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Dans le monde Vincent Perez parle de "I Dreamed of Africa" (photos)
Par ABI RACHED RAYA, le 30 juin 2000 à 00h00
Vincent Perez se déclare être un «citoyen du monde». Il est de père espagnol (d’où son nom), de mère allemande, de nationalité suisse vivant en France ! «Je suis probablement le seul Suisse au monde à payer des impôts en France !», plaisante-t-il. Bien connu pour ses prestations dans le cinéma français, il a aussi, depuis quelques années déjà, réussi sa percée dans le cinéma américain. Dans «I Dreamed of Africa», Vincent incarne Paolo, un fou de chasse et de nature. Raya Abi-Rached l’a rencontré à Cannes. L’Orient-Le Jour : Comment vous comparez-vous à Paolo ? Vincent Perez : Notre seul point commun est la passion pour l’Afrique. Je crois qu’il était très idéaliste, mais je suis différent, plus «féminin» peut-être. Je n’ai pas d’attrait pour la chasse, je ne suis qu’acteur ! Je ne dirais pas que Paolo était «macho», mais seulement qu’il avait constamment besoin de prendre des risques pour sentir de l’enthousiasme. Je n’ai pas réinventé le personnage, je l’ai joué un peu comme il était, un homme qui n’était pas prêt à assumer sa responsabilité de père «adoptif». O.J. : Vous sentiez-vous responsable vis-à-vis de Kuki Gallman, l’auteur du roman ? V.P. : Je crois que Kuki était très émue de voir le film, comme si des fantômes resurgissaient de son passé, mais ce n’est pas un documentaire et c’est plutôt un film sur elle que sur Paolo. Mais oui, on se sent très responsable en incarnant des personnages qui ont réellement existé ; je vais bientôt jouer un musicien célèbre dans le prochain film de Bruce Beresford, Bride of the Wind, qui raconte la vie de Alma Mahler, la muse du compositeur Gustav Mahler, et ce ne sera pas tâche facile. O.J. : Était-ce une expérience libératrice de tourner en Afrique ? V.P. : C’était facile, mais le fait d’être acteur est libérateur aussi ! On choisit des personnages et on les utilise comme excuse pour s’exprimer ! Pour incarner Paolo, tout ce que j’avais à faire c’était d’être absorbé par le paysage, par les odeurs, par les animaux et de m’intégrer au rythme de l’Afrique, à son cercle de vie ! O.J. : Vous vous intéressez de plus en plus à la réalisation, est-il facile à votre avis d’être réalisateur indépendant en France, de nos jours ? V.P. : Beaucoup de pays européens sont dominés par le cinéma américain. En France, par contre, nous sommes protégés par un système de taxes, mais comme les producteurs y trouvent facilement du financement, ils ne sont pas soucieux du résultat ou du succès de leurs films, ils s’intéressent seulement à leurs salaires personnels. O.J. : Avez-vous une préférence pour les films d’époque ? V.P. : J’adore être en costume ! Quand je suis dans un film de «cape et épée», je sens que je joue avec le temps, comme si je redevenais enfant, surtout qu’après avoir tourné autant de films du genre, je suis devenu spécialiste du maniement d’épée (rires). O.J. : Vous sentez-vous aussi proche de l’Espagne que de la France ? V.P. : J’adore l’Espagne, mon père y vit actuellement. J’aime les habitants, je m’y sens très à l’aise, authentiquement espagnol. Maintenant que j’ai ma fille Iman, je me sens responsable de lui montrer l’Espagne et mes origines, parce que mon père ne l’a jamais fait avec moi, il m’emmenait tous les étés en Espagne, mais il ne m’a jamais dit un seul mot en espagnol. O.J. : Quels sont, parmi vos films, ceux que vous préférez ? V.P. : Je suis très fier de Cyrano de Bergerac, de Jean-Paul Rappeneau, bien que ce fut un rôle difficile, de Indochine, de Regis Wargnier, et de La reine Margot, de Patrice Chéreau. En temps qu’acteur, mon rôle préféré fut dans Ceux qui m’aiment prendront le train, de Patrice Chéreau aussi.
Vincent Perez se déclare être un «citoyen du monde». Il est de père espagnol (d’où son nom), de mère allemande, de nationalité suisse vivant en France ! «Je suis probablement le seul Suisse au monde à payer des impôts en France !», plaisante-t-il. Bien connu pour ses prestations dans le cinéma français, il a aussi, depuis quelques années déjà, réussi sa percée dans le cinéma américain. Dans «I Dreamed of Africa», Vincent incarne Paolo, un fou de chasse et de nature. Raya Abi-Rached l’a rencontré à Cannes. L’Orient-Le Jour : Comment vous comparez-vous à Paolo ? Vincent Perez : Notre seul point commun est la passion pour l’Afrique. Je crois qu’il était très idéaliste, mais je suis différent, plus «féminin» peut-être. Je n’ai pas d’attrait pour la chasse, je ne suis qu’acteur ! Je ne...
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