacuées par l’armée israélienne sont totalement méconnues d’une large frange de la population du fait que pendant 22 ans elles étaient inaccessibles. Et vice versa, les jeunes de l’ancienne bande frontalière qui était tenue par l’Armée du Liban-Sud ne connaissent pas le reste du pays. Dans le but de briser les barrières psychologiques apparues ainsi entre les jeunes du fait du conflit libanais et afin de favoriser l’émergence d’un sens civique commun entre élèves libanais d’horizons différents, une équipe de jeunes professionnels a lancé récemment, sous l’impulsion de M. Nassib Noujeim, un projet original ayant pour appellation «Libanthème». Ce groupe se propose donc de faire ce que les établissements scolaires ne peuvent organiser du fait que les directions des écoles sont, le plus souvent, tenues de se conformer à un programme et des manuels bien précis. Le ministère de l’Éducation nationale recommande aux établissements scolaires l’organisation de «sorties culturelles» sans plus de précisions. Quant aux écoles, la plupart d’entre elles effectuent – dans la plupart des cas – des sorties traditionnelles, d’une manière intermittente, sans aucune portée culturelle ou pédagogique déterminée. C’est précisément cette faille que «Libanthème» désire combler. Les initiateurs de ce projet proposent ainsi aux écoles un programme complet de sorties dans la nature, planifié sur plusieurs années. Ce programme thématique est adapté aux trois niveaux scolaires. Quinze sorties Dans la pratique, quinze thèmes qui survolent, en quelque sorte, l’histoire sont illustrés par quinze circuits de sorties qui font découvrir aux élèves toute la géographie et les principales phases de l’histoire du Liban. Chaque sortie est préparée à l’avance par le biais de travaux de recherches effectués par les élèves. À leur retour de la sortie, les élèves doivent assister à une conférence et participer à un débat, avec projection audiovisuelle, afin de dégager une synthèse et des lignes directrices en rapport avec le thème de la sortie. Plusieurs écoles privées, de différentes régions, ont été déjà approchées pour faire participer leurs élèves à ce projet. L’objectif recherché par les organisateurs, à travers les quinze sorties prévues, est non seulement de stimuler l’émergence d’une vision commune de l’histoire et de la géographie du Liban parmi les élèves d’horizons divers, mais également de favoriser un climat d’échanges, de dialogue et de tolérance au niveau scolaire, sans compter la nécessité de paver la voie à un esprit civique qui fait largement défaut. Une telle approche est d’autant plus appréciable que les programmes et les manuels scolaires ainsi que les méthodes d’enseignement ont évolué ces dernières années sur le plan local dans la plupart des domaines sauf en ce qui concerne l’histoire, la géographie du Liban et l’éducation civique. Il en a résulté un désintéressement parmi les élèves pour ces trois matières. Or comment parler de «réconciliation nationale» (qui est loin d’avoir été réalisée) et d’édification d’une patrie moderne lorsque cet aspect pédagogique de l’enseignement scolaire est négligé ?
L’un des problèmes d’ordre pédagogique soulevés souvent par les milieux concernés est la grave faille qui se manifeste au niveau de l’éducation civique et de l’enseignement de l’histoire et de la géographie dans les écoles aussi bien publiques que privées. Dans la plupart des cas, les élèves de différentes régions ou provenant de divers établissements scolaires du pays n’ont pas une vision commune de la géographie et de l’histoire de leur pays. Pire encore, les générations qui ont grandi durant la guerre et qui ne pouvaient circuler librement du fait de l’existence des lignes de démarcation ne connaissent pas du tout les régions périphériques auxquelles ils n’avaient pas accès pendant les longues années de guerre. L’exemple le plus frappant à ce sujet est apparu au grand jour à la suite du...