Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES
Finances - Le gouverneur de la Banque centrale invité par la CCIV Salamé défend fermement sa politique
Par RIZK Sibylle, le 12 mai 2000 à 00h00
Est-ce l’assurance imperturbable du gouverneur de la Banque centrale ? La salle de conférence de la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth a écouté quasi religieusement hier Riad Salamé exposer les grands principes de sa politique, à la tête de la BdL depuis 1993. Quand l’heure des questions est arrivée, pas une voix ne s’est élevée pour critiquer ouvertement cette politique, au point que le président de la CCIB, Adnan Kassar, a invité les participants à délier leurs langues autour d’un verre, à l’étage supérieur. Cette unanimité face au représentant de l’une des plus hautes institutions du pays est assez rare pour être signalée, car d’ordinaire, les Libanais sont davantage enclins à tirer à boulets rouges sur tout ce qui émane de l’État. L’explication tient peut-être aux circonstances : en période d’incertitude autour de la monnaie nationale (toute relative, le pays étant passé par des turbulences plus grandes, selon les analystes), une certaine conscience solidaire a tempéré les interventions. À moins que l’ensemble des banquiers, hommes d’affaires, commerçants, industriels et économistes présents ne partagent tous l’avis de Riad Salamé : il n’y a pas d’autre politique monétaire possible. Après un hommage appuyé de M. Kassar et du président de l’Association des banques Farid Raphaël, le gouverneur de la BdL a dressé un bilan de son action qui tourne autour de trois axes : stabilité de la livre, lutte contre l’inflation et solidité du secteur bancaire. «Les résultats sont tangibles», a déclaré M. Salamé citant le recul de la part du service de la dette par rapport à la dette, malgré la hausse importante de celle-ci. Le ratio est passé de 22 % à 14 % entre 1994 et aujourd’hui. «La politique de la banque centrale a permis, directement ou indirectement, de dégager des capacités de financement pour l’économie du Liban, et ce sans se départir du rôle qui lui a été confié. Et ceci n’aurait pas été possible sans stabilité de la situation monétaire». Il n’est pas question de revoir à la baisse le niveau de la livre, a-t-il ajouté, car les conséquences d’une dévaluation seraient négatives à tous les points de vue. «Une livre plus faible est synonyme d’inflation et d’appauvrissement de la population». Concernant le niveau des taux d’intérêt, considérés comme un frein à la croissance par divers acteurs économiques libanais, le gouverneur a réitéré sa position : imposer par le haut une baisse des taux sera sans effet, seule une amélioration de la situation des finances publiques et, en parallèle, une amélioration des capacités productives du pays autoriseront une diminution sans effets négatifs sur le solde de la balance des paiements; le niveau des prix, etc. Selon M. Salamé, il existe certes un lien entre le niveau des taux et la croissance, mais la configuration actuelle de l’épargne démontre que les investisseurs arbitrent davantage entre deux placements financiers qu’entre un placement financier et un placement productif. Concernant les crédits à l’économie, le problème «ne vient pas de l’offre, mais de la qualité de la demande» estime-t-il, ajoutant que les banques ont des capacités de financement avoisinant les trois milliards de dollars. L’assouplissement de la politique monétaire dépend de trois facteurs, a conclu le gouverneur. «Une amélioration de la situation politique et, à cet égard, le retrait israélien est très positif. La poursuite du plan de redressement financier : il faut saluer à ce sujet l’adoption de la loi sur les privatisations. Les opportunités que constituent la création de zones commerciales arabes, le partenariat avec l’Union européenne...».
Est-ce l’assurance imperturbable du gouverneur de la Banque centrale ? La salle de conférence de la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth a écouté quasi religieusement hier Riad Salamé exposer les grands principes de sa politique, à la tête de la BdL depuis 1993. Quand l’heure des questions est arrivée, pas une voix ne s’est élevée pour critiquer ouvertement cette...
Les plus commentés
Israël ne se retirera pas : que fera l'État libanais et, surtout, le Hezbollah ?
Comment, en restant au Liban-Sud, Israël ferait le jeu du Hezbollah
Ministère des Finances : ce qu’en disent Taëf et la Constitution