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Actualités - CHRONOLOGIE

Union européenne - Duisenberg n'exclut pas une intervention mais se veut rassurant La BCE garde ses munitions avant la décision de la Fed

La Banque centrale européenne a décidé hier d’observer le statu quo sur ses taux d’intérêt mais n’a exclu ni des refinancements à taux variables ni une prochaine hausse des taux, ni des interventions sur les marchés des changes pour soutenir l’euro. Le président de la BCE, Wim Duisenberg, a par ailleurs opposé une fin de non-recevoir à ceux qui, comme la France, réclament un renforcement de l’Euro-11 qui réunit les ministres des Finances de la zone euro. Alors que les marchés tablent sur un relèvement des taux d’intérêt américains de la part de la Fed dès le 16 mai prochain, la Banque centrale européenne a préféré garder ses munitions, même au prix d’un nouvel affaiblissement de l’euro, plutôt que de les épuiser avant la décision de la Réserve fédérale. Wim Duisenberg a expliqué que ce n’était pas le moment d’avoir recours au taux variable – qui se serait traduit par une tension sur les taux d’intérêt européens – mais a signalé que le cycle de hausse des taux n’est pas fini. La tendance est toujours au resserrement monétaire. Il a aussi signalé que «les banquiers centraux européens et américains sont en contact et surveillent les marchés», constate Erick Muller, économiste au Crédit agricole Indosuez à Paris. Le président de la BCE a déclaré que la BCE n’excluait pas de recourir à l’arme du taux variable à l’avenir. Depuis quelques jours des rumeurs circulaient sur l’instauration d’opérations de refinancement à taux variable, ce qui aurait pour effet, dans les conditions actuelles des marchés et de la faiblesse de l’euro, de faire monter le taux de la BCE. Mais Wim Duisenberg a expliqué lors d’une conférence de presse qui a suivi la réunion de la BCE qu’en raison de la volatilité des marchés, la banque centrale n’a pas voulu ajouter à l’incertitude en instaurant un taux variable. Le statu quo de la BCE s’est soldé par une nouvelle baisse de l’euro qui s’est inscrit à 0,9020 dollar contre 0,9070 avant l’annonce du maintien des taux. «La réunion d’aujourd’hui ne va probablement pas beaucoup aider l’euro. Les taux sont maintenus mais devraient être relevés dans un futur proche», déclare Robert Prior-Wandesforde, économiste chez HSBC à Londres. Au cours de sa conférence de presse, le président de la BCE a estimé que l’impact du taux de change de l’euro sur les prix à l’importation reste pour l’instant «plutôt limité» et que si elle se maintenait, la faiblesse de l’euro n’ajouterait que «quelques dixièmes de point» au taux d’inflation. Il a toutefois réaffirmé que le taux de change de l’euro «augmentait les risques pour la stabilité des prix à moyen terme». Ce qui fait dire à certains économistes, comme Emmanuel Ferry (Exane à Paris) que la BCE remontera son principal taux directeur, celui du refinancement de 3,75 % à 4 % en juin. Wim Duisenberg a aussi réaffirmé que le niveau actuel de l’euro ne reflétait pas la forte croissance économique enregistrée dans l’Euroland. Interrogé sur une éventuelle intervention de la BCE sur les marchés des changes pour soutenir la devise européenne, il a déclaré qu’une telle opération est toujours possible et confirmé une rencontre avec ses homologues américains le week-end dernier. Face à la faiblesse persistante de l’euro, les ministres des Finances des onze pays de la zone euro ont publié lundi dernier avec la BCE un communiqué commun dans lequel ils se déclaraient préoccupés par le niveau de l’euro, ce qui a relancé les spéculations sur la nomination d’un «Monsieur euro» pour parler au nom des ministres de l’euro-11. «Monsieur euro c’est moi» a répondu hier le président de la BCE qui n’est pas favorable à la mise en place d’un gouvernement économique de la zone euro. Selon lui le dialogue entre la Banque centrale et les ministres des Finances des pays de la zone euro suffit. Wim Duisenberg a aussi voulu rassurer, comme il l’avait déjà fait en début de semaine, les citoyens de l’Euroland qui s’inquiètent de la chute de la monnaie unique qui a perdu un quart de sa valeur contre le dollar depuis seize mois. Il a réaffirmé que la BCE accomplit son travail qui est d’assurer la stabilité des prix et que les ménages n’ont pas à craindre pour leurs économies, leurs salaires ou leurs retraites.
La Banque centrale européenne a décidé hier d’observer le statu quo sur ses taux d’intérêt mais n’a exclu ni des refinancements à taux variables ni une prochaine hausse des taux, ni des interventions sur les marchés des changes pour soutenir l’euro. Le président de la BCE, Wim Duisenberg, a par ailleurs opposé une fin de non-recevoir à ceux qui, comme la France, réclament un...