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Syrie - Le processus d'assainissement, une opération mûrement réfléchie Bachar el-Assad veut mettre de l'ordre dans la maison syrienne
Par AIN MILK Georges, le 13 mai 2000 à 00h00
Le processus d’assainissement engagé en Syrie, après l’exclusion du parti Baas de l’ancien Premier ministre Mahmoud el-Zohbi, 65 ans, et son inculpation pour corruption, ne constitue en aucune façon une opération de règlement de compte passagère, estime un politologue syrien proche des cercles influents. Selon lui, cette campagne «main propre» n’est pas fortuite mais a été longuement préparée depuis près de dix-huit mois tant au plus haut niveau politique que de la sécurité sous la direction personnelle du colonel Bachar el-Assad, fils du président syrien. Ce n’est qu’au terme d’une enquête approfondie, au cours de laquelle les moyens informatiques ont été mis à contribution, permettant ainsi de dégager plus de 500 dossiers compromettants, que la machine judiciaire «destinée à mettre de l’ordre dans la maison syrienne» a été mise en branle. Pour ce commentateur, qui a requis l’anonymat, le processus engagé serait le prélude à un véritable «coup de balai» dont l’objectif principal est de préparer parallèlement une évolution de l’économie. Bachar el-Assad n’occupe pas actuellement de fonction officielle au sein du Baas, mais il s’impose déjà sur la scène politique comme le dauphin de son père. Corruption, laxisme, anarchie Le congrès du parti Baas doit se dérouler du 17 au 22 juin pour la première fois depuis 15 ans, rappelle-t-on. Censé se réunir tous les cinq ans, il est chargé de désigner le commandement national, instance suprême, mais était reporté depuis 1985. Selon diverses informations concordantes, ces élections porteront au commandement national le colonel Bachar el-Assad, le ministre actuel des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, et le nouveau chef de gouvernement, M. Mohammed Moustapha Miro. Les promoteurs de cette campagne d’assainissement font valoir que la corruption, le laxisme et l’anarchie administrative au cours des dix dernières années ont conduit à des pertes pour le Trésor public de près de quatre milliards de dollars. Un déficit qui s’est répercuté sur l’économie syrienne et sur la qualité de vie de la population. L’ancien Premier ministre el-Zohbi a occupé pendant 21 ans des fonctions de premier plan : huit années à la présidence du Parlement, puis 13 comme Premier ministre. Son remplacement avait été précédé de critiques inhabituelles dans la presse syrienne de la gestion des fonds publics et de la corruption en cours. Selon la rumeur publique, le président Assad l’aurait violemment tancé lors d’une réunion du parti, affirmant que sa gestion est l’une des pires que la Syrie ait jamais connues.
Le processus d’assainissement engagé en Syrie, après l’exclusion du parti Baas de l’ancien Premier ministre Mahmoud el-Zohbi, 65 ans, et son inculpation pour corruption, ne constitue en aucune façon une opération de règlement de compte passagère, estime un politologue syrien proche des cercles influents. Selon lui, cette campagne «main propre» n’est pas fortuite mais a été longuement préparée depuis près de dix-huit mois tant au plus haut niveau politique que de la sécurité sous la direction personnelle du colonel Bachar el-Assad, fils du président syrien. Ce n’est qu’au terme d’une enquête approfondie, au cours de laquelle les moyens informatiques ont été mis à contribution, permettant ainsi de dégager plus de 500 dossiers compromettants, que la machine judiciaire «destinée à mettre de l’ordre...
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